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Deux mille. Ils étaient plus de deux mille devant qui elle se mettait à nu tous les soirs, mais c'était inconcevable pour Gaïya, de parler devant sa classe.

Ainsi lui vint l'obtention de son énième zéro en Espagnol.

Le professeur avait tenté de lui parler plusieurs fois, mais s'était rapidement rendu compte que c'était peine perdue. Ou bien peut-être qu'il était totalement désintéressé par son cas qui courait les rues.
Les élèves studieux se faisaient rare dans ce lycée classé ZEP. Les instituteurs trainaient des pieds pour gagner l'établissement le matin mais étaient, à contrario, les premiers à le quitter.

Comme les élèves.

À partir de là, l'espérance d'une complicité élève-professeur était réduite à néant. Et ce n'était pas plus mal. Qui sait ce qui serait arrivé aux huit cent minettes qui rentraient chez elles en micro jupes si elles commençaient à jouer les confidences et créer des liens avec eux.

Ces filles savaient, tout comme Gaïya comment attirer l'œil. Seulement, cette dernière avait subi cette mode sans jamais s'y adapter.

Elle venait au lycée habillée simplement, et se fichait plus ou moins de son apparence, avant. Mais elle avait rapidement compris que pour gagner l'attention des garçons il fallait montrer un peu plus que ses chevilles. Elle avait tout d'abord été outrée par ce système injuste et malsain, mais ça n'avait pas duré.

Nayid avait su la faire basculer sans jamais lui avoir adressé le moindre mot.

Elle se sentait bête dans ses rares moments de lucidité, mais c'était plus fort qu'elle. Elle était délaissée.

Il y a des personnes qui aiment se fondre dans la masse, et vivre sans encombres. D'autres qui refusent de vivre dans l'ombre.

Jusqu'à être l'ombre d'elles même.

GaïyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant