The Fortress

Chapitre 2

Je suis réveillée par deux petits bras qui m'enlacent doucement. Ma sœur a du me rejoindre dans la nuit sans que je ne m'en aperçoive. Une mèche châtain lui barre le front, je la repousse avec ma main et elle me sourit en papillonant des cils sûrement à cause de la lumière du jour qui vient nous agresser.

Clarisse fait preuve d'une maturité impressionnante pour son âge. Elle a hérité du caractère de mon père, gentille, pleine d'amour à distribuer et un altruisme sans défaut.

Mon frère, lui, est tous le contraire de sa sœur. Il est agile, courageux et égoïste. Selon mon père, il a hérité du caractère de mon grand-père que je n'ai pas trop connu.

Plus tard dans la journée, je me rend chez Laura, ma meilleure amie. Elle habite dans le même quartier que moi. Sa maison est petite et un peu délabrée mais la chaleure qui règne à l'intérieur permet d'effacer tout les défauts de la maison. Sa mère m'accueille les bras ouverts, chaleureuse, comme à son habitude. Je lui confie les légumes que mon père m'a demandé de lui amener. Son frère, m'offre un demi-sourire que je lui rend. J'entends des pas précipités dans l'escalier, m'attraper par le bras, me traîner dans les pauvres escaliers déjà bien malmenés et me lâcher avec la délicatesse d'un éléphant.

- Contente de te voir au...

- Lis ça ! Me coupe-t-elle en me balançant un journal dans les mains.

- Oui chef.

Je jette un coup d'œil au journal puis relève la tête vers mon interlocutrice qui a mis ses yeux verts en mode brillants. Je reporte mon attention sur le petit manuscrit de papier.

"The Fortress ouvre ses portes !" indiquait le gros titre. Une photo accompagnait l'article. C'était un homme un sourire béat sur le visage. Monsieur Grinslof indiquait la photo.

"Chers lecteurs, la guerre avance à grands pas vers nous. Nous ne l'avons pas réclamée ! C'est pour quoi, le fondateur de The Fortress ouvre ses portes à une centaine de candidats qui pourront passés les Épreuves. Mais ce n'est pas aussi simple que l'ont peut le croire. La belle forteresse, construite il y a 3 ans seulement, ouvre chaque années ses portes pour protéger de nouvelles familles de la guerre qui détruit et ravage notre pays. L'aîné de chaque famille peut poster sa candidature, un tirage au sort sera ensuite effectué pour déterminer les 100 candidats qui participeront aux Épreuves. Hélas, le fondateur ne peut ouvrir ces portes qu'à 5 familles. Les 5 Gagnants des Épreuves permettront à leur famille de rejoindre The Fortress. Mais détrompez-vous, les Épreuves ne sont pas de simples tests de capacités.  Elles peuvent être mortels, durs émotionellement et physiquement. La guerre engendre la destruction pour y échapper, il faut vivre cette destruction. Que les Épreuves commencent !"

Je relève la tête, troublé par l'apparition d'une solution aux problèmes que vont causer la guerre quand elle arrivera jusque ici. Ma meilleure amie me regarde avec un grand sourire aux lèvres et une excitations qu'elle a du mal à cacher.

- Fynn va participer à la sélection ! Il a déjà rédigé sa lettre, elle n'a plus qu'à être envoyée, annonce-t-elle.

- Mais il n'y a que 5 places ! Il y a même marqué que les Épreuves peuvent engendrer la mort. LA MORT LAURA, LA MORT !

- Fynn est bien trop fort pour mourir et on a absolument rien à perdre. De toute façon la guerre arrive à grands pas. Soit on meurt dans la guerre soir on survie dans la forteresse.

Je réfléchis à ce qu'elle me dit un moment et elle n'a pas tort. Et si je participais ? Je pourrais nous sauver d'un chaos certain. Mais si je n'y parvient pas ? Alors quoi ? Je perdrai toute crédibilité devant ma famille.

- Et ta mère elle en pense quoi ? Demandai-je.

- Oh... On lui a pas encore dit, et on compte pas le faire de si tôt !

- Mais pourquoi ? Ce n'est pas juste ! Elle doit être au courant !

- Écoute Aria, si on lui dit elle empêchera Fynn de participer et on n'aura plus d'échappatoire. S'il te plaît, ne lui dit rien. Et si ça se trouve, Fynn ne sera même pas tiré au sort.

J'aquiesce de la tête. Et nous descendons manger autour de la petite table ronde dans l'étroite cuisine. Fynn ne me lance pas un regard. La mère de ma meilleure amie à cuisiner les légumes que je lui ai donné ce matin. Elle sourit. Son innocence et sa naïveté me fait mal au cœur. Elle demande des nouvelles de mon père et des jumeaux. Elle m'annonce les dernières nouvelles sur les commérages de notre petit village. Le Vieux Charles est souffrant, Ashley à accoucher d'une petite fille qu'ils ont appelé Émily. Puis, à la fin du repas elle me montre les derniers vêtements qu'elle a conçu pour ma famille. On fait beaucoup de troc avec eux, la mère de Laure fabrique des vêtements pour nous tandis qu'on lui offre des légumes et des fruits selon les saisons.

Je les remercie pour le repas et je vais en ville pour réfléchir aux événements récents. Tellement de questions trottent dans ma tête. Si je participe aux Épreuves, je devrais abandonner ma famille pendant un certain moment. Mais ça pourrait leur permettre de reconstruire une nouvelle vie dans une protection absolue. Dois-je en parler à mon père ? Oui, il serait trop blessé si je ne lui révèlais pas mes intentions. Une affiche de la forteresse est tapissé sur un mur avec plein de vieilles affiches. Je reste la un moment à me demander quoi faire. Les paroles de Laura me reviennent en tête "On a rien à perdre !". Elle a tort on a beaucoup à perdre. Je suis assez forte pour des Épreuves émotionnelle mais, je ne suis pas forte physiquement. Je pourrais m'entraîner mais je ne suis pas sûre que ça marcherai. Je suis tout comme mon frère agile mais est-ce que ça suffira ?

Une explosion au loin me sort de mes pensées. La terre tremble sous mes pieds et des gens commencent à courir en se protégeant la tête. Une épaisse fumée noire envahis le ciel à l'endroit où a eu lieu l'explosion. Une petite fille se met à pleurer, seule, au milieu des cris. Elle ne doit pas avoir plus de 4 ans et a dû être séparée de sa mère avec la précipitation. Je la rejoins l'amène à un endroit moins chaotique et une femme nous rejoins, elle aussi a les yeux striées de larmes. Elle prend sa fille dans ses bras et me remercie d'un geste de la tête. L'odeur de l'explosion remonte lentement dans mes narines et je suis obligé de tousser et de me mettre un tissu sur le nez afin de pouvoir respirer. Je ne peux pas attendre plus, ma décision est prise.

Je vais participer aux épreuves.