Le lundi matin, je fus réveillée plus tôt que prévu. Pas par mon réveil, mais par la voix excitée de Colleen, qui hurlait entre les cabanes dans les arbres. Elle frappa sur ma porte d'entrée de toutes ses forces en hurlant :
"Tala ! TALA !! Réveille-toi, il neige !!!"
Je sautai de mon lit, enfilai un peignoir par-dessus mon t-shirt et ma culotte et ouvris la porte, pour vérifier. En effet, un voile blanc éclatant s'était posé sur la vallée. Une épaisse couche de neige recouvrait le sol et les arbres. Je baissai les yeux vers Colleen, qui regardait le paysage avec des yeux brillants.
"C'est magnifique." soufflai-je en frissonnant.
Une silhouette émergea des arbres et traversa la passerelle qui menait à ma cabane. Iskander. Mon cœur rata un battement. Ce qui s'était passé la veille entre nous avait été merveilleux. Mais après avoir rejoint les autres, nous avions fait comme si de rien n'était. J'étais allée me coucher plus tôt que lui, étant donné que j'avais cours aujourd'hui, et il ne m'avait pas suivie.
"Bonjour les filles !" nous salua-t-il avec un immense sourire.
Il me regarda brièvement, puis se tourna vers Colleen. Il la prit dans ses bras et la fit tournoyer. Elle hurla de rire et gigota dans tous les sens jusqu'à ce qu'il la repose par terre.
"Vous venez déjeuner ?" dit-il sans un regard pour moi.
"Ouais, je vais m'habiller et j'arrive." répondis-je d'une voix enrouée.
J'avais la gorge sèche, et franchement pas envie d'avaler quoi que ce soit. Je fermai la porte un peu trop brusquement et fonçai à grands pas dans ma chambre. Je choisis mon pantalon en cuir noir, un pull en laine blanc avec une chemise bleue en-dessous, et des bottes marron qui s'arrêtaient sous mon genou. Je détachai mes cheveux et les ébouriffai pour leur donner du volume. Je mis juste du mascara noir qui faisait ressortir mes yeux verts et balançai le tube dans l'évier. J'attrapai mon sac de cours, le jetai sur l'épaule et sortis de mon chalet en claquant la porte. D'habitude, la neige me mettait de bonne humeur. Aujourd'hui, mon sourire s'était fané en moins de cinq minutes. À la place, une boule s'était formée dans ma gorge et je n'arrivais pas à desserrer les dents. Je faillis passer par-dessus la rambarde plus d'une fois, ne prêtant pas attention à ce que je faisais. J'étais bien trop préoccupée à grincer des dents. Je ne pris même pas la peine de descendre l'échelle, je sautai directement de la plateforme en bois. La neige amortit ma chute comme prévu. Je me relevai et rejetai la tête en arrière, bien décidée à montrer ma mauvaise humeur.
Je défonçai presque la porte d'entrée de la maison principale et entrai dans la cuisine après avoir essuyé mes chaussures sur le paillasson. Tout le monde avait disparu. Moi qui m'attendais à voir Husna avaler son café en tripotant son téléphone, ou bien Sally rire avec Anna, je m'étais mis le doigt dans l'œil ! La cuisine était déserte, et la salle à manger aussi.
Alors que je passai devant l'escalier, j'entendis un bruit sourd et régulier qui venait d'en haut. Intriguée, je montai au premier étage. Je me rendis compte que c'étaient les basses d'une musique des années 80 qui résonnaient dans toute la maison. Je poussai la porte de la salle de jeux et découvris tout le monde en train de danser ou sauter dans tous les sens, en hurlant plus ou moins correctement les paroles de la chanson."Qu'est-ce qui se passe ici ?!" hurlai-je en attrapant George par le coude.
"J'en sais rien ils sont devenus fous, ça me gonfle, je sors !" répondit-il en se dégageant de mon étreinte.
Chad qui n'était pas loin lâcha un rire bruyant en regardant George quitter la pièce, un livre à la main. Lorsque Chad croisa mon regard perdu, il s'avança et cria dans mon oreille :
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Tala Anaba
RomanceTala a 17 ans. Jusque là, sa vie n'était pas brillante. Elle jongle entre l'orphelinat et les familles d'accueil qui la rejettent sans arrêt. Lors d'un nouveau séjour à l'orphelinat, Tala se croit folle. Elle oublie des choses, se retrouve seule en...