Éphémère

1.1K 142 1
                                    

Bonjour à tous. Le petit chapitre du jour.

Et pour ceux que ça pourrait intéresser, sachez que je sortirai une petite bricole de Noël la semaine prochaine sur Amazon. Une petite nouvelle dont je redonnerai le lien avec le chapitre 8. Sinon, vous avez toutes les infos sur ma page auteur sur Facebook (Cha Raev) ou sur mon site internet (liens sur mon profil).

Merci à vous tous qui continuez à lire et rewiever cette histoire et j'espère que le chapitre vous plaira.

Bonne lecture.

Chapitre 7

Éphémère

La première fois que cela arriva, Stiles paniqua. Violemment. C'était un matin au réveil alors qu'il émergeait paisiblement du sommeil, lové entre les bras protecteurs de Derek et blotti contre le flanc tiède de Versipelle. Désormais le loup et le griffon veillaient ensemble sur les nuits du jeune homme, tels deux dragons gardant quelque précieux trésor. Stiles n'avait jamais connu cela. Cet instinct de meute qui habitait littéralement les deux Surnats. Entouré de leur chaude présence et de celle de leurs autres compagnons, le jeune homme goûtait à l'enivrante sensation de faire partie d'un tout. D'en être un élément, tour à tour central et périphérique. De toujours trouver sa place à mesure que leur monde basculait sur son axe, d'un côté ou de l'autre.

Ce fut cette seule certitude qui l'empêcha de voler en éclats lorsqu'il ouvrit les yeux sur un monde redevenu terne et gris. Au début, il ne s'en aperçut pas, mettant l'absence des couleurs sur le compte de l'obscurité de la caverne. Puis Derek souleva à son tour les paupières et Stiles constata que tout éclat les avait désertées. Pour la première fois, les iris vert d'eau s'étaient dissous dans une terrifiante note gris clair.

Quand il le réalisa, Stiles écarquilla les yeux avant de se débattre dans les bras de Derek. Aussitôt, le loup fronça les sourcils avant de s'affoler franchement quand Stiles ferma les yeux, les frotta, les rouvrit, puis recommença. L'humain répéta l'opération trois ou quatre fois pour finir par secouer la tête avec un gémissement misérable.

_Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? brailla Derek, paniqué. Tu as mal quelque part ? Ta tête ?

_Les couleurs, ânonna Stiles. Elles...

Elles l'avaient déserté. En catimini. Sans le moindre avertissement, sans le plus petit indice. Tout comme leur arrivée avait bouleversé la perception de Stiles, leur absence le terrifia. Il avait oublié à quel point leur monde était laid, vide et glacé une fois dépouillé de ses parures.

Derek qui s'était redressé d'un bond, indifférent à son torse dénudé, le pressa contre sa poitrine.

_Les couleurs ? Qu'est-ce qu'elles ont ?

Alarmés, Dean et Castiel s'étaient eux aussi précipités au chevet du jeune homme tandis que V et Butch le fixaient, guère plus rassurés. Une paire de dagues noires avait d'ailleurs surgi dans leurs poings crispés.

Quand une flèche de douleur aussi aiguë qu'une lance traversa ses tempes, Stiles hurla en se recroquevillant sur le sol, ses paumes plaquées de chaque côté de sa tête. La terreur de Derek explosa au travers du lien et, bientôt, le corps du lycan recouvrit le sien de sa présence chaude.

_Stiles, Stiles ! appelait son compagnon.

Puis soudain, une autre main, aussi fraîche et éthérée qu'une brise céleste se posa sur le haut de son crâne. Stiles reconnut le contact précautionneux de Castiel. Quelques secondes plus tard, il sombrait dans l'inconscience, entouré par les voix affolées de ses amis. Il accueillit l'étreinte des ténèbres avec reconnaissance. Car dans l'obscurité, s'il n'existe aucune couleur, alors il n'est rien qui puisse lui être arraché.

You're the color of my bloodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant