Instable- À la découverte des mondes

Chapitre 8- ShyLady.

PDV Céleste Prince- Los Angeles-

Je serre une dernière fois mon meilleur ami dans mes bras avant de lui faire un baiser sur la joue.

- Merci de m'avoir écouté Lucky, je te promets de revenir vite. Je lui souris.

- Oui, de toute façon on s'envoye des messages tous les jours, bébé. Il complète, un clin d'oeil accompagnant son expression faciale.

J'acquiesce doucement en prenant encore une fois Luc dans mes bras. Il va beaucoup me manquer. Me rappelant de la raison de mon départ, je me détache et après un dernier au revoir douloureux je descends les marches. Je monte dans la voiture que Lucas m'a prêté. Son petit bébé ronfle et démarre brutalement, je lui adresse un petit signe de main avant d'attacher ma ceinture. Je commence a sortir de sa propriété lorsqu'une voiture de course rouge déboule à une vitesse phénoménale dans le chemin menant à la maison de Lucky. Je donne un coup de volant et esquive la voiture avant d'accélérer rapidement. Je sais que c'est lui, ma louve l'a sentit.
Je sors de la rue, fonce à travers les boulevards, toujours suivit par la Ferrari noire, qui a fait demi-tour très rapidement. Une autre voiture non identique à la première se rajoute dans la course, je peux voir que c'est une BMW noire mais mon instinct me pousse à penser que se ne sont pas des amis. Tiens, ma moitié a appelé du renfort. Mais malheureusement pour eux, la route c'est mon coin de jeu. Conduire est vraiment une des choses que je préfère, les courses illégales étant mon principale revenu. Beaucoup de personnes sont choquées de savoir ça: une petite fille qui ne sait même pas se défendre et lancer un coup de poing sans se briser la main, traine avec des bonhommes qui sont loin d'être des enfants de coeurs.

Mais bon, j'aime tellement les courses devoir supporter des hommes arrogants, sur d'eux et misogyne me passe par dessus la tête.
Comme tout conducteur qui se respecte je me concentre est accélère. Je double les voitures à une vitesse remarquablement supérieure au normes et sème une voiture. Ma louve m'indique que c'est ma moitié qui me suit. À voir son agilité à effectuer des queues de poissons en les voitures ce mec n'est pas un débutant. Ma louve jubile, elle aime l'adrénaline des courses, et aujourd'hui mon but est de le semer. Personne n'a jamais battue ShyLady.

C'est mon nom de "scène" je l'ai choisis car il me rappelle bien ce que je suis en dehors de mes courses. Une fille timide enfin, timide n'est plus vraiment le mot exact car j'ai changé depuis que j'ai choisis ce nom. Je suis une fille réservé certes, mais ma louve est une dominante, donc quand elle sort je suis tout sauf timide. C'est elle qui influence beaucoup mon caractère.

Revenant à ma fuite, j'effectue un dérapage rapide et rentre dans une rue assez étroite au dernier moment. Manque de chance, mon poursuivant prévoit mon geste, le reproduit et me suit dans la ruelle. Les gens crient en se poussant et je me jure intérieurement de ne plus jamais refaire de course poursuite dans des rues au risque de tuer un de ces satanés humains. Nous atterrissons au bout de la ruelle et rejoignons un boulevard. Je ne prends pas le temps de m'arrêter, je m'engage en évitant de peu une camionnette et zigzag entre les voitures. J'accélère encore et aperçoit une ouverture.
Je ralentis feignant avoir perdu et ma moitié me rattrape. Il se positionne à ma gauche et me fait signe de le suivre. Au dernier moment, je prends de la vitesse, je bifurque vers la droite et quitte le boulevard alors que mon âme soeur continue tout droit. Il le voit taper sur son volant quelque secondes avant de ne plus l'apercevoir. ShyLady a encore vaincu.

Je soupire et prends la direction de ma prochaine destination. Les lumières des lampadaires s'allument alors que le soleil se couche. Je suis tellement fatiguée que je suis obligée de m'arrêter dans un motel. Mes yeux sont lourds et je sais que avec une bonne nuit de sommeil je serrais en forme pour échapper aux hommes en noirs qui me traquent et à mon âme soeur. Ma louve gémit dans ma tête. Elle est triste et je sais quoi faire pour qu'elle aille mieux. A peine garée, je saute de la voiture et m'avance vers l'accueil. Une femme d'une cinquantenaire d'année est assise dernière la vitre de verre. Elle mâche bruillament son chewing-gum et regarde son portable.

- Heu.. Bonjour, j'aimerai une chambre pour la nuit. Je lui demande presque timidement.

- Pour une ou deux personnes? Grogne t-elle sans détourner le regard de son portable.

- Je- une personne. J'articule, outrée du peu d'intérêt qu'elle m'apporte.

- Nom et prénom? Continue t-elle.

- Rosana Bruce. Je souffle.

- Prenez la numéro 7. M'indique t-elle en me lançant les clés.

Choquée de ne pas avoir aperçu ne serait-ce que son visage, je me retourne sans rien dire.

Je gare ma voiture devant ma chambre et ouvre la porte. Voyant que l'état de ma louve est toujours pitoyable, je sors ma valise, la mets dans la chambre, ferme ma voiture, ainsi que ma porte a clé et me déshabille.
Je prends des sous-vêtements de rechange, et saute par la fenêtre en soutien-gorge et culotte. Je suis maintenant dernière le motel et m'élance dans la foret. Lorsque je suis sure que personne ne m'aperçois, je laisse le contrôle à ma louve. Presque aussitôt, mes muscles craquent, des poils gris poussent et ma louve apparait. Elle se met à galoper pendant des heures, malgré la fatigue et le risque. Je la laisse car je sais qu'elle en a besoin, plus que tout.

Vers minuit, je retourne vers le motel, me retransforme, enfile mes sous-vêtements posés près d'un buisson et remonte dans ma chambre.
A peine rentrée, je m'écroule sur le lit, totalement vidée d'énergie. Je soupire de bien-être, enfile un tee-shirt long, retire mon soutien-gorge et rentre dans mon lit bien frais.

Je repense quelques instant à mon âme-soeur. Qui est-il? Je ne sais rien de lui mais je suis sure d'une chose, quand toutes mes histoires rentreront dans l'ordre j'essayerai de le rejoindre... Si j'arrive a survivre. Je ferme les yeux brutalement avant de les ré-ouvrir. Je sens déjà le manque constant de ma moitié dans mon corps.
Demain, j'irais vers San Francisco prendre un avion pour la France, pour  m'éloigner de l'endroit ou sont mes problèmes et ou je suis certaine qu'il ne me retrouvera jamais. Mes origines m'appellent et je vais bientôt les rejoindre. Rejoindre mon ancienne meute. Enfin, les restes de mon ancienne Meute.

Mes yeux se ferment lorsque le brouillard de mes cauchemars m'attirent à eux.