25. Deux messages

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Chapitre non corrigé, désolée.

« -Simon, bouge ton cul ! On part ! »
Simon rassembla ses affaires en deux en trois mouvements, puis rejoint Nash qui chargeait les affaires dans le coffre de sa belle voiture brillante. Ce dernier venait de vivre les plus beaux jours de sa vie, car il avait appris à aimer. Il avait trouvé l'amour, et qu'importe ce que diraient ses parents, ou ses camarades du lycée. Après tout, il était pratiquement la garçon le plus populaire au bahut, juste après Peter, ce qui lui donnait le droit de faire ce que bon lui semblait. De plus, Simon n'était pas dans cet établissement, donc personne ne serait au courant. Enfin, ça, c'est ce qu'il pensait, parce qu'il oubliait que Simon avait fait ce road-trip pour se faire virer de son lycée privée et pour entrer dans le publique...
Mais ses parents... Qu'allaient-ils dire ? Chez lui, Nash ne possédait pas le pouvoir, malheureusement. Tant de questions se bousculaient dans sa tête, mais il les repoussait du mieux qu'il pouvait.
« -Peter, Clément et Emma, montez ! »
Les adolescents s'installèrent dans la voiture, ils étaient cinq alors qu'ils étaient partis à sept.
Nash vérifia qu'ils n'avaient rien oubliés, puis il rentra dans sa voiture. A ses côtés, il y avait Simon, qui souriait à pleines dents.
« -En route, annonça-t-il. »
Après quelques minutes passés sur la route, Peter demanda le téléphone de Clément pour envoyer un message, car il avait cassé le siens quand il s'était énervé contre ses parents. Clément l'extirpa de sa poche, puis le lui tendit.
Peter savait que son message occuperait son temps, car il prendrait du temps à l'écrire, et il comptait en écrire un deuxième. A deux destinataires différents.
Le premier, il savait déjà ce qu'il allait dire, mais le deuxième, il savait que ce serait plus compliqué.
Clément/ Thomas, c'est Peter. J'aimerais commencer par un désolé, ce serait le mot adéquat. Mais je ne peux pas, parce que j'en veux énormément pour tout ce que tu as fais. Merde, t'as baisé ma sœur, t'as faillit me tuer en voulant m'étrangler. Moi, à côté, c'est pas grand chose ce que j'ai fais, non ? Je t'ai frappé... juste ça Thomas. En plus, tu savais que mes parents me rendaient ainsi, mais le truc, c'est que tu m'avais pardonné. Cool, me suis-je dis, je vais retrouver mon pote, mon meilleur ami. Puis, quelques jours plus tard, ou quelques semaines, je sais plus, tu m'as frappé toi aussi, tu m'as foutu une gifle et ma tête s'est cogné contre un putain de lampadaire. Je crois qu'après ça, la guerre a commencé. On se regardait dans les couloirs, mais on se foudroyait du regard mutuellement. A la fête, tu m'as défoncé. Oui, je l'avoue, tu m'as eu. Mais tu en es fière ? On était comme des frères. Mais au lieu de se pardonner, on a continué à s'insulter dans le dos de l'autre, à se détester. Je te déteste encore. Tu me détestes aussi, je le sais. Désormais, on est inévitablement des ennemis. Mais merde, on est des putains de connards Thomas ! On se hais, pour des trucs sans importances. Je t'ai frappé, je le voulais pas, t'as baisé ma sœur pour te venger, on était quitte... Bon sache que j'ai appris le fait que j'avais embrassé Emma quand t'étais encore avec elle, mais mec, j'étais bourré. Et de toute façon, tu la trompais déjà à cette époque ! Thomas, je te le redit, on est des putains de connard ! On est incapable de se pardonner parce qu'on s'est fait du mal, mais pourtant ce n'est qu'un petit mot : pardon. Mais on n'ose pas le dire. C'est presque tabou. Tous les deux, on passe par la vengeance, jusqu'à être quitte, pour pouvoir redevenir amis. Mais pas de pardon. Pourtant, c'est plus simple, non ? C'est bizarre venant de moi, je sais, j'ai pas l'habitude de dire des choses comme ça. Mais c'est parce que j'ai changé. Tu sais quoi ? Pour la première fois de toute ma vie, j'ai dis je t'aime à une fille. C'est Justine. Sauf qu'elle est partit. Je le reverrais peut-être jamais, tout ça parce que je lui ai pas dit ce que je ressentais à temps. Et j'ai pas envie que ça nous arrive, à tous les deux. Je veux pas te perdre, même si tout mon être est en guerre contre le tien. Je sais, c'est vraiment bizarre ce message. D'ailleurs, as-tu remarqué que dans leurs messages, les filles se disent tout le temps qu'elles s'aiment, et même en vrai. Les garçon, nous, on le fait jamais. Peut-être par peur que ça fasse gay, je sais pas, c'est débile. C'est une preuve d'affection, et elle reste à vie. Un « je t'aime », c'est pas juste quelques mots balancés comme ça. C'est pas comme un « je t'aime bien », ou un « je t'apprécie ». Thomas, je te déteste, mais je t'aime. -Peter. (PS : j'arrive chez toi dans une heure pour te passer le bonjour et pour qu'enfin, on se dise le mot qui nous arrache la bouche. Oui, le pardon nous arrache la bouche, parce qu'on veut pas admettre qu'on a fait des erreurs, mais on en a fait , Thomas. Des tonnes.)
Peter cliqua sur envoyer, les doigts tout tremblants. Dire qu'il aimait Thomas ne devait pas faire partit du message à le base. Mais il s'était laissé emporter par ses sentiments. Maintenant, il devait écrire son deuxième message, ce dernier étant destiné à Justine... Il ne savait même pas par quoi commencer. Un bonjour, c'était beaucoup trop impersonnel, un salut était trop peu élaboré... Peut-être qu'il n'était pas obligé de commencer par une formule de politesse, finalement.
Clément/ Justine...Ce sentiment de vide dans mon cœur est insupportable, ce poids sur mes épaules m'empêche de regarder de l'avant, et mes paupières lourdes me fatiguent, je nage dans un profond mélodrame et je me noie, je me noie dans mes propres larmes, dans mon désespoir. Viens me récupérer au fond du trou dans lequel je me suis enterré, viens m'aider. J'ai désespéramment besoin de toi, de ta chaleur, de tes cheveux emmêlés dans les miens, de ta respiration battant à l'unisson avec la mienne. Un sentiment anime mon cœur quand je pense à toi, une flamme se fraye un chemin sinueux dans les contours de mon cœur. C'est quoi exactement, ça ? De l'amour ? Ce sentiment, c'est bien de l'amour, je crois bien. L'amour, c'est pas vraiment définissable par des mots, c'est indescriptible et pourtant je vais essayer de te t'expliquer ce que c'est, de mon point de vue. Avant que tu partes, je n'aurais pas su le décrire, mais maintenant... maintenant je peux. L'amour, c'est comme une question existentielle que tu te poses, ça te saute à la gorge et tu peux plus t'en débarrasser. Toi, je t'ai dans la tête sans arrêt, tu es comme le refrain d'une chanson qu'on oublie pas. Je t'aime, c'est pas des mots qu'on dit comme ça, ça a du sens. Mais à force de les utiliser pour tout et n'importe quoi, on a finit par déconsidérer ces trois mots, comme un regard d'amour par exemple. Victor Hugo a dit qu'on a discrédité les regards alors que c'est ce qu'il y a de plus puissant. Que de mieux que deux âmes qui tressaillent en s'observant, n'est-ce pas ?Quand je croise tes yeux, mon esprit bouillonne. Quand tu m'embrasses, alors là, c'est tout mon corps qui explose. J'ai fais des erreurs, je le sais, mais je tiens réellement à toi.
J'aimerais que tu reviennes dans ma vie.
Parce que je suis amoureux de toi.
Je t'aime de tout mon cœur, je t'aime comme un fou, comme un dingue, je t'ai dans la tête, je t'ai dans la peau, t'es mon soleil, ma seule raison de vivre dans ce monde de taré.
-Peter. (PS : réponds moi s'il te plaît, je sais que tu as acheté un nouveau téléphone depuis le temps et tu avais ramassé ta carte SIM quand je te l'avais brisé en deux, donc s'il te plaît, réponds...)
L'amour rendait Peter euphorique, et lui faisait écrire des choses extraordinaires. Son message pour Justine était presque digne d'un écrivain, ce qu'il n'était pas bien évidemment.

Il vérifiait le téléphone de Clément toutes les cinq minutes, quand soudain, celui-ci vibra. Il pensa immédiatement que c'était Thomas, mais à se grande surprise, c'était Justine.
Justine/ Viens chez moi à dix-huit heures chez moi si tu veux une deuxième chance.
Le cœur de Peter explosa dans sa poitrine, répandant en lui une joie inconditionnelle, qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. C'était le renouveau. Tout son être s'extasiait.
Il était cinq heures quand ils sont entrés dans leur ville natal.
« -Nash, dépose moi chez Thomas, déclara Peter.
-C'est pas un peu risqué ?
-Rien ne l'est quand je sais que ma bien aimée m'attend par la suite. »
Clément poussa un « ouh » tandis que Nash et Simon dirent en même temps « chaleur ». Peter explosa de rire.
Quelques minutes plus tard, Peter descendit de la voiture, il était devant la maison de son ancien meilleur ami.
« -Bordel de merde, souffla Nash, mes parents vont me passer un savon en rentrant.
-Moi j'aimerais bien qu'il m'en passe un, marmonna Peter. A demain, au lycée. »
Il s'éloigna, appréhendant la réaction de Thomas quand il le verrait. Quand il fut devant la porte, il entendit la voiture de Nash démarrer et partir loin de lui. Il était désormais seul, face à son ennemi qu'il aimait tant. Il l'aimait, il le détestait. C'est un paradoxe, quand on y pensait, et pourtant, ça avait du sens, car malgré toutes les erreurs qu'ils avaient faits tous les deux, malgré le fait qu'ils s'étaient fait du mal, il s'aimaient.
Peter frappa à la porte avec le sentiment de ne plus sentir son cœur. Il voulait être fort, mais il avait peur. Et si Thomas n'en avait rien à faire du message qu'il avait envoyé ?
Le porte s'ouvrit, laissant paraître Thomas. Ce dernier avait les cheveux en bataille, les yeux fatigués, il était en survêtements, et pourtant, Peter ne l'avait jamais trouvé aussi beau. C'était peut-être aussi parce qu'il ne l'avait pas vu depuis très longtemps.
« -Peter ? »
Sa voix était rauque, presque sauvage.
« -Oui. T'as lu mon message ? »
Thomas ne répondit pas, il se rua sur Peter et le plaqua sur le sol. Peter essaya de se défendre, mais il ne pouvait plus bouger.
« -Visiblement, tu ne l'as pas lu, marmonna-t-il.
-Bien sûr que si. »
Peter eut un moment d'incompréhension. Thomas l'avait lu, mais il le plaquait au sol ?
« -On est des connards, hein ? demanda Thomas.
-Tu trouves pas ?
-Oh que si, carrément même.
-Je suis désolé Thomas pour ce que j'ai fais.
-Moi aussi. »
Ils se relevèrent et se prirent dans les bras en se donnant des petites tapes sur le dos.
« -Tu m'as toujours étonné Tommy.
-Je suis quelqu'un de spécial, disons. Et d'ailleurs, pour ta sœur... C'est du sérieux mec. On est encore ensemble, tu sais. »
Susan... Peter l'avait presque oublié pendant son voyage. Autant il avait pensé à ses parents qui ne se souciaient pas de lui, mais elle... Elle était ignoble de ne pas l'avoir appelé. Cela voulait donc dire qu'elle se foutait aussi de lui.
« -Fais l'amour autant que tu veux avec elle, mais ne la baise pas Tommy, je t'en pris. Même si c'est une conne, fais lui l'amour, ne la baise pas. Compris Tommy ? »
Thomas hocha la tête. Peter avait-il retrouvé son meilleur ami ? Il ne savait pas, il espérait.

