Chapitre 15 🔫

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ℂ 𝔸 ℝ 𝕃

Dove compte les jours qui passent, les semaines qui défilent, les mois qui reviennent. Elle compte sans arrêt. Alors j'ai compté aussi. Tout comme Beth. Elle, c'était juste pour voir combien de temps on tiendrait sans catastrophe. Ça a d'abord tenu deux semaines, avant qu'on ne soit frappé à nouveau. Ensuite, ça a tenu un bon quatre mois. C'est notre record, je pense. Et maintenant, on vient de finir trente jours sans catastrophe. C'est à la mort de Zach, le petit-ami de Beth, qu'elle a cessé de compter.

Dove, je ne sais pas pourquoi elle comptait, mais à chaque fois que je l'entendais dire qu'un énième jour venait de s'écouler, sa voix se brisait.

Quant à moi, le laps de temps passé à éviter les catastrophes ne m'intéressaient pas tant que ça. Je ne le faisais que pour savoir combien de temps nous arrivions à nous ignorer. Ce petit jeu commence à me taper sur les nerfs. Après notre nuit à déblatérer sur tout et n'importe quoi, à s'avouer nos sentiments pour finir dans les bras l'un de l'autre, je pensais que notre relation évoluera. Bon, d'accord, on ne s'est pas distinctement dit qu'on s'aimait, mais nos paroles ont été assez explicites. Les miennes, en tout cas, étaient véridiques et claires.

Mais à la suite de cette nuit, nous avons joué aux enfants gênés. On se parlait de temps en temps, on rigolait ensemble et on était proche, mais pas encore assez à mon goût. Et puis, depuis que je suis rentré de la mission, elle ne m'a plus regardé comme avant. Son regard était différent, mais je serais incapable de dire de quelle manière. Et je n'ose pas lui en parler, je ne veux pas la brusquer. Après tout, elle aussi a perdu quelqu'un pendant notre mission.

J'aurais jamais cru que la laisser à la prison lui aurait été fatale.

Elle me manque terriblement...

Mais j'ai pas le temps de penser à tout ça. Je dois travailler dehors, à une heure bien matinale, avec mon père comme d'habitude. Je suis tellement fatigué mais ça ne servirait à rien de lui en parler, il est borné en ce moment. Bosser dans le bien-être de la prison c'est sympa, mais je préférerais milles fois sortir pour des ravitaillements ou n'importe quoi d'autres, tant que c'est hors de la prison. Le problème c'est que mon père a mis à exécution son plan qu'aucun de nous ne se mêlerait d'autre chose que du potager ou des animaux. Et c'est particulièrement chiant.

Ce qui s'est passé avec mon père, c'est qu'il a pratiquement délaissé son rôle de chef. Il n'a plus été en ravitaillement après nous avoir interdit à Dove et moi de nous y rendre aussi. Il reste dans le périmètre de la prison et joue au bon vieux fermier avec l'aide d'Hershel. Il n'a plus que ses plantations à la bouche et n'interfère même plus dans les décisions du Conseil. Il ne s'arme plus quand il sort quelques minutes dans les bois d'à côté. Il n'est plus le même depuis la mission de sauvetage. Depuis que j'ai failli mourir écraser sous des morceaux du plafond.

Près des grilles, je remarque que les rôdeurs se font de plus en plus nombreux. Mon père ne s'en préoccupe plus. Il a complètement perdu goût à la défense de sa propre communauté. Mais pas moi. Je tente une nouvelle approche auprès de lui, espérant qu'il acceptera enfin de me laisser aider à la démolition des crânes de zombies.

- T'sais, ils ont pas réussi à tuer tous les rôdeurs, hier. Je pourrais peut-être aller les aider.

Il ne relève pas. Il s'occupe de ses plantes et de la terre. En mettant tout ça dans le seau que je tiens, il m'explique toute une histoire sur les vers de terres et les porcs. Très intéressant, dis donc.

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⏰ Dernière mise à jour : May 26, 2020 ⏰

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Carl, I'm Afraid || TWD    [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant