Une semaine

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Cela fait à présent une semaine que j'ai fait cette macabre découverte. Mon corps, là, étendu dans le noir, dans la pénombre de la tristesse et du désespoir. C'était si fatiguant pour lui de lutter contre ces horribles choses qui sont survenues si subitement, comme un serpent saute sur sa proie.

Je me suis tant de fois répétée "c'est du passé, passe à autre chose" et c'est bon, je l'ai fait. Mes pensées appartiennent au passé, je n'ai plus à me soucier de rien. C'est fini. Mais je le paye à quel prix ? J'ai entendu toute à l'heure une amie dire "l'ignorance est la pire des souffrances". C'est vrai. On m'a ignoré, on m'ignore et on m'ignorera encore. Et toujours. Enfin, par certaines personnes. D'autres plus téméraires continueront à me faire des signes, prouvant qu'ils restent à mes côtés. Mais pour combien de temps ? Je l'ignore. Et je l'ignorerai encore, car je ne veux pas que cette fin existe.

Ce soir, j'avais le cafard. Je ne sais pas pourquoi. J'ai eu beau penser au problème que j'ai depuis une semaine, ce n'est pas ça qui me met dans cet état. Cela veut peut-être dire que je suis enfin passée à autre chose, et que je ne me soucie plus de ça. Mais pourquoi avais-je été si mal ? Pourquoi m'ai-je senti si dépourvue de toute vie ? Quand on arrive à ce stade, où on ne sait plus ce qui nous anime, cela veut dire que tout ce qu'il y a en nous se meurre. Lentement... mais sûrement.

Or, n'ayez crainte. Comme la fleur déposant sa nouvelle graine quand elle fane, je finirai par renaître après avoir fâné. Comme le phénix qui renaît de ses cendres. J'ai joué avec le feu, je me suis brûlée, puis consumée. Un jour, je naîtrai à nouveau, plus forte que jamais, et vous montrerai à quel point plus rien ne me fait peur, désormais. Mes plumes passeront du fer à l'acier, mon mentale également. Avoir un mentale d'acier, car telle est le proverbe.

Les foutaises des gens grinceront sur mon plumage qui ne laissera jamais passer ces gens voulant atteindre mon coeur. Car il reste bien le dernier problème. Nous pouvons paraître fort de l'extérieur, puissant, inébranlable. Or... qu'en est-il de l'intérieur ? C'est fragile, c'est fade maintenant. Presque pourri. Il n'y a plus rien, tout le monde a emporté une partie de moi. Ne serait-ce que minime.

J'attend ce jour où quelqu'un viendra déposer une fleur dans mon coeur. Qui donnera naissance à d'autres plantes. Bientôt, un jardin aux mille couleurs illuminera mon âme, gardant précieusement le coeur dans un parterre de fleurs.

Mais ce jardin sera secret. Et seule le propriétaire en aura la clef. Mais si par malheur il l'ouvrira à tort... alors c'est qu'il aura souhaité ma mort.

Recueil de mes penséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant