The Fortress

Chapitre 5

J'ouvre la portière noir et trouve Fynn et une autre fille à l'intérieur. Je m'installe à côté d'eux et essuie mes yeux, brouillées de larmes. C'est Aurore, elle est perdue dans sa contemplation du paysage. C'est yeux sont d'un noir profond comme ses cheveux. Mais elle a le teint pâle et les lèvres roses. Elle est belle mais est plutôt maigre, malnutrition. Je connais Aurore de vue, on se voyait à l'école. Je ne lui ai jamais vraiment adressée la parole.

Fynn se mord la lèvre inférieure, qui est déjà en mauvais état, à la limite du sang. Ses yeux bleus me fixent un court instant et vont se déposer sur ses genoux. Ses cheveux sont d'un beau châtain et son teint est hâlé.

Je détourne le regard et admire le paysage du côté opposé de celui d'Aurore. Le trajet est plutôt long et l'ambiance très froide. Fynn s'est endormi et Aurore lève les yeux vers moi.

- Alors, comment imagines-tu ces épreuves, lance-t-elle.

- Je pense que ce n'est rien qu'un test d'aptitude, répondis-je.

- C'est sur que se serait plus facile.

- À mon  avis, c'est des candidats qu'on doit se méfier.

- Hmm... Aria c'est ça ? Tu sais que les Épreuves sont médiatisées ? M'informe la brune.

-Oui, bien sur que je le savais. Tous le monde le savait.

- À Kerlian les gens ont beaucoup aimé ta réaction à l'entente de ton nom.

Je ne suis pas certaine de comprendre. On aimait mon mutisme ? Il n'y a absolument rien d'admirable dans la réaction de se rendre compte qu'on va être séparée de sa famille. Je ne sais pas comment réagir à cette révélation.

- Et...? Insistai-je.

- Comme le public à le pouvoir d'éliminer chaque semaine deux concurrents, il faut te faire aimer d'eux.

Je ne comprends toujours pas. Est-ce qu' il faut que je fasse ma fragile ? Ma petite fille qui ne peut rien sans son papa, c'est ce qu'elle essaie de me dire ? Devant ma mine pleine d'incompréhensions, elle poursuit.

- C'est pas compliqué à comprendre ! Il faut que tu montres ta vulnérabilité. Je pense que ça te permettra de t'assurer l'amour du public.

Je fais une grimace. The Fortress est censé protéger de la guerre, de la faim... Pas nous faire passer pour des imbéciles de télé-réalité. Ça a l'air de plaire à Aurore mais pas à moi. Je me suis inscrite pour ma famille, pas pour me trimballer devant des caméras. Je me rends alors compte que Aurore est habillée d'une magnifique robe noir qui lui colle le long du corps, elle s'arrête à mi-cuisse. Le décolleté n'est pas profond mais laisse entrevoir une poitrine développée. Elle est vraiment belle. Lorsqu'elle remarque que je la détaille des pieds à la tête elle me lance un regard satisfait.

- Faut que je donne une belle image ! Une image de séductrice au grand cœur.

Je ne lui répond pas. Aurore est gentille après tous, elle essaie juste d'assurer sa place. C'est peut-être ce que je devrais faire également.

Je jette un coup d'œil à ma tenue et remarque que je n'es fais aucun effort sur ma tenue. J'ai un pantalon simple, et un long sweat bleu qui m'arrive en haut des cuisses. J'aime bien ce sweat, c'est celui de mon père, il est trop grand pour moi mais est bien chaud. Je refais les ourlets sur mes manches et je met ma capuche sur la tête de façon à ne plus entendre ce qui se passe autour de moi, comme dans une bulle.

Fynn bouge dans son sommeil. Lui non plus n'a pas fait d'effort sur sa tenue. Son jean est déchiré par endroit et il ne porte qu'un tee-shirt, comme si la fraîcheur de l'automne ne lui faisait aucun effet. Mais la chair de poule sur ses bras me prouve le contraire. Il se réveille et je détourne le regard. Il se frotte le visage avec ses grandes mains et referme les yeux.

Je ne sais pas combien de temps de route il reste mais je choisi de l'imiter et m'endors à mon tour. Quand je me réveille, Fynn et Aurore ont les yeux ouverts et fixe avec curiosité l'extérieur du véhicule. Le véhicule est arrêté mais le moteur tourne toujours. Nous sommes devant un portail qui s'ouvre doucement. Quand il s'ouvre au maximum, le véhicule se remet à avancer doucement. Nous entrons dans un sous-sol où quelques véhicules sont garés. Quelqu'un vient ouvrir la porte et nous sortons doucement.

Un homme et une femme nous accueille. L'homme a l'air d'avoir une quarantaine d'années. Il est grand le visage carré. Et les cheveux dressés en piques. Il est assez costaud et imposant contrairement à la femme. Il croise les bras avec un visage fermé alors que la femme sourit et adopté une position qui nous met plus à l'aise. Elle doit avoir le même âge que son compagnon et à des cheveux bordeaux qui sont droits.

- Bienvenue ! Je me présente je suis Valéry, et voici Jeener, dit-elle en faisant de grands mouvements avec ses mains.

- Nous gérons les Épreuves, nous choisissons qui est apte à continuer ou pas, continue l'homme prénommé Jeener. Nous n'intervenons pas dans les votes du public. Comme vous le savez vous êtes 100 sélectionnés, 5 seront retenus et pourront vivre avec leur famille dans The Fortress. L'expérience durera un mois si vous rester jusqu'au bout. Vous serez filmés dans votre quotidien et pendant les Épreuves.

- En parlant d'épreuve, la première a lieu dans deux jours. Cinq personnes par Épreuves s'en iront, au mieux, poursuit Valéry.  Bien. La prochaine voiture va arriver, je vais donc vous présenter votre dortoir ainsi que les salles dont vous avez l'accès. Si vous avez le moindre problèmes les filles, adressez vous à moi, et toi, en regardant Fynn, adresse toi à Jeener.

Nous hochons la tête et Jeener fais signe à Fynn de le suivre. Ce dernier me lance un regard, je lui sourit. Il bouge ses lèvres et je comprends "On se voit toute à l'heure". Nous suivons à notre tour Valéry qui semblait fière de nous montrez les locaux. Elle exécutai toujours de grands mouvements avec ses bras et lâchait de petites blagues et nous gloussions poliment. Elle finit par nous désigner un dortoir de 50 places, énorme où tous le monde pouvait avoir sa bulle. Quelques filles étaient déjà installées et ne nous prêtaient aucune attention. On choisit deux lits pas loin l'un de l'autre. J'étais assez contente qu'Aurore ne me laisse pas tomber, elle s'accrochait à moi vu que j'étais la seule personne qu'elle connaît un minimum. Nous nous installons tranquillement et décidons de se rendre à la salle où le repas n'allait pas tardé à être servit.