Chapitre 28- Départ.

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PDV Céleste Prince- Gullipiam-

Observant l'homme à ma droite du coin de l'oeil, j'attrape mon sac plus fermement.

-  Tu as peur, ma jolie? Il lance, sa voix rampant le long de mon corps en me donnant des frissons de dégouts.

Je me contente de lui lancer un regard que je pense mauvais mais qui le fait rire.

Raté.

- Tais toi Éros. Je grogne, ignorant ma frayeur envers lui.

Le moteur de la voiture que nous avons loué fait un bruit relativement puissant qui m'empêche de dormir. J'ai eu beaucoup de mal à quitter Kurt ce matin, il ne voulait pas se décider à me laisser partir. Heureusement, grâce à un baiser qui l'a totalement étourdit, j'ai pu négocier ma petite fugue. Je suis donc partie en compagnie de L'Exécuteur de la famille Royale de Gullipiam sur les route de la planète Terre. Nous avons emprunté un portail et sommes maintenant en direction de la maison de mon meilleur ami.

Après une heure et demi qui fut un véritable calvaire ou une torture si je puis dire, nous arrivons chez Lucas. Je sors en sautillant alors que Éros pousse un soupire d'énervement. Après avoir toqué comme une malade, j'entends des pas s'approcher. La porte s'ouvre et je saute sur l'homme qui affiche un grand sourire en me voyant.

- Mon amouuuur, enfin je te revois! Oh mon Dieu je suis tellement content! Hurle t-il tel un hystérique.

Nous échangeons des banalités et après quelques câlins, il me laisse entrer.

* * *

Je suis dans assise dans le canapé de Lucas. Je viens de lui faire un resumé de toutes les choses qui se sont passées récemment.

- Tu es vraiment un aimant à emmerde, Céleste. Rigole mon meilleur ami en se moquant de moi.

- C'est le cas de le dire. Je souffle, dépitée.

Il s'arrête de rire avant de se lever.

- Je vais preparer mes affaires, j'en ai pour deux minutes. Il m'explique avant de monter faire son sac.

Après quelques minutes d'attentes, je voit Lucas redescendre. Il me tire vers la porte en lançant quelques vannes auxquelles je ris comme une gamine et il ferme la maison à clé, son sac sur l'épaule. Je le conduit jusqu'a la voiture noire et nous y pénétrons, moi l'avant, lui à l'arrière.

Je ricane quand sa tête se décompose face à Éros.

- Oh putain Céleste, tu m'avais pas dis que tu abritais un mec aussi sexy dans ta voiture, parce que sinon, je serais allé plus vite. Il blague essayant surement de détendre l'atmosphère.

Je sais qu'il connait l'identité de l'Exécuteur et je sais aussi que c'est pour ça qu'il est nerveux, et je le comprends. Je le comprends très bien, même.

- Bon, Luky voici Éros un Exécuteur que tu connais surement et Éros voici mon meilleur ami, Lucas. Je lance, plus par politesse que par gentillesse, je n'ai aucune envie de faire des efforts pour un bloc de pierre comme lui.

- Je sais qui c'est. Grogne sèchement le loup qui conduit.

Je lève les yeux au ciel, les mâles sont parfois épuisants.

- Bon, je sens que ce petit road trip va se passer dans la bonne humeur générale. Souffle mon ami étonné de la réponse troisième homme dans la voiture.

- Toi ta gueule, commence pas. Grogne le conducteur.

Je soupire et m'attache alors que l'Exécuteur, démarre.

- Direction San Francisco. Je souffle à Éros qui semble surpris avant de suivre le chemin indiqué.

--

Six heures, dont quarante minutes de bouchons plus tard nous arrivons à la périphérie de San Francisco. Je conduit l'Exécuteur parmi les petits chemins de la campagne pour arriver devant une petite maison. Celle-ci me rappelle énormément de choses et je sens les larmes me monter.

- Attendez moi ici. Je souffle à mes deux accompagnateurs alors qu'ils acquiescent.

Je souffle pour me donner du courage et j'enclenche la poignée après y avoir tourné les clés. Je pousse la porte et me laisse transporter par l'odeur qui me parait si lointaine de cannelle. Ma mère adorait faire des gâteaux et elle y ajoutait toujours cet ingrédient, c'est pour ça qu'elle sentait constamment la cannelle. Prenant mon temps pour effleurer certain objet qui font remontrer le pouvoir que je contiens. Lorsque je rentre dans cette fameuse pièce, mon coeur tremble autant que mon corps. J'aperçois encore le sang sur le sol et directement je me mets à pleurer. Les flux d'énergie que je contiens commence à se rebeller tandis que mes barrières s'effondrent. Mes sanglots remplissent la pièce et je sens que je perds pied, je tombe contre le mur en entourant les genoux de mes bras. Roulée en boule dans un coin, j'essaye d'avoir les idées claires.

Je veux me contrôler mais c'est trop tard.

Il prend de l'ampleur.

Grossit sans que je ne puisse le retenir:

Le pouvoir.

Bientôt je ferme les yeux et au moment ou j'allais lâcher et laisser toute l'énergie contenue d'une dangerosité sans limite exploser je sens qu'on m'attrape par les épaules avec une telle brutalité que je n'arrive pas à repousser ses mains qui me redressent. Des yeux bleus translucides captent et s'encrent dans les miens alors que les doigts froids et violents me secouent sans arrêt.

- Tu arrêtes ça tout de suite, Céleste. Contrôle toi bordel. Grogne Éros avec difficulté.

Je vois bien que mon pouvoir l'affaiblit, mais c'est un Exécuteur d'une grande puissance, et ça ne le blessera pas plus que ça. Voyant que je ne réagis pas, il arrête de me secouer pour me regarder fixement.

- Si tu ne te controle pas tu vas blesser ton Exécuteur mais tu vas aussi devoir rentrer au Royaume pour te reposer. Il dit en grinçant des dents.

Ma louve remonte automatiquement. 

Non. Elle souffle, la voix cassée. 

C'est un des nos loups et elle ne veut pas le blesser. Avec un calme qu'elle me transmet nous arrivons à redresser nos barrières. Je mets je ne sais combien de temps mais quand j'y arrive, elle comme moi soufflons de fatigue.

- Je suis la. Je lui annonce, difficilement.

- Tu t'es bien contrôlée. Il me répond, comme pour me réconforter.

Je me redresse et me dégage du mur. Je peine à me relever et me traine jusqu'au bureau au bout de la pièce. J'ouvre une trappe cachée sous le bureau et attrape avec mes dernières force la pochette rose pale.

" Alpha & territoires "

J'ouvre et vérifie le contenu. Quand je vois que tout est en ordre, je le place sous mon bras et je me relève en gémissant. Tout ça m'a épuisé moralement et du coup physiquement. Je commence à sortir de la pièce en me trainant, et je vois du coin de l'oeil Éros lever les yeux au ciel. Je ne comprends pas ce geste jusqu'a ce que je finisse allongée dans ses bras. Je souffle exagérément pour lui montrer mon désaccord, et finis par me laisser porter, épuisée. 

Le ronronnement pas si discret de la voiture me réveille quelques temps plus tard, et je comprends que je suis allongée sur la banquette arrière, les bras au tout de cette pochette qui pourrait faire tellement de morts. Sur cette pensée, rassurée par les deux hommes à l'avant, mes sens s'éteignent à nouveau et je sombre dans mes rêves les plus sombres.

Instable- À la découverte des mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant