XIV

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POINT DE VUE JOSHUA

Elle est partie et je ne sais pas quand elle reviendra. Partie, sans même me prévenir, elle m'a promis de me donner des nouvelles d'elle autant qu'elle le pourra, mais cela ne me suffit pas.

Sans le vouloir et sans que je ne me rende compte. J'étais tombé pour elle. Maintenant que vais-je faire ? La rejoindre ? Mauvaise idée, je ne vais pas tout plaquer sans y réfléchir et me ramener comme une fleur. Je suppose aussi qu'elle a besoin de se retrouver seule. Elle est vraiment bouleversée depuis quelques jours et mon arrivée ne va faire que l'étouffer. Mais j'ai peur qu'elle décide de ne plus revenir.

Je deviens fou. Je ne sais plus quoi penser. Elle. Sa personne brouille mon esprit.

POINT DE VUE ALEC

Je suis trop con. Putain, j'aurais cru que baiser une autre femme pourrait me faire oublier Saphyr. Ma belle Saphyr. Quand elle est arrivée, j'ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine. J'ai vu la déception dans ses yeux et aussi du dégoût. J'aurais préféré qu'elle vienne me crier dessus et qu'elle m'insulte, qu'elle se défoule sur moi. Mais au lieu de ça, elle est partie sans rien dire. Cela fait deux semaines qu'elle n'est pas venue. Je suis allée chez elle mais son concierge a dit qu'elle était partie pendant une durée indéterminée. J'ai essayé de l'appeler mais rien, je tombe directement sur sa messagerie. Je me souviens quand elle est arrivée ce jour-là comment elle m'a surpris.

Analepse

Je baise ma gestionnaire sur mon bureau. Je n'ai même pas pris la peine de la déshabiller. J'ai relevé sa jupe, l'ai plaqué contre la surface de mon bureau. Sans préliminaires, je baisse mon pantalon, enfile un préservatif et la prends violemment. Elle crie sous l'effet de surprise. Je ne la laisse pas le temps de s'habituer à ma présence, que je la pilonne sans retenu.
Elle me crie d'aller plus fort.
J'attrape son chignon que je défais et empoigne ses cheveux. Je tire sur sa crinière pour ramener sa tête vers moi. J'y vais plus fort. Je me défoule sur elle. Tellement concentré sur mes coups de reins que je n'entends pas Saphyr rentrer. Elle regarde cette scène, plusieurs émotions défilent sur son visage. Finalement elle parle :

- Désolée, je dépose les croquis sur mon bureau.

Et elle partit presque en courant. Con comme je suis je n'ai pas bougé. Toujours à l'intérieur de ma gestionnaire. Elle me ramène sur terre :

- Vas-y bouge, je n'ai pas encore joui et toi aussi d'ailleurs, dit-elle d'un ton qui se veut sensuel.

J'écoute la porte de son bureau claquer. J'écoute ses pas à travers le couloir. Je marmonne.

- Quoi ? Tu dis quoi ? Dit-elle.

- T'es virée, dis-je assez fort et distinctement pour qu'elle m'entende alors que je suis toujours en elle.

Je me retire, remonte mon pantalon. Elle proteste derrière mon dos sans que je n'écoute ce qu'elle dit. Je cours dans les couloirs et hurle le nom de Saphyr. Mais rien à faire elle ne se retourne pas. Je retourne dans mon bureau. Ma gestionnaire est toujours là.

Elle est comme un bruit de fond qui me pertube et m'empêche de réfléchir. Je plonge mes yeux dans les siens. Je lui fais le regard le plus noir que j'ai. Je la vois trembler. Dans d'autres circonstances, cela m'aurait fait rire.

- Dégage, tout de suite, lui dis-je avec le ton le plus calme et le plus froid que je puisse avoir tellement j'ai les nerfs à vif.

C'est à une vitesse hallucinante, qu'elle ramasse vivement ces affaires, arrange son apparence et déguerpit.

Une fois seul, je soupire. Puis je prends ma veste, j'allais quitter le bureau pour aller chercher ma stagiaire mais à peine j'ouvre la porte que je vois un Isaac particulièrement mécontent. Je pense que c'est ma bêtise innée qui en est l'origine.

- Qu'as-tu encore fait ? cria-t-il.

Dans un autre jour je lui aurai hurlé de baisser d'un ton que je ne suis pas son fils mais aujourd'hui j'enchaîne les conneries donc mieux vaut me la fermer.
Il rentre non sans me bousculer au passage et s'installe sur la chaise face à mon bureau attendant des explications. Le problème c'est qu'ils ne vont pas lui plaire.

- Alors j'attends, s'impatiente -t-il devant mon silence.

Je baisse la tête et lui raconte tout dans les moindres détails. À la fin de mon récit, j'attends qu'il dise quoique ce soit mais je n'ai que le silence. Alors je lève la tête. Je le vois me détailler. Enfin il déclare :

- Je suis fatigué, prononce-t-il en soupirant bruyamment.

Il marque une pause avant de reprendre.

- Fatigué, de ramasser ta merde après toi, fatigué de reconstruire ce que tu détruis pour que tu l'anéantisses à nouveau. Cette fois-ci je ne le ferai plus. Je te considère comme mon frère, c'est pour ça que malgré tout ce qui s'est passé je suis resté mais là... ça sera sans moi. Lorsque tu auras compris qu'il faut que tu grandisses et ré-apprenne à aimer sans détruire, tu sais où me trouver.

Sur cette phrase, il partit. C'est là que tout me frappa : j'étais de nouveau seul.
Je me laisse tomber sur mon siège.

_________________

Deux jours se sont écoulés sans que je ne quitte mon bureau.

Un matin, alors que j'ai élu domicile à mon lieu de travail durant les deux derniers jours, quelqu'un débarqua sans prévenir et surtout sans prendre la peine de toquer. Cette personne tira les draps, me réveilla sans ménagement.

- Alors là jeune homme vous allez vous lever. Vous bougez prendre une douche et vous rasez. Y'en a marre de vous voir vous lamenter de la sorte. Donc vous vous levez de ce canapé.

Je grommelai mais au vu de la personne qui se tient devant moi et de son regard, je ne discute pas. Roselyne est ma gouvernante depuis que je suis tout petit. Elle est la personne la plus importante pour moi. Je la considère comme ma mère. Alors le jour où j'ai quitté la maison familiale, je l'ai emmené avec moi. Lorsqu'elle a du prendre un mois entier de congé, je me suis senti si seul. Des fois j'ai tendance à oublier qu'elle a une famille.

Je m'extirpe du canapé. Elle prend mes affaires et nous quittons le bureau.

À la maison elle mit mes linges au sales puisque je n'avais pas changé de vêtements depuis la visite d'Isaac. Après avoir fait une toilette, je la retrouve à s'affairer à la cuisine.

- Alors tu me racontes ce qui se passe ? Et ne me dis pas que tu ne veux pas en parler.

Je soupire sachant très bien qu'elle a déjà gagné.

- Il se trouve que je suis le plus gros imbécile qui puisse exister sur cette terre.

- Tu lui as fais quoi ?

On ne peut vraiment rien lui cacher.

- Je l'ai charmé et une fois que je la tenais, j'ai couché avec elle. Puis je lui ai dit que je ne voulais rien de plus. Et le lendemain, puisqu'Isaac la connait aussi, je l'ai envoyé régler les choses après son entrevu avec elle. Elle est venue dans mon bureau pour déposer des croquis et m'a retrouvé entre les cuisses d'une autre femme qui n'est rien d'autre qu'Alicia. Tu n'imagines pas la réaction d'Isaac quand j'ai dû lui raconter, je marque une pause puis reprends, Lui aussi ne veut plus me revoir, réussis-je à dire entre deux sanglots.

Elle se retourne et me lance un regard noir. Je baisse les yeux tellement, elle m'intimide. Avec elle, je redeviens toujours un enfant de six ans.

- Comment peux-tu lui faire ça ? Je n'étais pas élevé comme cela. Tu manges et tu vas te faire pardonner par les deux mais d'abord par la fille. Tu sais, il faut que tu apprennes à aimer d'autres personnes qu'Isaac et moi. Même Isaac tu lui fais du mal. C'est vrai que c'est dur mais aimer ça s'apprend aussi. Donc mange et pars à sa recherche.

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j'essaye de la contacter depuis mais rien. Je ne fais que tomber sur son répondeur. Elle me manque.

Désir ou Coup de Foudre (En Correction/Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant