Chapitre 10 : Caché dans l'esprit

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De la solitude. C'est ce que ressentais à présent Colette. Pourtant, elle n'était jamais seule, partout où elle allait elle était entourée de ses camarades ou de ses gardes. Elle était perpétuellement surveillée et jamais ne se retrouvait seule dans une pièce, pourtant elle se sentait seule, elle était seule. Un peu comme lorsque votre meilleur ami arrête brutalement de vous parlez et que vous n'avez plus le goût de la vie.

Elle n'avait plus la présence réconfortante de sa mère, disparue à la sortie du train, ni la voix chaleureuse de Marcelle pour l'apaiser, ni les petits yeux brillants de Sidonie qui semblait émettre tant d'espoir, elle n'avait plus non plus la force de parole de Magda, ni les mots gentils de son père.
Elle n'avait plus rien, ils lui avaient tout pris.

Sa robe trouée fut remplacée par une sorte de combinaison difforme et encore plus trouée que sa précédente tenue, son collier arraché et sa vie pietinée dès l'arrivé dans ce camps.

"Arbeit macht frei." Avait-elle aperçue en entrant, heuresement pour elle, elle avait quelque notions d'allemand qui lui permirent de comprendre le sens de cette phrase.

Le travail rend libre, se répétait-elle à longueur de journée. Alors elle travaillait et travaillait encore. Elle pensait que c'était ça le prix à payer, qu'il fallait qu'elle paye de sa force ce qu'elle avait fait.
Mais qu'avait-elle fait au juste ? Elle n'était coupable que d'innocence...
Coupable d'avoir suivi ce qu'on lui disait, coupable d'avoir été crédule, d'avoir suivie sa famille, la Résistance.
Bien sûr, à l'époque, elle se sentait fière de pouvoir combattre à son petit niveau, elle pensait combattre pour la justice, pour la France.
Elle s'était trompée. Elle avait été niaise de se faire enroler dans ce service qui lui coûtait à présent sa liberté. Les autres, ce qui ne se sont mêlés de rien, la boulangère du village par exemple, elle elle n'est pas embêtée, se disait-elle.

Son corps, déjà frêle avant son arrivée, lui faisait mal. Elle ne mangeait que ce qu'il y avait, c'est à dire très peu. Ses mains, qui autrefois melangeait la soupe et tricotait devant le feu, n'était plus faites que de fines coupures.

En effet, elle travaillait dans une sombre pièce remplie de papier de toute sorte. Son rôle était un peu comme celui d'une secrétaire, elle devait ranger des tas de papiers dans différents tiroirs, et les trier : les feuilles jaunes dans les archives, les feuilles avec une pastille bleue dans le meuble, les notes dans les carnets et les pastilles vertes dans les ordures...
Elles étaient huit femmes à travailler là, le travail était extenuant et bien souvent les ordres disait d'aller toujours plus vite, schnell ! Certes il devait y avoir mieux comme travail, peut-être pire aussi; elle ne savait pas, elle ne savait rien.

Elle n'avait pas d'amie ici, très tard le soir, après son travail, elles étaient toute ramenées dans une sorte de baraquement insalubre où s'alignait des paillasses. Là, leur était servit un repas reppoussant et de l'eau inbuvable. Alors elle dormait, seule sur le sol humide, et elle pensait à demain. La nuit suivante elle penserai encore au jour d'après et ainsi de suite... Combien de lendemain allait-il encore se passer de cette manière ?

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Bonjour ou bonsoir à tous,
Je reviens après une petite absence 😊 Croyez moi j'ai bien failli abandonner "Le prix de la liberté" ! En effet, en relisant mon histoire je me suis rendue compte que beaucoup de petites choses n'étaient pas bien du tout^^ Et j'ai même trouvé certains passages assez niais à vrai dire 😅
Je recommencerai les chapitres qui m'ont déplu et j'espère avoir encore vos merveilleuses critiques !
J'espère aussi que vous serez nombreux à lire la suite des tristes aventures de Colette 😁 J'ai trouvé une fin des plus inattendues croyez-moi 😉
Les rebondissements ne vont pas tarder... Mais pour l'instant : Mystère !
À très vite 🍁

Le prix de la Liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant