-Incroyable..., murmura Severus Rogue, retirant ses longues mains du clavier pour les joindre sur ses genoux, dans un geste quasi religieux. Cette musique...Comment a-t-il pu, dans les conditions où il se trouvait...
A peine rentré de son expédition au poste de police de Wick, le pasteur avait demandé à son confrère Collins l'autorisation d'aller jouer sur l'orgue de l'église, et il s'était empressé de grimper en haut de la tribune, cachant dans les plis de sa soutane les manuscrits du jeune Potter comme on dissimule un inestimable trésor. Il eût certes été capable de les lire « sur table », sans le soutien d'un instrument, et de se faire rapidement une idée assez précise de leur valeur musicale, mais il jugeait plus aisé et plus agréable d'exécuter aussitôt les quatre voix au clavier. Et ce genre d'exercice de transcription ne lui faisait pas peur...
Ce qu'il découvrait à présent allait bien au delà de ce qu'il avait imaginé. Harry avait écrit une musique d'une surprenante audace, et surtout, d'une maturité inimaginable chez un compositeur aussi jeune.
C'était franchement novateur, et tout simplement sublime.
Frémissant d'excitation, Severus entreprit de déchiffrer le deuxième mouvement. Empreint d'une tristesse poignante, il était d'une beauté à couper le souffle, et sa réalisation atteignait la perfection.
Quant au troisième, inachevé, il témoignait du même génie d'inspiration, mais il comportait bon nombre d'erreurs et de maladresses. Le garçon n'avait visiblement pas eu le temps de le développer, encore moins de le retravailler.
Il n'y avait pas de quatrième mouvement.
Extrêmement ému, Severus joua l'œuvre plusieurs fois, découvrant à chaque nouvelle interprétation un aspect qui lui avait jusqu'alors échappé. Sans être confuse, la pièce était construite de manière complexe et savante. Le compositeur avait osé une incroyable richesse mélodique, harmonique et rythmique.
Le pasteur quitta l'église à la tombée de la nuit, plongé dans ses pensées.
Tout semblait indiquer qu'il y avait urgence. Dans quel état se trouvait Harry actuellement ? Ce quatuor inachevé, à la tonalité si lancinante et désespérée, n'était-il pas une sorte de message de détresse, un vibrant et tragique appel au secours, qui lui était personnellement adressé, à lui, Severus?
Le garçon avait pris soin de l'emporter avec lui dans sa fuite. Il était donc conscient de sa valeur. A présent, il devait être consterné d'avoir perdu le fruit de tant d'heures de travail...
Severus n'était pas encore décidé sur la conduite à suivre. Lui fallait-il tenter de s'introduire à nouveau auprès du Lord? Lui faire avouer qu'il était l'organisateur de l'évasion de Harry? Exiger de voir le garçon? Et en profiter pour coincer Pettigrew et le pousser dans ses derniers retranchements, afin de le faire parler lui aussi?
Mais le pasteur ne se faisait aucune illusion. Ce plan était aussi hasardeux que risqué...Même s'il était capable de se défendre honorablement, il ne saurait, à lui tout seul, tenir tête à la troupe de guerriers aguerris et sans scrupule qui, à ce qu'il lui avait semblé lors de sa visite, constituaient la garde rapprochée de l'aristocrate. Et s'il venait à mourir à Manderley, assassiné par le Lord, Harry n'en tirerait aucun profit...
Alors, n'avait-il pas plutôt intérêt à rentrer chez lui et parler avec Arthur et Remus? Il pourrait également contacter le shérif Podmore, qu'il connaissait assez bien, et lui exposer ses soupçons au sujet du Lord...
La deuxième solution lui paraissait la plus sensée. Les Weasley, convaincus comme lui de l'innocence de Harry dans le meurtre de Parkinson, l'aideraient à mettre au point un plan d'action. Seul, il ne faisait pas le poids face au puissant Lord.
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Passion coupable
FanfictionL'histoire ne m'appartient pas tout droit revienne à mollyssonne. Résumé: La belle et riche comtesse Narcissa Malefoy s'éprend d'un jeune musicien orphelin, Harry Potter. Mais un drame survient et elle est contrainte de solliciter la protection de s...