Il était dix-huit heures pile. Peter se tenait devant la maison de Justine, accompagné par Thomas.
Il sonna, les doigts tremblants.
L'esprit bouillonnant.
Les jambes flageolantes.
Il allait enfin la retrouver, que demander de plus ? Il n'arrivait pas à imaginer ce qu'il s'apprêtait à vivre, il allait revoir son visage, toucher sa joue, frôler ses lèvres... Peut-être plus si elle lui permettait.
La porte s'ouvrit, laissant paraître la mère de la rouquine.
-Oh, dit-elle, tu dois être Peter.
Il hocha la tête.
« -Justine m'a dit que tu venais au téléphone, il paraît qu'elle t'a laissé une lettre qui est sur son bureau. »
Thomas fronça les sourcils et se tourna vers Peter. Ce dernier était totalement perdu.
« -Madame, vous comprenez pas... je suis censé la voir, maintenant.
-C'est toi qui ne comprends pas. Elle est partie vivre chez sa tante, pour une raison que j'ignore. Elle est en Norvège, en ce moment même. Elle est revenue de sa fugue totalement brisée, j'ai donc préféré la laisser partir, si c'est ce qu'il lui faut... alors je l'écoute. C'est ma petite fille... »
La mère de Justine essuya quelques larmes au coin de ses yeux.
« -Elle est... partie ? demanda Peter. »
Il n'arrivait pas à y croire. En Norvège ? Ce n'était pas possible.
« -Elle est partie, oui, pour je ne sais quelle raison... »
Peter murmura tout bas :
« -Je suis la raison. »
Puis il tomba sur le sol, en se vidant de toutes les larmes de son corps. Qu'importe qu'il y avait Thomas et la mère de Justine qui l'observait, il était distancé par ce qu'il se passait.
Il était brisé.



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Alors, ce chapitre ?
J'espère qu'il vous plaît même s'il est un peu brouillon ...
Vous pensiez revoir Justine ? Eh bah non ! Je sais, je suis trop méchante...
Par contre, Thomas est de retour ? Vous en pensez quoi?

Bisous
Je vous aimes !
Bientôt les 1k omggg :*

Peter, ou la construction d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant