Ginny se réveilla en sursaut. Elle venait de revivre une nouvelle fois l'enfer de la Bataille de Poudlard, qui lui avait tant pris. Elle était en sueur, et ses joues avaient un goût salé, signe qu'elle avait encore pleurée sans s'en rendre compte.
Il devait être minuit passé, mais malgré la nuit profonde, la jeune Gryffondor savait qu'elle ne se rendormirait pas. Alors elle décida de se rendre à la cuisine, pour prendre un verre d'eau.
Elle se leva donc, encore tremblante par son cauchemar. Son pied se pris dans quelque chose du dur et elle s'étala de tout son long par terre, en grognant un juron peu élégant, surtout de la part d'une fille.
Elle alluma sa lumière, pour ranger l'objet sur lequel elle avait trébuché. Sa valise. Évidemment. Elle retournait le lendemain à Poudlard, et il était logique que seule sa valise reste au sol de cette chambre parfaitement rangée.
Ginny éteignit sa lumière et ouvrit discrètement sa porte. Aussitôt, la chaleur l'étouffa. Les sorts rafraîchissant de sa chambre ne faisaient plus effet sur le palier. Elle fit trois pas timides vers l'escalier, et, au moment où elle posa le pied dessus, il craqua sèchement.
La rousse s'immobilisa instantanément et écouta, pour s'assurer qu'elle n'avait réveillé personne. Et soudain, le léger son d'un sanglot étouffé lui parvint. Intriguée, elle suivit le deuxième, puis le troisième.
Ils venaient tous d'une porte légèrement entrouverte, décorée de manière farfelue. Ginny poussa cette porte, curieuse, et découvrit un spectacle qu'elle n'avait jamais vu : George Weasley pleurait, assis par terre, le buste étendu sur le lit de son défunt jumeau, les mains serrant les draps.
Ginny resta quelques instant debout dans l'entrée de la chambre, ne sachant quoi faire. Puis enfin, elle osa un pas, puis deux, et en un instant, elle était agenouillée aux côtés de son frère qui lui avait lui-même interdit de pleurer le mort. Le masque s'était enfin fissuré, laissant entrevoir les véritables sentiments de son frère.
George pleurait toute les larmes qu'il pouvait, laissant de grosses traces humides sur les draps qu'il agrippait désespérément. Sa tête était contre le lit, de sorte qu'il ne pouvait voir le visage de l'arrivante. Entre deux sanglots, Ginny entendit :
« Pourquoi ? Pourquoi il est parti, en me laissant seul ? Il savais que j'en souffrirait, il le savais, alors pourquoi il l'a fait ? Il est parti en souriant, me laissant une vie triste et vide... Je préférerai mourir que de subir cette douleur, mais il a sacrifié sa vie pour la mienne, et je ne peux pas la gâcher pour rien... Même ça, il me l'a interdit ! »
Ginny sentit ses yeux s'humidifier instantanément lorsqu'elle le vit ainsi, aussi apitoyé. Alors elle fit un geste qu'elle n'avait fait depuis longtemps envers George : elle se pencha en l'enlaça dans ses bras. Il ne réagit pas, continuant à sortir sa peine, prostré sur le lit de Fred.
Ils restèrent un long moment ainsi, lui pleurant, elle retenant ses larmes. Enfin, il se calma un peu. Ses sanglotements devinrent de simples reniflements, et Ginny pensa que c'était le moment. Elle lui murmura :
« Tu sais, George, je suis sûre qu'il est heureux de t'avoir sauvé, et qu'il souffre autant que toi, mais pas que de ton absence, aussi du fait qu'il te voit ainsi. Je suis sûre qu'il t'aurai déjà jeté un Oubliette si il le pouvait, pour te faire oublier son souvenir, et donc ta peine... »
George gémit pitoyablement :
« Mais je ne veux pas l'oublier, moi !
- Alors arrête de te morfondre, et vit pour deux, ou sinon, je te le jetterai moi-même, et je suis sûre que Fred approuverai. Il ne supporterai pas que tu l'oublie, mais si cela peut t'empêcher de souffrir, il le ferai immédiatement. Il pense à toi avant tout. Devient deux fois plus drôle, deux fois plus actif, deux fois plus heureux. Rouvre votre ancien magasin, va voir tes amis, mais fait quelque chose. Il me manque, à moi aussi, mais je vis quand même, sinon je ferais honte à sa mémoire. C'est même toi qui m'a interdit de le pleurer le jour où on l'a enterrer, alors suis ton propre conseil.
- Tu as raison...
- Et puis, je vais t'avouer quelque chose... »
La rousse se pencha vers l'oreille intacte du rouquin et lui susurra :
« Vous avez toujours étés mes frères préférés... »
Il étouffa un rire, et un léger silence s'installa entre eux, sans qu'aucun des deux ne songe à changer de position. Enfin, George demanda :
« Tu pense... Tu pense que je lui manque ? »
Ginny ne put s'empêcher de sourire devant la question enfantine de son frère :
« Oui, tu lui manque plus que nous tous réunis, je pense... Non... J'en suis sûre.
- Ginny ?
- Oui ?
- Merci... »
Elle se remit à sourire, puis elle se leva et dit :
« Ça fait du bien de pleurer de temps en temps, hein ? Tant que ça ne devient pas une habitude...
- C'est vrai...
- Je reviens, je vais te chercher du chocolat et un verre de lait, ça te fera du bien... »
Et elle descendit prendre les aliments rapidement, et remonta sans prendre gare au craquements de l'escalier, énervé d'être réveillé à cette heure.
En arrivant dan la chambre, elle vit que George s'était assis en tailleur sur le parquet. Il l'observait étrangement, puis, d'un coup, il se leva et l'enserra dans ses bras, tellement fermement qu'elle crut qu'il allait lui briser les os. La rousse pensa également entendre de légères paroles qui disaient :
« Elle te ressemble tellement... »
Mais c'était tellement imperceptible qu'elle se demanda si elle n'avait pas rêvée. Enfin, George se sépara d'elle, et, après lui avoir lâcher un rapide mais tendre baiser sur le front, il dit en souriant :
« Qu'est-ce que je ferai sans toi, Gin' ? »
Et elle lui répondit sur le même ton :
« Pas grand-chose... »
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Les Fabuleux Frères Weasley (et leurs clique)
FanfictionPetit recueil de fic sur les fabuleux jumeaux Weasley, Fred et George ! Bien sûr, d'autres personnages seront présents, mais assez minoritairement par rapport aux jumeaux Des fic tristes, heureuses ou encore d'amour, mais toutes de moi ! Enjoy ! ^-^