Carl, I'm Afraid || TWD [PAUSE]

Chapitre 2 🔫

- Dove...

J'avoue avoir du mal à distinguer le rêve de la réalité. Je perçois cette voix qui sonne comme un écho à mes oreilles, mais je ne vois absolument rien. Tout est noir à croire que la lumière n'existe plus, que nous vivrons éternellement dans l'ombre de la nuit. Mais je crois que ce n'est qu'une illusion. Une simple illusion créée par mon sommeil de plomb. Et comme je suis tellement bien dans cette douce atmosphère, je n'ai aucune envie d'en sortir, de retourner dans le monde réel, celui qui se déroule hors de mon esprit.

Alors que je m'apprêtais à retourner d'où j'étais venue, je me sens secouée. D'abord légèrement, puis la cadence augmente rapidement. J'ouvre brusquement les yeux, terrifiée que ça soit un tremblement de terre et tâtonne autour de moi à la recherche d'un moyen de bloquer mes paupières ouvertes, car je peinais à ne pas les refermer. Mais tout ce que je sentais, c'était des objets métalliques, en cuires ou en verres. Et soudain, tout me revient.

Je n'en revenais pas d'être parvenue à oublier, ne serait-ce que le temps d'une nuit, tout ce qui s'était passé depuis belle lurette. Ça faisait du bien.

- Dove !

Je tourne vivement la tête et retrouve Sam sur le siège à mes côtés, assis sur ses genoux. Il m'observe des ses petits yeux encore un peu fatigués. Il vient de se réveiller, il n'y a aucun doute. Et pour ne pas se sentir seul, il s'est acharné sur moi. Sale morveux !

Je le toise du regard, attendant qu'il parle.

- Quoi ?

Il triture ses doigts et retrousse ses lèvres.

- J'ai faim.

J'ai omis ce détail : la nourriture. Nous en sommes à court depuis hier. Je soupire bruyamment avant de me renfrogner au fond de mon siège. Qu'est-ce que j'aimerais me rendormir, juste quelques secondes...

Je n'ai pas rêvé cette nuit, et les cauchemars n'étaient également pas de la partie. Je n'ai fait que dormir sur mes deux oreilles, comme si tous nos problèmes avaient disparus d'un claquement de doigts et qu'on n'avait donc plus à nous en soucier. Je me suis sentie paisible, sur un petit nuage fait de synthétique. Ce n'est pas l'endroit le plus confortable pour dormir, une voiture, mais c'est mieux que rien.

Mais ça, c'est terminé.

Il nous faut trouver des vivres et donc partir d'ici. J'aurais bien aimé continuer la route dans cette bagnole, à l'abris de tout intru, mais il n'y a pas de clés pour enclencher le contact et je n'ai pas l'expérience requise pour faire démarrer le moteur à l'aide de fils électrique. Disons que, dans le temps, je n'étais pas vraiment attentive dans des cours aussi pointilleux, et je le regrette bien à présent.

« Fais chier ! » je m'exclame intérieurement.

Je passe une main dans mes cheveux sens dessus dessous. Bouclés de nature, ma tignasse devient un vrai champ de bataille au bout d'un certain moment, surtout si je ne fais que transpirer, courir face au vent ou laisse les poussières s'y accumuler.

- Dodo ?

Je grogne de mécontentement.

- Je t'ai déjà dis de ne pas m'appeler comme ça.