Chapitre 40

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~PDV Liam~

Je tape encore et encore. Le sac n'arrête pas de bouger, mes poings volent jusqu'à lui avant de s'échouer violemment dessus. Je lâche des grognements à chaque coup, et la plupart, je ne m'en rend même pas compte. Je sais juste que j'ai besoin de sentir une surface dure s'écraser sous mon poing. J'ai besoin de savoir que je fais mal à quelque chose, à défaut de ne pas pouvoir le faire sur un être humain.

Je sens les regards sur moi. Aussi bien ceux de mes boxeurs que les personnes présentes dans ma salle, venues ici simplement pour s'entraîner. Je ne me retourne pas, je ne préfère pas. Les regards qu'ils me lancent depuis que j'ai quitté l'hôpital me donnent envie de foutre mon poing dans leur gueule.

Il y a de ça deux mois et demi, j'ai enfin mis un pied en dehors de l'hôpital, après y être resté enfermé presque deux semaines. Un petit sourire prend place sur mes lèvres en repensant à quel point Mans m'avait fait la fête en me revoyant. Il me manquait, et je ne remercierai jamais assez Rosalie d'avoir pris soin de lui en mon absence. Je me sentais comme une merde, de l'avoir abandonné pendant deux semaines, mais lui, il avait l'air de s'en foutre, tout ce qu'il voulait, c'était me lécher le visage et obtenir des grattouilles. Ce n'est pas pour rien que les chiens sont les meilleurs amis de l'homme, j'en ai encore eu la preuve.

Je n'ai pas laissé Zayn, je n'aurai pas pu. Je vais le voir tous les jours, dès que je le peux, dès que j'en ai le courage, dès que j'ai besoin de me rappeler qu'il est dans le coma, et qu'il ne sera pas près de moi ce soir, dans notre lit. Je dors avec lui, quelques fois, dans un lit autre que le sien. On m'avait interdit de rester toute la nuit avec lui, j'ai fais un scandale, donc ils ont fini par me laisser faire. Je ne faisais rien de mal, après tout, je ne ferais jamais de mal à Zayn. Jamais. Ce ne sont pas trois infirmières aux bras aussi fins que les doigts de Zayn qui allaient m'empêcher de dormir près de mon bébé.

Je soupire longuement avant d'arrêter de taper dans le sac de frappe. Je souffle comme un bœuf. Ça me manque, d'entraîner Zayn, beaucoup. Ce petit chieur était quand même attentif quand il le voulait. Il est doué dans ce qu'il fait, je le sais, et il le sait aussi, probablement un peu trop.

Je retire mes gants en reprenant mon souffle. Je les coince entre mon coude et mes côtes pour boire dans ma bouteille. À peine ai-je repris ma marche pour aller dans mon bureau que Niall fait son apparition devant moi, le visage impassible.

Niall est probablement le seul à ne pas me faire chier pour l'instant. Il prend soin d'Ashley puisque Zayn ne peut plus le faire, et même s'il ne le montre pas, je sais qu'il s'en fait aussi un peu pour moi. Et c'est justement ça, que j'aime bien, qu'il ne me le montre pas, qu'il ne me fasse pas savoir que je suis au bout du rouleau.

Je tiens le coup, je sais que je suis plus fatigué qu'avant, que je mange un petit peu moins, mais j'ai écouté Alec. Je tiens debout, et je suppose que c'est ce qui compte. Je continue la boxe, je continue d'entraîner les gars, je continue de vivre. Je fais tout ça sans Zayn, mais je le fais quand même. Sans joie de vivre, c'est vrai, mais j'ai écouté Alec, j'ai fais ce qu'il a dit. Je continue de vivre.

Niall me montre qu'il s'en bas les couilles de mon état, et je l'en remercie. Louis est devenu le protecteur d'Harry, qui s'effondre presque à chaque fois que quelqu'un parle de Zayn. Harry et Zayn étaient proches, comme tout le monde ici, mais il est plus fragile que ce qu'il n'ose montrer, et Louis le sait. Bouclette est celui qui me demande le plus souvent comment je vais. Alors je souris d'un sourire sans joie, et lui fais comprendre que tout va mal, mais que je fais de mon mieux. Louis se contente de m'envoyer des regards de temps en temps, mais reste normal avec moi, comme Niall.

Comme Ashley, qui fait de son mieux pour paraître heureuse.

Je n'ai jamais été aussi proche d'elle que maintenant, dans la pire des situations. Je tiens à ce foutu basané autant qu'elle, si ce n'est plus. Alors, d'un côté, on sait ce que ressens l'autre. Elle est devenue une de mes proches les plus chères, en tant que meilleure amie de mon petit-ami, mais aussi ma propre amie, maintenant.

Boxing Coach [Ziam Mayne]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant