Chapter 25.

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-Barty, va me chercher Amycus. Ne tarde pas, je suis pressé!

-Bien, maître!

Le secrétaire s'éclipsa rapidement. Tom se laissa tomber dans un fauteuil du petit salon en soupirant. Il venait de se rappeler cette espèce de chauve-souris, ce mystérieux Severus Rogue, qui était venu le voir quelques jours auparavant, et dont il avait négligé de s'occuper depuis lors.

Il avait certes interrogé Queudver à son sujet, mais le claveciniste ne lui avait pas appris grand-chose, à part que Rogue était un ancien camarade d'étude, un homme intransigeant au caractère ombrageux, et accessoirement, musicien de qualité...

Rien d'étonnant, puisqu'il avait été le professeur de Harry...

L'individu traînait-il encore dans la région? Si oui, à quelle activité consacrait-il ses journées? Où résidait-il?

Il avait très certainement appris l'arrestation du garçon et sa spectaculaire évasion du poste de police...Soupçonnait-il le Lord d'en être l'organisateur? Avait-il parlé à la police? Que manigançait-il actuellement?

Tom se proposait d'envoyer Carrow enquêter sur son compte. Certes, son homme de main n'avait rien d'un fin limier, mais il connaissait nombre de petites gens dans les environs, et il pourrait charger quelques uns de ses informateurs de se renseigner discrètement au sujet du pasteur suspect...

Le Lord sonna un valet et se fit servir un verre d'alcool. Il commençait à s'impatienter. Que fabriquait donc Barty?

Ses pensées dérivèrent sur Harry, qui se trouvait là-haut, enfermé dans la chambre. Il devait être en train de prendre un bain...L'image du garçon nu, barbotant avec indolence dans la baignoire, s'imposa à lui, délicieusement excitante...Les mains tremblantes, Tom sirota une lampée de whisky, fermant les yeux pour mieux savourer son plaisir...

Il mourait d'envie de monter retrouver le garçon, tout en se contraignant à le fuir. Car il ne pouvait poser le regard sur lui sans ressentir cette puissante attraction, ce désir dévorant, qui rendaient sa promesse de ne pas le toucher jusqu'à leur départ absolument intenable.

Aussi s'obligeait-il à maintenir le plus de distance possible entre eux. Cette lutte continuelle usait ses nerfs et l'épuisait autant physiquement que moralement.

La nuit dernière avait été un véritable supplice. Dans son sommeil, le garçon avait roulé contre lui en gémissant, et Tom, ayant allumé une bougie, l'avait contemplé silencieusement, guettant les expressions fugaces qui passaient sur son beau visage, comme l'ombre des nuages glisse sur les collines en été, disparaissant sans laisser de traces...Puis le Lord s'était autorisé une douce caresse, veillant à ne pas le réveiller. Se penchant plus avant, il avait frôlé de son souffle, effleuré de ses lèvres toutes les parcelles de peau se trouvant à sa portée, humant avec délice l'odeur pure et sauvage de ce corps brûlant et alangui...

Bien mal lui en avait pris. Ces petits jeux l'avaient mis dans un tel état qu'il avait sauté hors du lit, excité comme un taureau en rut. Il avait quitté la chambre précipitamment, réclamant à cor et à cris la présence du jeune esclave. Si ce dernier avait été surpris, comme tous les autres membres du personnel réveillés à cette heure avancée de la nuit, il n'en avait rien laissé paraître. Tom l'avait pris brutalement, dans son cabinet de travail, sur un coin de bureau... Sous le coup de la surprise et de la douleur, le métis avait fondu en larmes, mais Tom, un peu soulagé, s'était contenté d'empoigner sa toison frisée et de la secouer gentiment avant de lui ordonner de filer.

Éreinté, mais passagèrement calmé, le Lord avait fini la nuit sur son canapé et s'était levé à l'aube, tout perclus de courbatures... et de fort méchante humeur.

Passion coupableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant