Chapter 9.

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-J'aimerais que vous me parliez de vous, Harry. Vos origines, votre famille, votre enfance...

-Oh...il n'y a pas grand chose à raconter, marmonna le garçon en essayant tant bien que mal de replacer son pied gauche dans l'étrier.

-Allons! Ne soyez pas si secret! Répliqua le Lord avec un large sourire, très à l'aise sur son grand cheval noir au poil luisant. Ma nièce m'a raconté que vos parents sont décédés alors que vous n'étiez encore qu'un bébé. Je comprends que vous n'ayez pas envie d'en parler. Mais ensuite? Qu'est-il advenu de vous? Comment en êtes-vous venu à la musique?

-Mes parents étaient musiciens.

-Ah, bien! J'aurais dû m'en douter. Mais cela n'explique pas tout ! Vos parents n'étant plus là, ils n'ont pu s'occuper de votre éducation, je présume. Qui donc s'en est chargé?

-J'ai d'abord été confié à la sœur de ma mère et à son mari, un commerçant. Mais...

Harry marqua un temps d'arrêt. Indifférents à la conversation, les chevaux, côte à côte, avançaient d'un bon pas, les oreilles dressées.

-Poursuivez!, s'impatienta lord Voldemort. C'est donc cet oncle qui s'est chargé de vous enseigner la musique?

-Oh non!, dit Harry avec amertume. Mon oncle déteste la musique, ma tante et lui me considéraient comme un fardeau, une bouche de plus à nourrir.

Le garçon s'abstint de raconter comment on l'avait logé dans un placard durant des années, et la vie de domestique qu'il avait menée à cette époque. Intrigué, le maître le dévisageait, sourcils froncés.

-Ils vous ont quand même mis à l'école, j'espère?

-Oui, plus pour se débarrasser de moi qu'autre chose. C'est ainsi que j'ai rencontré le pasteur, qui, très tôt, m'a donné des cours d'orgue.

-Comment cela a-t-il pu se produire?, s'étonna le Lord.

-Il avait besoin de recrues pour sa manécanterie. En faisant passer des tests à tous les écoliers, il a remarqué que je chantais juste, et c'est ainsi que mon initiation musicale a pu commencer. Du chant, je suis passé au clavier. Puis le révérend m'a présenté aux Weasley, qui m'ont accueilli dans leur école.

-Comment a réagi votre oncle?

-Il était ravi de ne plus avoir à s'occuper de moi, mais il ne voulait pas débourser un sou pour payer ma formation et les frais d'hébergement.

-Alors?

-Eh bien, les Weasley m'ont gardé avec eux malgré tout, gratuitement, et dès que j'en ai été capable, j'ai pris à mon tour charge d'enseignement, pour leur rendre service...

-A quel âge avez-vous commencé à enseigner ?

Harry réfléchit.

-Je devais avoir quatorze ans quand j'ai pris mon premier élève.

-Un bien jeune professeur!, s'esclaffa le Lord.

-Oh oui, le pauvre gamin a dû faire les frais de mon inexpérience...

Soudain, l'homme arrêta son cheval et prit un air mystérieux.

-Maintenant, Harry, vous allez fermer les yeux.

Ebahi, le garçon les écarquilla au contraire, avant de comprendre et de s'exécuter docilement.

-Faites avancer votre cheval, mais gardez les yeux fermés, surtout!

C'était une sensation étrange et nouvelle pour Harry, de sentir sa monture s'agiter ainsi sous lui tout en s'en remettant entièrement à elle, sans chercher à la diriger...Plus que jamais, le garçon était attentif aux bruits qui l'entouraient, et cette rumeur qui l'avait frappé à son arrivée à Manderley s'imposait à nouveau à ses oreilles, de plus en plus présente au fur et à mesure que son cheval progressait sur le chemin.

Passion coupableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant