Chapitre 3

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Quand je rentre chez moi, mon père se ronge les ongles, assis dans la cuisine. Je claque doucement la porte d'entrée le faisant sursauter et sortir de sa torpeur. Son regard est plein d'inquiétude.

- Aria ! Mais où étais-tu bon sang ? S'empressai de me questionner l'homme aux cheveux grisonnants. J'ai été voir chez Laura après l'explosion et tu n'y étais pas ! Je me suis fais un sang d'encre !

- Excuse moi, tout va bien... J'étais en ville, répondis-je en baissant le regard comme une petite fille qui se fait gronder par son papa.

Jamais une explosion n'avait été aussi proche de notre pauvre petit village. Les seuls explosions qu'on pouvaient entendre était celle du vent qui emportait les sons de la guerre au loin ou l'orage qui éclatait.

Le pays était divisé en cinq parties. Le Sud, le Nord, l'Est, l'Ouest et le Centre. Notre village de Kerlian se situe dans la partie Ouest. Le Pouvoir se situe dans le Centre, mais il occupe qu'une place moindre, le Centre est rempli de ghettos avec toutes les classes sociales confondues. Nous nous y étions rendus un jour avec ma classe pour visiter le siège du Pouvoir. C'était un grand bâtiment en verre, qui semblais regarder de haut toutes les habitations qui l'entouraient. À l'intérieur, une modernité rare meublait la tour. Nous avions pris notre goûtée sur le champ de Mars qui était autrefois, la première place touristique paraît-il.

Les Rebelles avaient conquis tous le Sud et une partie de l'Ouest. J'avais entendu dire que leur projet était d'encercler le Centre pour pouvoir attaquer avec un maximum de dégâts. Dans 6 mois minimum, toute la partie Ouest sera ravagée.

Mon père me couve de son regard papa-poule et je sentais que c'était le moment de tous lui avouer. Mais comment allait-il le prendre ? Comment allais-je réussir à lui annoncer de la meilleur des façons.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande-t-il après quelques minutes en me dévisageant. Mon expression était crispé et si je lui disais que tout allait bien, ce ne serait pas crédible.

Je soupire, puis lui raconte absolument tous. L'article qui pourrait nous sauver, ma décision, le fait que je ne l'abandonne pas mais que je fais ça pour le sauver, que Fynn participe aux épreuves... Il hoche la tête le regard soudain perdu dans sa réflexion. À la fin de mon monologue, j'attends une réponse qui ne vient pas. Je lui laisse encore quelques minutes afin de réfléchir mais toujours rien.

- Papa répond-moi s'il te plaît... Le suppliai-je.

- Mon ange, tu n'as pas à faire ça, ce n'est pas à toi de sauver notre famille. Surtout en risquant ta vie, finit-il enfin par répondre.

- Mais alors quoi ? On va attendre que le  guerre transforme notre maison en champ de bataille ? C'est ma décision et on a rien à perdre, continuais-je en utilisant les arguments de ma meilleure amie quelques heures plus tôt.

- Je ne veux pas te perdre, dit-il le regard légèrement embué.

- Tu ne me perdras pas et puis il y aura Fynn pour s'occuper de moi si j'ai des problèmes. Je tente un sourire rassurant mais peu convainquant.

Il finit par hocher la tête en signe d'acceptation. Je le remercie et me retire pour aller remplir le bulletin de candidature que j'avais trouvé. Les questions étaient simples.

Prénom : Aria
Nom : Stiller
Âge : 17 ans
Partie : Ouest

Sous les questions, il y a une petite inscription.

"Les résultats seront annoncé à, 8h00 ce 14, affichés devant vos mairies. Merci de remettre vos bulletin à cette dernière. Et que les Épreuves commencent."

Cette dernière phrase me fit frissonner.

Ma sœur m'accompagne à la mairie pour que je dépose mon bulletin. Je voulais m'en débarrasser le plus vite possible, par peur de changer d'avis. Mon père avait du lui expliquer rapidement ce qui se passait mais en excluant les choses sordides. Elle m'a confiée qu'elle m'admire, qu'elle me trouve courageuse et que où que je sois elle savait que je réussirait à les sauver. Face à sa déclaration mon cœur avait loupé quelques battements.

Mon frère, lui, était venu me voir en pleurant en demandant si je les abandonnais, je lui est expliqué que ce n'était pas sûr que je m'en allais. Il essayait toujours d'avoir une carurre forte mais je savais qu'à l'intérieur, il était tendre comme tous. Je l'ai pris dans mes bras et il est resté là un moment à pleurer dans mes bras.

Après cette révélation, notre petite vie avait repris son cours normal. L'automne était de plus en plus présent, il n'y avait plus que des citrouille dans notre potager.

En ville, les rumeurs couraient sur qui s'était présenté aux Épreuves. Parfois on pouvait percevoir des: "Gloria, vous savez Gloria la fille de 18 ans, robuste, blonde, avec ses deux vieux parents. Elle participe !" ou bien des "Fynn, se beau garçon aux yeux verts, il paraît que c'est sa petite sœur qui l'a limite poussé à l'inscription. Mais Bertille, la chaleureuse Bertille ne dois pas être au courant." J'avais remarqué que l'on me regardait comme si j'étais une bête de foire par moment, ou aussi avec admiration quelques rares fois. Clarisse avait également dû dire à ses copines que je m'étais inscrite car quelques fois je voyais des petits doigts se pointés vers moi. Mais je n'avais jamais entendu de rumeur à mon égard.

Le 14 approchait, plus qu'une semaine avant les résultats. J'essayais de ne pas appréhendé et de me dire qu'il y avait plus de chances pour que je sois prise que l'inverse. J'avais comme l'intuition que j'avais de quoi m'inquièter.

Quand j'avais annoncé à Laura que je m'étais inscrite, elle m'a félicité et n'a pas pu cacher son enthousiasme. Face à ma mine déconcertée elle m'avait assuré que tous irait bien, que, si j'étais prise, Fynn ferait tous pour me faire rentrer avec lui. Son optimisme me faisait chaud au cœur, mais il fallait rester un minimum objectif.

Fynn avait l'air de plus en plus agacé par le comportement de sa sœur mais je voyais dans ses yeux comme une sorte... D'appréhension ? Bien évidemment il cachait cette lueur dès qu'elle était dans le même pièce.

Bertille, leur mère, que je considérais comme la mienne parfois, avait l'air d'avoir apris la nouvelle. Elle m'avait consulté d'un regard suppliant et je n'est pu que lui confirmer que j'étais au courant, son fils unique avait bien déposé son bulletin. Je voyais dans ces yeux la déception d'une mère a chaque fois que Laura lançais des regards confiants à son frère.

J'ai eu le droit à un regard semblable quand Fynn lui a dit que je participait également. Elle avait fait sa mine de pauvre femme et avait sourit comme un encouragement mais peu convainquant. Mon père m'avait dis qu'elle était allé le voir pour savoir si il était au courant pour mon inscription, sûrement de peur qu'il le découvre d'une manière semblable à la sienne.

Le matin apparut. Les listes elles aussi étaient apparues.

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