One Shot

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Je me souviens de la première fois où tu as mis les pieds chez nous, chez moi : J'étais persuadé que j'allais être heureux le jour de ton départ. Tu viens à l'instant de partir vers ta dimension, chez toi, avec tes parents. 

Et je me rends compte que j'ai eu tord. 

Les chiots ont disparu en même temps que ton sourire. Un bruit fracassant a lieu à l'étage, j'imagine que c'est ta chambre, vide, comme moi. Mes parents, bien qu'attristés, sont retournés à leur travaux. Comme si tu n'étais déjà plus qu'un souvenir, que tu n'étais jamais venu, comme si la vie pouvait continuer. Je suis resté encore une dizaine de minutes, espérant. 

Que j'entende ton rire depuis le haut des escaliers, ou alors une explosion coloré et bien trop sucrée en provenance de la cuisine. Ou alors tout simplement que le portail s'ouvre une nouvelle fois sur tes cheveux doré, ta robe verte et ton impressionnante paire de chaussure, que tu me prenne dans les bras et que tu rigole de ta blague de mauvais goût, que les chiots réapparaissent, que ta chambre redevienne ce qu'elle est. Mais ce n'est pas arrivé, et les semaines ont passées, se transformant en mois. Et moi je suis triste, je ne suis plus l'enfant sécurité, je suis Marco... juste Marco. 

Aujourd'hui est le pire. Ça aurait fait cinq ans. Cinq années durant lesquelles je me suis battu contre des monstres, ta tête de mule et ton fichu besoin de te mettre en danger. Je repasse devant ton casier, chose que j'ai évité de faire, la porte n'a pas changé, il y a ton nom, tes dessins, pourtant ce n'est pas ton casier, tu n'es plus devant, ton cadenas n'est plus ouvert et rien de sort de l'intérieur. Alors je passe mon chemin, le cœur lourd. Le chemin jusqu'à la maison a toujours été long, mais en ta compagnie il était plus animé. Mes parents ne parle plus de toi, on pourrait croire qu'ils ont oublié, pourtant personne ne peut oublier tes tâches de rousseurs anormalement rose en forme de cœurs, personne ne peux t'oublié, c'est bien trop dur. Le soleil me fait pensé à toi, le rire des enfants, le homard, les épées, les fantômes, les couleurs de l'arc-en-ciel, les tacos, les papillons, les étoiles, le monde. Le monde entier faisait partie de toi, le monde c'était toi, mon monde c'était toi. 

Et je passe devant ta chambre et ce pendant plusieurs jours, hésitant, aillant peur de ma déception, mais encore plus de la joie si j'y trouvais quelque chose, si je t'y trouvais toi. Puis une nuit, où les étoiles brillaient d'une lueurs différentes, j'ai mis un pied dans ta chambre, du moins, ce qui en restait. Elle était redevenu la pièce semblable à la mienne, je me fit la remarque que j'en avais oublié jusqu'à la couleur des murs de l'original, mais, bizarrement, malgré l'absence de ton grand lit, de ton interminable escaliers, la peinture rose, et de ton magnifique bazar, elle restait ta chambre. J'en fis le tour, laissant aller mes doigts sur le papier peint beige me remémorant milles et un souvenir, des plus joyeux au plus triste. Parce qu'en y repensant il n'y a que cette fois où on a été triste à deux, en même temps. On aurait pu l'être plus souvent mais le problème c'était qu'en étant ensemble ça était impossible de broyer du noir. Mise à part ce jour là ou tu es partit, où je t'ai laissé partir. Je l'ai vu dans tes yeux comme tu l'as vu dans les miens mais les larmes sont restées silencieuses et c'était peut être mieux comme ça. 

Ça faisait moins mal. 

Puis mon pied trébucha sur quelque chose que je ne pensais pas trouver ici. Ne l'avais tu pas emmené avec toi ? Je pris ta paire de ciseau dans ma main et comme s'il c'était leur place naturelle, mes doigts ouvrirent le ciseaux et comme ne contrôlant plus aucun de mes gestes ils se plantèrent dans l'air et tes cheveux dorés dos à moi et puis très vite des bras autour de mon cou et mon visage dans le creux du tient et toutes ces larmes silencieuses sur nos joues mêlées à nos rires d'enfants et à nos sourires d'amis.


J'ai conscience qu'avec les événements de la seconde saison ce One Shot n'est plus d'actualité, mais pourquoi pas ne essayer pas de penser à une fin alternative, un poil plus heureuse. En tout cas pour le moment.

The smell of booksWhere stories live. Discover now