Chapitre 7

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L'embraser? L'embrasser. L'embrasser!!

Non.

Je ne voulais pas l'embrasser.

Or, je ne voulais pas non plus décevoir mon ami.

Arg! Que devais-je faire? Le repousser, ou juste l'embrasser.

Seba me fixait, tout le monde n'attendait que moi, pour tourner la dernière scène... J'étais sensée faire quoi au juste?

Je fermai les yeux un instant, et réfléchis.

Tout ça était purement professionnel. De plus, j'aidais un de mes amis, en galère. Il n'y avait pas de quoi en faire un flan! Si?

Je respirai profondément, ouvris les yeux, et fis un sourire à Seba, qu'il accepta comme un oui.

Alors, sur un des ponts, du parc, au-dessus de la rivière, filmés par les caméras, il s'approcha tout doucement de moi.

Il m'embrassa.

Rien ne se passa.

Un incendie ne consomma pas mes pensées. Les papillons ne s'envolèrent pas dans mon ventre. Mon cœur n'accéléra pas. Je ne ressentais...rien. La confirmation que j'étais profondément amoureuse de Matteo, se fit claire dans mon esprit. Sans le vouloir, sans même qu'il le sache, j'avais donné, à ce garçon si arrogant, si beau, si tendre, si... Matteo, mon cœur, et mes pensées. Je ne rêvais que de ses lèvres, je ne voulais que ses bras.

Au loi, nous entendîmes un "Coupé!" et Seba mit fin au baiser, me faisant sortir de mes pensées.

Il me fit un grand sourire. Je le lui rendis.

-Merci Luna! Merci! Tu es la meilleure! Ma sauveuse!

-N'exagère pas Seb! lui répondis-je en rigolant. Tu es mon ami, il est tout à fait normal que je t'ai aidé, et j'ai beaucoup aimé participer à ce clip. Merci à toi.

-Aie... Luna, tu es merveilleuse!

Je rougis face à sa remarque.

-Bon, excuse-moi, mais je dois m'en aller maintenant! A plus!

-A plus Lu! Et merci encore.

Tiens, c'était un nouveau surnom! Personne ne m'avait jamais appelé Lu!

Mon ami était euphorique. Il s'éloigna de moi, rejoignant les gardes qui avaient empêchaient ses fans de nous déranger pendant le tournage. Il signa de nombreux autographes!

Je rejoignis les équipes de préparation et les remerciai de leur travail. Je partis, habillée comme pour le clip, mes affaires sous le bras.

Il était environ onze heures et demi, pourtant j'étais épuisée. Mon corps me semblait lourd, et un poids me bloquait un peu la cage thoracique. Ce devait être le stress que m'avait provoqué le clip et ce... baiser.

Je me dirigeai vers le Roller, en patinant tranquillement, lorsque je vis quelque chose d'atroce. Une maman au téléphone, accompagnée de sa petite fille, traversait la route, en tirant sa petite par le bras. Cette dernière fit tomber son ours, et tira sur le bras de sa mère pour reculer, et le reprendre. Elle tira, sur le bras de sa mère, qui ne fit pas attention, trop occupée par son appel. La fillette revint sur ses pas, au milieu de la route, et se baissa pour récupérer son ours. Sa maman n'avait toujours pas remarqué que son enfant était toujours sur le passage piéton Je m'avançai sentant le pire arriver.

Le feu pour les piétons passa au rouge, et je vis au loin, une décapotable arrivait à toute vitesse. Sans réfléchir, je lâchai mes affaires, et me précipitai sur la petite. Etant en patins, j'allai vite, pourtant une voiture me manqua de peu.

J'eus juste le temps de pousser la petite sur le côté, que la voiture me heurta de plein fouet.

Tout devint noir.

***

J'ouvris difficilement les yeux. De nombreuses personnes étaient penchées sur moi. Je clignai des yeux plusieurs fois, tentant de m'habituer au soleil qui m'éblouissait de plein fouet.

-Mademoiselle? Mademoiselle? Vous allez bien?

-Mademoiselle?

Les souvenirs encore un peu confus, j'articulai un oui.

Je posai une main sur mon épaule. Elle me brûlait.

Je saignais. Je saignais beaucoup. Ma robe blanche était tâchée, principalement à cause de mon bras, mais aussi de d'autres égratignures et de plaies. A part mon épaule, tout était superficiel apparemment, me dit un monsieur assez âgé. J'étais dans une sorte de brouillard confus.

-Vous devez aller à l'hôpital, Mademoiselle! C'est un miracle, que vous n'ayez rien! Mais, c'est fort possible que vous ayez une commotion cérébrale.

Ils m'aidèrent à me relever.

-Roller... chuchotai-je.

-Mademoiselle, laissez-nous vous accompagner à l'hôpital! Vous avez agi comme une héroïne mais vos blessures internes sont sûrement grave. De plus, vous devriez enlever vos patins.

-Emmenez-moi au Jam & Roller, s'il vous plait! Demandai-je faiblement.

-Mais mademoiselle...

Je le coupais difficilement:

-S'il vous plait! Je dois prévenir mes parents pour qu'ils ne s'inquiètent pas et je n'ai pas mon téléphone! Ma meilleure amie est là-bas! Juste quelques minutes s'il vous plait, juste pour la prévenir.

Peu de temps après, il finit par céder! Il me conduisit jusqu'au Roller en voiture.

***

J'étais terriblement fatiguée. Vraiment épuisée, cassée.

Je passai la porte du Jam & Roller sans même penser à ce à quoi je ressemblai. J'étais certes encore super bien coiffée (enfin avant) et maquillée mais ma robe, mes bras et mes jambes étaient couverts de sang.

Quand j'entrai, le temps sembla se figer. Je sentis tous les regards sur moi.

Sortie brutalement de mes pensées, la première personne que je vis fut Simon. Il cria:

-Luna! Mon Dieu Luna! Que s'est-il passé? Que t'est-il arrivé? Je...

Mais, je ne l'écoutai déjà plus, mes yeux s'étaient posés sur le garçon de mes rêves. Assis à une table en compagnie de Gaston, il me contemplait avec un regard de pur terreur. Il semblait... inquiet? pour moi. Je le fixai. Il me fixait.

Mon cœur qui battait déjà très rapidement à cause des derniers événements, accéléra encore un peu plus, et des petits points noirs firent leur apparition dans mon champ de vision.

J'eus juste le temps de voir Matteo accourir vers moi, que je m'effondrai au sol: inconsciente.

Lutteo - Without You I Can't BreatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant