Un pitoyable 2,5 au stylo rouge était inscrit en haut à gauche de sa copie de maths.
Deux virgule cinq.
Pas plus ni moins.
Son voisin de table n'avait pas fait mieux, et cela suffit à consoler la brune qui sortit de la classe à la hâte.
- Combien t'as eu ? Demanda Emi, une fois dans le couloir.
- Deux, mais je m'en fous, j'avais pas révisé.
- Dur, j'ai eu quatorze.
- Je t'ai rien demandé.
Gaïya chiffonna la feuille de papier qui atterrit sans peine dans la première poubelle qui croisa sa route.
- T'as vu Nayid aujourd'hui ? Reprit-elle.
- Pas plus que toi.
- Bizarre, il a dû sécher. J'aurais dû faire pareil.
La métisse ne répondit pas, bien trop exaspérée par le comportement de la brunette sans nul doute.
Elles s'étaient rencontrées depuis leur entrée en seconde et s'étaient rapidement trouvé des points communs, depuis, elles ne s'étaient pas lâchées. Mais Emi avait bel et bien remarqué la transformation psychique de son amie. Elle ne pensait plus pareil depuis Nayid.
Elle n'était plus pareille.
Avant elles s'échangeaient leur pull, toutes deux amatrices des sweats confortables XXL. Maintenant, elles ne s'échangeaient que des mots, et toujours les mêmes.
Même l'or de leurs sorties,
Et de leurs soirées pyjamas.Gaïya avait cette obsession en tête. Devenir attirante aux yeux de tous, pour combler un manque sûrement. Emi le savait, mais elles n'en parlaient pas.
Alors comme tous les soirs, leurs chemins se séparèrent dans un carrefour. Emi prenait à droite, et Gaïya à gauche, pour prendre le métro.
Sept stations la séparèrent de chez elle, et elle couru presque pour pouvoir enfin retrouver son havre de paix.
Elle salua sa mère d'une bise rapide et s'enferma dans sa chambre.
Elle jeta son sac à dos, alluma la chaine hifi, et pris place face au miroir de sa coiffeuse parsemée d'ampoules, mais incapable de faire la lumière sur la noirceur nébuleuse au fin fond de ses pupilles ambres.
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Gaïya
Short StoryGaïya est simple, mais triste. Elle n'aime pas l'artifice, mais va finir par crouler sous ce vice.