Chapitre 8 : Angélique innocence

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Avant de commencer ce chapitre j'aimerai encore une fois vous remercier pour vos votes, ils ne sont certes pas nombreux mais m'encouragent vivement à continuer cette triste histoire.
La vidéo de chapitre est "le chant des marais" j'ai trouvé cette chanson militaire un peu par hasard et elle correspondait assez à l'ambiance que j'ai voulu instaurer dans le chapitre précédent, j'espère que malgré des paroles fortes en sens, elle vous plaira.
Maintenant place au chapitre !》

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Le wagon devenait plus lent, les yeux s'embuèrent, la force retombait, et l'ambiance joyeuse avait totalement disparue.
S'il y avait eu des fenêtres ou du moins des trous dans ce satané wagon, quelqu'un aurait pû déterminer si le convoi etait enfin arrivé. Mais bien sûr le wagon ne laissait qu'à peine passer l'air et la lumière du jour, alors ils attendirent, tous, les uns serrés aux autres, ceux qui étaient encore inconnu il y a quelque jours étaient désormais devenus les compagnons d'une nouvelle vie.

Brutalement, -ce qui fit chanceler les plus jeunes et les moins forts-, le train s'arrêta. Alors tout le monde fut en proie a la panique. Les prédictions de Marcelle allaient-elles être vraies ? Seront-ils amenés à la mort ?

La grande porte en bois, fermée de l'extérieur s'ouvrit en un grincement strident. Les plus proches de l'ouverture purent distinguer plusieurs femmes, des jeunes et des moins jeunes, et des enfants. Beaucoup d'enfants.

"Aller montez ! Montez ! Montez !" Criait des personnes en uniforme.

Le train ne débarquait pas, il embarquait seulement d'autre passager.

Un femme au visage très pâle, qui portait un enfant dans ses bras essaya de s'asseoir contre le bois, le sol était crasseux et dur mais elle y déposa son enfant.
C'était une petite fille, très jolie, avec de petites bouclettes blondes et des tâches de rousseurs parsemées sur le visage. Elle ressemblait étrangement à...

"-Sidonie !"

Le visage encore empreint de peur de Colette se figea, elle venait de voir sa protégée, la petite Sidonie qui avait tant pleuré le jour de son "exécution public", la même petite fille qu'elle avait gardé des jours entiers, celle à qui elle avait raconté des contes de fées avant de dormir... C'était bien elle.

"-Sidonie, ma petite chérie, pas toi, ce n'est pas possible !"

La fillette s'était levée et dans l'obscurité du wagon elle marchait à taton et arriva dans les bras de Colette.

"-Colette ! Je pensais qu'ils t'avaient emmené chez les anges ! Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu étais là ? Colette j'ai eu peur, les anges c'est très loin tu sais..." Et elle dit cela de sa petite voix guillerette, aussi vite que ses trois ans lui permirent.

La femme s'était levée elle aussi, elle reconnue d'instinct la jeune fille de son village.

"Bonjour Colette. Le destin n'est pas clément dis donc.
Te souviens-tu d'Adrien, mon mari ? Et bien comme tu peux le voir, il n'est pas là. Il a refusé de partir travailler en Allemagne, il s'est enfui je ne sais où. Les bochs m'ont trouvé moi et la petite alors que j'étais à Lyon pour mon travail, bien sûr j'avais emmené Sidonie avec moi - comme tu avais disparu, tu n'étais plus là pour la garder- et ils nous ont fait marcher, puis nous ont emmené dans cette gare je suppose et nous voilà. Je ne sais pas où est mon mari, je ne sais pas où nous allons. Colette, où va t-on ? Où est ton père ? Que fais-tu là ?"

Cet impressionnant flot de parole fit perdre ses mots à Colette, elle parvint à peine à articuler.

"Je vous expliquerai."

Le prix de la Liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant