Chapitre 3 : Regard impuissant

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"Lève toi vermine ! Aboya un soldat dans les oreilles de la jeune blessée endormie."

Elle avait mal... Tellement mal.
Jamais elle n'avait eu aussi mal de toute sa vie.
Elle peina à se lever et l'allemand la pris par le bras afin de l'entraîner au dehors de sa cellule.

-C'est l'heure, dit-il avec un sourir narquois.
- Que... Qu'elle heure... de ? Balbutia Colette la bouche endolorie.

Il ne répondit pas et la traina jusqu'à l'extérieur.
Là, Colette fut ébloui par la luminosité naissante de ce matin d'hiver. Pas de beau soleil pour la réchauffer, mais des nuages, du brouillard, la petite rosé du matin...
Ça lui rappelait tellement ses longues promenade face à la mer, elle avait froid, mais peu lui importait, elle se sentait vivante.

Elle n'avait plus peur. Les allemands pouvaient lui faire ce qu'elle voulait, elle n'avait plus peur. Elle avait revu le ciel gris de sa chère Bretagne et se sentait envahie d'une force nouvelle.

Les allemands marchaient au garde à vous, formant deux petites collones, Colette était fermement empoignée par une de ses brutes.
Ils arrivèrent sur la place du village, communément appelée "le bourg" par ses résidents, une quinzaine de personnes étaient déjà réunie.

Là elle vit ses parents, ou du moins deux ombres qui leurs ressemblaient. Ils étaient entourés de quelques allemands et d'autre personnes qui semblait assez mal au point.
Elle savait ce qui allait se passer maintenant.
D'un moment à l'autre, elle sera avec ses parents, sur un peloton d'exécution et paiera de sa vie ses actes de résistance.

"-Colette ! Hurla à plein poumon sa mère qui la vit arriver, Colette !"
Ce qui lui valu d'être mise à terre par un des soldats.

Arrivée face à cette attroupement, elle reconnue les habitants de son village :
Madame Fombel, la boulangère et amie de sa mère.
Monsieur et madame Den, des fermiers au grand cœur qui leur avait souvent offert du lait.
Et bien d'autre personnalité du village qu'elle et sa famille cotoyait au quotidien.
Elle vit aussi certains jeunes qui jadis furent ses camarades d'école.
D'autre plus jeunes encore, comme la petite Sidonie, quatre ans déjà, que sa mère confiait à Colette lorsqu'elle partait plusieurs jours durant. La pauvre petite avait les jours trempées de larmes en voyant ainsi celle qui fut sa grande amie autrefois.
Et bien sûr, il y avait Monsieur Villemin, le maire du village, celui qui était la lors de son arrestation...
Colette lui en voulait fortement, elle soupconnait que tout était de sa faute à lui, certes il n'était pas au courant des agissements de la petite famille, mais cet homme était un moins que rien, toujours dans les petits souliers des allemands.

Colette, en bonne catholique, se recitait longuement des prières muettes dans son esprit, elle se disait que cela l'aiderai à supporter le regard de ces gens, qui furent ses amis autrefois, et qui allaient désormais assister à son exécution.

"Ô Marie conçues sans péchés, priez pour nous qui avons recours à vous."

Elle se recitait cette phrase, comme pour se donner du courage, pour avoir la force de continuer...

"Ô Marie conçues sans péchés, priez pour nous qui avons recours à vous."

Elle la murmurait tout doucement, de manière presque inaudible...

"Ô Marie conçues sans péchés, priez pour nous qui avons recours à vous."

Cette fois elle chuchotait, comme on chuchote à son voisin de classe pour ne pas se faire réprimander de parler trop haut...

"Ô Marie conçues sans péchés, priez pour nous qui avons recours à vous."

Toujours cette phrase, la même qui était inscrite au dos de son penditif reçu à son baptême, elle la chuchotait, en articulant bien, elle voulait que cette prière fasse son effet, qu'elle atteigne l'Au delà...

"Ô Marie..."

Elle ne pû finir cette prière tant aimée, que l'homme, - pour ne pas dire la brute - qui la retenait par le bras, lui assena un grand coup au visage, elle perdit probablement connaissance, car elle ne se souvenait plus du reste du trajet, elle se souvenait seulement de cette Lumière qu'envahit son esprit à ce moment là.

Dites moi ce que vous pensez de ce chapitre.
Le fait que le père de Colette, - Edmond- soit quasiment inexistant, que sa mère soit comme un pilier de la famille.
L'agressivité des allemands face à cette jeune fille "innocente".
Le regard que porte les habitants du village à ces combatants d'une cause perdue...

Pensez-vous que Colette succombera au peloton d'exécution ?
Quel va être le prix à payer, pour qu'elle retrouve sa Liberté ?》



Le prix de la Liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant