Un banal cour de potion

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Entre les chaudrons et les livres, Poufsouffles et Serdaigles s'activaient dans le silence le plus total à la préparation d'une potion particulièrement complexe.

Un homme au visage froid et aux long cheveux gras se déplaçait entre les binômes, avant de s'arrêter devant un bureau avec une unique personne. Il grogna et se prépara mentalement à la la longue tâche qui l'attendait, avant de dire :

« Mademoiselle Lovegood, où se trouve votre camarade ?

- A l'infirmerie, répondit la jeune blonde de son éternelle voix rêveuse. Elle est malade aujourd'hui.

- Ce qui ne vous empêche pas de faire la potion demandée. Pourquoi ne la fait-vous pas ?

- J'ai décidée de ne pas la faire, professeur. Elle dégage trop d'énergie négative. »

Le professeur Rogue ferma les yeux et se pinça l'arrêt du nez, maudissant intérieurement Merlin d'avoir permit la naissance de la jeune Luna Lovegood aux manies si étranges. Il inspira profondément et redemanda :

« Et qu'est-ce qui vous permet d'affirmer cela ?

- Mal dosée, cette potion peux devenir mortelle pour celui qui la boit. C'est pour ça qu'elle a une aura aussi sombre. Oh ! »

Le professeur lança un regard noir aux autres élèves qui pouffaient discrètement. Puis son attention revint sur la Serdaigle. Heureusement pour elle, Dumbledore avait demandé à Rogue de ne pas être trop sévère avec elle, car il y avait peu de chances pour qu'elle modifie son caractère. Alors il s'arma de patience et repris :

« Mademoiselle Lovegood, ne détournez pas le sujet de la conversation, je vous prie...

- Désolée, professeur. Je venais seulement de remarquer qu'il serait dommage de découper cette fleur, dit-elle en se saisissant d'un des ingrédients. Elle irai vraiment bien dans vos cheveux...

- Pardon ?! » Rogue manqua de s'étouffer devant la remarque de son élève. Il en avait entendu, des choses saugrenues, durant sa carrière, mais ça, c'était de loin la meilleure.

«Tenez, prenez-là. En plus, elle éloigne les Nargols, vous verrez... »

Gêné par la tournure de la conversation, le professeur fit claquer sa cape et marcha vers son bureau :

« Vous resterez ici jusqu'à ce que vous ayez finit la potion, mademoiselle Lovegood. »

Une heure après, le cour était fini, mais Luna n'avait toujours pas commencée sa potion, regardant rêveusement par la fenêtre. Le professeur Rogue vit que tout les élèves étaient sortis de la salle, sauf a jeune Lovegood. En soupirant, il retourna à son banc :

« Vous êtes trop têtue pour la faire, n'est-ce pas ?

- En effet, professeur. Cela veut-il dire que je vais rester dans cette pièce pour toujours ? Parce que si c'est le cas, il faudrait que quelqu'un m'apporte mes charmes, je ne tient pas à ce que les Nargols me volent mes affaires, et aussi...

- STOP ! Stop, j'ai compris. Vous m'aiderez à ranger ma réserve d'ingrédients, et vous serez libre.

- D'accord ! »

La jeune fille rangea ses affaires et suivit le professeur dans une petite pièce juste à côté de la salle de ses cours de Potion. Rogue expliqua à Lovegood son système de rangement, lui tendit les ingrédients à trier, et monta sur la première échelle, laissant à Luna la seconde. Elle escalada la sienne, et observa avec curiosité la plupart des plantes et autres organes entreposés dans la pièce, curieuse de connaître leurs effets.

« Professeur, qu'est-ce que c'est que ça ?

- Des œufs de dragons en gelée.

- Et ça ?

- De la lavande rouge.

- Et ceci ?

- Une patte d'hyppogriffe.

- Oh, et est-ce que vous auriez de quoi nourrir les Sombrales ? »

Le professeur inspira très fort, assez contrarié par le bavardage curieux de l'élève :

« Mademoiselle, je vous prierai de bien vouloir vous taire. Voyez-vous, j'aime travailler dans le silence, dont le son est bien plus agréable pour mes oreilles que votre petite voix aiguë. »

Luna releva la remarque et se tut, mais son mutisme ne dura pas longtemps :

« Oh ! Je connais, ça ! »

Elle monta jusqu'en haut de son échelle et tendit au maximum son petit bras pour atteindre un flacon remplis d'un liquide indescriptible, ce qui fit tanguer dangereusement l'échelle. Et ce qui devait arriver arriva : l'échelle se renversa, emportant dans sa chute la jeune fille.

Le professeur Rogue, qui avait remarqué le petit manège de la Serdaigle, la rattrapa in extremis. 

« Enfin, mademoiselle Lovegood, vous ne voyez pas que vos pitreries n'amusent que vous ? Vous auriez put mourir, si je n'avais pas été présent ! Il serait temps de grandir un peu, et d'arrêter de chercher une réponse à tout. Comme on le dit si bien, la curiosité tue le chat. Et vous, en l'occurrence, êtes le chat. »

Il la déposa malgré tout délicatement au sol. Luna, toujours sous le choc de sa chute, ne trouva rien à répondre. Alors le professeur Rogue se remit à soupirer, pour la troisième fois de la journée, à cause d'elle. Il reprit d'une voix plus calme :

« C'est fini pour vous, vous pouvez vous en aller. Merci de votre aide, bien qu'elle ait été totalement inutile. »

Luna hocha distraitement la tête et ramassa son sac. En sortant du petit local, elle se retourna et lâcha :

« Je sais pourquoi les autres ne vous apprécient pas, professeur. Mais moi, je vous aime bien. Je trouve que vous êtes un très bon professeur. Et puis, vous êtes gentil.

- C'est bien, maintenant, allez-vous en. »

Et elle partit en trottinant de sa démarche si particulière. 

Le professeur Rogue, lui, continuait de ranger sa remise. Malgré le fait qu'il soit habitué à rester totalement impassible fasse aux remarques de ses élèves, il ne pouvait s'empêcher de penser à celle de la jeune Lovegood. C'était la première fois qu'on lui disait des mots aussi gentils pour qualifier son métier de professeur. Pour la première fois depuis longtemps, Rogue se permit un léger sourire.

 Peut-être que je devrai lui demander de m'aider plus souvent... 


Les Fabuleux Frères Weasley (et leurs clique)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant