Chapter 2.

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Ron ! Bon sang ! Tu ne peux pas jouer en mesure ?

-C'est Fred qui a décalé, que je sache ! Pourquoi tu t'en prends toujours à moi ?

-Parce que tu as une fâcheuse tendance à presser, et que tu oublies d'écouter les autres...

-C'est ça, et toi, tu es irréprochable, comme d'habitude...

George leva les yeux au plafond en sifflotant et Fred poussa un soupir à fendre l'âme.

-Oh, Ron ! Hermione ! Vous vous calmez, maintenant ! S'interposa Harry d'un ton ferme. Quand ça décale, tout le monde est responsable, d'accord ? Allez, on reprend mesure 28 !

-Quelle autorité, mon vieux Harry..., rigola Fred. Tu es né pour être le chef !

Hermione plaqua un accord impatient sur son clavecin, et sans plus discuter, les cinq musiciens se remirent à jouer. Harry tenait la partie de premier violon, Ron le second, Fred était à l'alto et George au violoncelle. Ils travaillaient d'arrache-pied depuis plusieurs heures déjà et commençaient à donner des signes de lassitude. Harry songea qu'il était grand temps de mettre fin à la répétition, mais il voulait aller au bout de ce Concerto Grosso.

Soudain, on frappa à la porte, et le battant s'entrouvrit. La tête rousse et presque chauve d'Arthur apparut dans l'embrasure.

-Je peux vous interrompre cinq minutes, les enfants ?

Ils s'arrêtèrent de jouer, et Arthur entra d'un pas vif dans le salon de musique. Les jeunes gens le dévisageaient d'un air interrogateur. Ginny s'était glissée dans la pièce derrière son père, et elle sourit à la ronde tout en allant retrouver Hermione au clavecin.

-J'ai une nouvelle importante à vous communiquer, annonça Arthur d'un ton nerveux. La comtesse Narcissa s'apprête à venir nous rendre visite, d'ici une petite heure.

-Hein ? S'exclama Fred en sautant sur ses pieds.

-Quoi ? La belle Narcissa ? Renchérit George, adressant à son frère jumeau un regard entendu. Elle vient ici ?

-Qu'est-ce qui lui prend ? Ajouta Ron, éberlué.

-Laissez-moi parler, et vous en saurez plus, coupa Arthur, agacé. Figurez-vous qu'elle m'a convoqué ce matin même au Manoir. Elle voulait m'informer de certains projets nous concernant, vous, moi et Remus, ainsi que toute notre école. Il semblerait qu'elle ait décidé de nous soutenir un peu plus activement...

-Formidable ! S'écria Ginny en joignant les mains, extatique.

-Il était temps..., marmonna George.

Ron glissa pensivement :

-Je me demande ce qui l'a décidée à s'intéresser enfin à nous.

-Ne vous réjouissez pas trop vite, reprit Arthur. Pour le moment, elle veut voir dans quelles conditions nous travaillons, et il s'agit de lui faire bonne impression.

-Espérons qu'elle réalisera à quel point nous manquons de moyens...

-C'est idiot, qu'elle vienne cet après-midi, fit remarquer Harry. Il manque presque tout le monde. Les élèves ne sont pas là, ni la moitié des professeurs. Remus est parti pour trois jours...

-Bien sûr, j'ai prévenu la comtesse qu'il n'y avait pas de cours le samedi, mais elle n'en a pas moins exprimé le désir de venir une première fois aujourd'hui. Je n'allais pas refuser !

-Bravo, papa, tu as bien fait ! Ricana George. De toutes façons, c'est nous les meilleurs !

-Et les plus beaux..., ajouta Fred en battant des cils et en passant une main langoureuse dans sa tignasse rousse.

Passion coupableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant