prologue - faits divers

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  Je m'appelle Lucas Duclos. J'ai vingt-cinq ans, et je vis à Paris. Je suis journaliste dans un célèbre journal national, un métier que je veux faire depuis tout petit. Depuis mon plus jeune âge, j'écris et je lis, ce qui me permet de m'exprimer. Je n'ai jamais connu mon père, car il a abandonné ma famille lorsqu'il a su que ma mère était enceinte de moi, leur troisième enfant. Mon frère et ma sœur, Alexandre et Camille, sont des piliers pour moi. Ils ont toujours été là pour moi, et on se soutient constamment. Ils ont d'ailleurs été les premiers à savoir mon homosexualité. Ils ont très bien réagi. J'angoissais beaucoup de le dire à ma mère. Elle a d'abord été un peu déçue, puis elle a réfléchi et m'a accepté comme j'étais. Je ne me suis jamais considéré comme une personne différente, malgré les regards désapprobateurs des passants lorsque je m'exposais ouvertement avec l'homme que j'aimais. Les mentalités n'ont toujours pas changé.

  En ce moment, je suis célibataire. Mais un garçon m'intéresse. Il s'appelle Marvin, et a le même âge que moi. Il vient d'Afrique du Sud, mais a été adopté par une famille française. Il est également gay, mais nous ne voulons pas aller trop vite dans notre relation. Nous nous voyons régulièrement, sur la terrasse d'un café de la capitale. La première fois que je l'ai rencontré, il venait en stage à l'endroit où je travaille, et j'ai tout de suite remarqué ses yeux bleus contrastant avec sa peau métissée, ses muscles et sa grande taille. Nous nous sommes alors rencontrés plusieurs fois, de plus en plus proches.

Aujourd'hui nous ne nous voyons pas. Beaucoup de faits divers ont survenu depuis le début de la semaine dans le pays, alors je dois rédiger énormément d'articles. De plus, l'état d'urgence est toujours en vigueur. Après les attentats à Paris en 2015, les présidents n'ont fait que l'allonger. Bref, comme je le disais, des phénomènes étranges ont fait surface : lundi, cinq hommes ont tiré au fusil à plomb devant cinq mairies différentes de l'hexagone, au même moment. Le lendemain, deux ministres ont été retrouvés pendus dans leur domicile. Mercredi, deux chars d'assaut ont défilé sans aucune permission sur les Champs-Elysées. Nous sommes aujourd'hui jeudi. De nombreuses enquêtes sont en cours dans les quatre coins de la France. Nul ne comprend ce qu'il se passe, mais tout le monde sait que quelque chose va avoir lieu aujourd'hui. Les forces de l'ordre ont fortement conseillé à la population de ne pas sortir pour ne pas mettre sa vie en danger.

14h, et les rues sont désertes. Quelques pigeons ramassent le peu de miettes qu'ils trouvent. Les mendiants tentent de trouver le moindre touriste pour lui demander de l'argent. En vain. Tout à coup, un bruit retentit. J'ouvre la fenêtre de mon salon pour aller sur le balcon qui donne vue sur la plus grande avenue du monde. Plusieurs fourgons de policiers roulent, ici, en direction du Palais de l'Elysée. Je cours attraper mon appareil pour prendre quelques photos pouvant être utiles pour illustrer l'un de mes articles. J'allume ensuite la télévision pour voir ce qu'il se passe. La télévision se met en route sur une chaîne que je ne connais pas. Je tente de changer, rien ne se passe. Je vérifie que les piles soient bien mises dans la télécommande, mais rien n'a l'air anormal. J'appuie plusieurs fois sur les boutons, mais la chaîne reste la même. J'appuie sur le bouton pour éteindre la télévision. Celui-ci semble marcher. Je rallume la télévision, puis je vois les images.

  Des dizaines de camions de policiers, des CRS et des militaires sécurisent le bâtiment. Puis, je vois le titre. Mes pensées s'emmêlent, tout est brouillé. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je décide de m'asseoir sur le fauteuil au centre de la pièce pour reprendre mes esprits. Je prends un stylo, un bout de papier, j'écris, j'écris tout ce que j'ai vu les minutes avant. Soudain, on toque à la porte.

HexagoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant