Carl, I'm Afraid || TWD [PAUSE]

Chapitre 10 🔫

Il y a une semaine, j'ai demandé à Maggie de vérifier si mes impressions étaient correctes, si je n'étais pas tout simplement en train d'imaginer un scénario peu plausible pour faire passer le temps. Depuis, je n'ai plus de nouvelles. Quand je la croise, au croisement d'un couloir ou avant son ravitaillement, elle me fait un signe de la tête signifiant une réponse négative. Elle l'accorde avec un sourire compatissant, se doutant certainement que cette histoire a un effet plus qu'intrigant sur moi. Mais aujourd'hui, je ne l'ai pas encore vue.

J'en ai parfois mal à la tête, à force de faire travailler ma mémoire sur un sujet bien précis. J'essaie de me souvenir du moment exact où le premier mouvement est apparu, de savoir à quelle place il se trouvait, si cela pouvait avoir un rapport avec les rôdeurs, si ce n'était pas tout simplement un habitant de la prison qui voulait cueillir une fleur ou des baies... À minuit passé...?

Des explications, il y a en un tas. Mais aucune ne semble être assez bien à mes yeux pour que j'y bosse plus que sur les autres.

Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, mais je ne peux pas toujours pensé à ça. Comme maintenant, je dois vérifier à ne pas faire de connerie dans le potager, mon lieu de travail aujourd'hui, que je partage avec Carol. Cette femme a réussi à piquer ma curiosité. Je m'étais déjà posé des questions là première fois que je l'ai rencontré. Certes, elle est gentille, attentionnée, on voit qu'elle veut aider la population et, en plus de tout ça, elle fait partie du Conseil. Pourtant, quelque chose cloche dans ce tableau. Je ne saurais dire quoi mais il manque certaines pièces du puzzle sur sa vie qui contiennent évidemment ce qu'elle ne montre pas.

- Je vais chercher de l'eau pour les plantes, tu en veux ?

Même dans sa manière de parler elle a cette douceur qu'ont généralement les mères attentionnées.

- Je veux bien, merci.

Elle m'offre un sourire radieux avant de s'éclipser. Je m'autorise une petite pause bien méritée, après cette journée infernale. Le soleil a été plus pesant que d'habitude.

J'ai bossé en fin de matinée avec Carl dans notre bloc, à recharger et nettoyer les armes pour finalement les recloisonner dans l'armurerie qui servait de débarras autrefois dans cette prison. Ça, c'était encore calme, reposant je dirais même. Vers midi, nous avons mangé dehors avec Sasha, Sam et Tyreese. Ce dernier s'amusait à cacher le morceau de pain que s'était déniché mon frère grâce à Carol. Sam en venait à penser que son pain s'était sans aucun doute fait poussé des petites pattes et avait décidé de se faire la malle. C'était un repas agréable à partager. Le reste de l'après-midi, je l'ai ensuite passé auprès de Carol dans le potager. À présent, il doit être aux alentours de six heures, voire peut-être sept. Nous avons bientôt terminé notre journée de travail, il ne reste plus qu'à replanter des graines, les arroser et puis nous pourrons dire stop.

Je m'adosse au mur de la prison, à seulement quelques mètres du potager. Je lève la tête vers le ciel et soupire. De ma place, je peux apercevoir Carl aider au rangement des nouvelles vivres qui sont arrivées il y a une bonne demi heure. Depuis notre aventure dans la tour, nous n'en avons plus parlé. Nous faisions tout pour éviter le sujet, jusqu'à en inventer de nouveaux quitte à finir par laisser le silence combler notre gêne. C'est stupide, mais je ne sais pas comment faire autrement. Je ne sais pas comment aborder le sujet et j'ai peur de l'effrayer ou je ne sais quoi. Je n'ai jamais vu Carl sortir avec une fille ou être amoureux, à part de moi apparemment mais je ne l'avais même pas remarqué. Je ne peux donc savoir comment il réagirait si je lui en parlais.

Soudain, de l'agitation met fin à mes pensées. Je pivote la tête vers cette dernière. Sur le chemin qui mène à l'entrée des grilles et sur lequel sont garées les voitures, une conversation débute entre Rick et Maggie, dont cette dernière semble ne pas être de très bonne humeur. La tonalité des voix amplifient au fur et à mesure de la discussion, qui pourrait presque ressembler à une dispute.