Lutteo - Without You I Can't Breathe

Chapitre 12:

A peine, eus-je poussé la porte de chez moi, que je sus. Quelque chose prenait fin. Dans un instant, ma vie allait être irrémédiablement bouleversé. 

Je refermai tout doucement la porte, m'y appuyai et inspirai profondément ce qui me fit tousser. 

Prenant courage, je me dirigeai vers la cuisine. Plus j'avançai, plus j'entendais distinctement les sanglots de ma mère.

Je respirai une nouvelle fois, prête à faire face à mon destin 

***

En l'espace d'une seconde, tout avait basculé. En deux battements de cœur, ma vie venait d'être bouleversée, mes rêves brisés !

J'avais commencé une nouvelle vie, j'avais rencontré mes amis, j'avais trouvé l'amour de ma vie, m'étais même intégrée dans une école prestigieuse, et du jour au lendemain, je devais tout abandonner?!

C'était tellement injuste!

Je devais m'en aller: maintenant!

Mes jours étaient comptés! Mes poumons pouvaient me lâcher à tout moment...

En une nuit, je pris la décision la plus difficile de ma vie: disparaître sans prévenir.

Alors, dans cette nuit si noire, je laissai mon adolescence à Buenos Aires, et ma "moitié"... Matteo, je t'aime... J'espérais, je pensais égoïstement qu'il allait vite m'oublier, que je serai la seule à souffrir. Enfin, de toute façon, mes chances de survie étaient très faibles.

Je remerciai le ciel de m'avoir permis de rencontrer toutes ces formidables personnes.

Je maudis le ciel de m'obliger à tout laisser.

Mais bon, après tout, s'enfuir sans laisser de trace, était mon choix.

Je ne voulais pas qu'ils s'inquiètent pour moi. Je ne voulais pas qu'ils me voient mourir...

***

Je descendis de la voiture, la mort dans l'âme. Nous étions à l'aéroport de Buenos Aires. Mes parents avaient accepté ma décision, et je devais avouée que j'en étais fortement étonnée. 

Mon père avait annoncé notre départ à Rey, sans même lui donner une explication. Ce dernier avait insisté, mais mes parents avaient tenu leurs promesses. 

Nous laissâmes une grande quantité de nos affaires, sans même savoir, si nous reviendrions un jour les chercher. Nous emportâmes quelques sacs, des valises, le strict minimum pour commencer une nouvelle vie, là où on pourrait me soigner. Enfin, peut-être l'endroit où j'ouvrirai pour la dernière fois les yeux.

J'attrapai mon sac en bandoulière, mon sac à dos et ma valise. Mon père paya le chauffeur, et nous nous dirigeâmes vers les portes d'embarquement. 

Mais, alors quelle ne fut pas ma surprise de tomber nez à nez avec Jazmin! 

-Luna? Que fais-tu ? Tu pars en voyage? En vacances? Mais, nous sommes en plein milieu de l'année scolaire! 

-Mais toi, que fais-tu ici? 

-Mon père est pilote, je l'ai accompagné prendre son avion. Tu n'as pas répondu à ma question! 

-Papa, maman pouvez-vous avancer s'il vous plait ? Je vous rejoins dans une seconde. 

Mes parents hochèrent la tête, et s'avancèrent. Je tirai Jazmin et la pris dans mes bras. Etrange! Nous n'avions jamais été amies, et j'étais persuadée qu'elle ne m'aimait pas. Pourtant, je suivis mon impulsion. A mon contact, elle s'était crispée mais se relaxa. 

-Promets-moi! 

-Que dois-je te promettre ? me demanda-t-elle étonnement calme. 

C'était comme si je la voyais pour la première fois. Elle avait laissé de côté cette image de superficielle sans cerveau et semblait sincère. 

-Tu ne diras jamais à personne que tu m'as vu ici. 

-Pourquoi? 

-Je t'en supplie Jazmin. S'il te plait. S'il te plait. 

J'étais au bord des larmes. Epuisée. Triste. Désespérée. 

Elle le vit. Le sentit. Le comprit. 

-Je te promets Luna, que je ne dirais rien à personne jamais! 

-Même si on te demande! Même si tout le monde s'inquiète, tu ne dois pas me trahir! Pas même pour Ambre je t'en conjure!

-Pas même pour Ambre! 

Je lui déposai un baiser sur la joue, murmurai un "merci" et m'en allai comme une voleuse. Je me sentais cruelle, et faible. Mais, je ne voulais faire de mal à personne, je ne voulais pas qu'ils souffrent.

  Alors, je décidai à leur place, et nous nous envolâmes pour les Etats-Unis, où se trouvait ma seule chance de survivre... 

*** 

Quatorze mois plus tard.