chapitre 7 - le dilemme

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   Il fait noir, froid. Le matelas est inconfortable, d'autant plus qu'il n'y en a qu'un seul pour Théo, Romain et moi. Cela fait maintenant trois jours que nous sommes enfermés. Je me lève pour me dégourdir les jambes. Une petite fenêtre permet de voir la lumière du jour. Des barreaux empêchent de voir ce qu'il se passe dehors. Le rire du brigadier me hante. « Hahaha, vous pensiez être libres ? Hahaha. Hahaha. Hahaha. » Je touche mon front, je sens une énorme bosse. J'observe le visage des deux autres, l'un a le nez de travers et l'autre a une ou deux dents en moins. Je ne me souviens de rien. Je m'effondre dans un coin de la pièce, laissant couler toutes les larmes. Ils me réconfortent comme ils peuvent, mais s'effondrent ensuite avec moi. Comment allons-nous sortir de cette cave ? Comment vais-je sauver Marvin ? Allons-nous retrouver notre famille ? Une voix me sort de mes pensées. « Lucas Duclos, Romain Lagrange, Théo Boisseau, numéros 416. Dans cette chambre monsieur. » Un bruit de clé dans la serrure, la poignée se baisse, et quelqu'un entre. Louis Aliot, le président de la DFF. « Bonjour vous trois. C'est donc vous, les amis de ces deux traîtresses ? Et toi, tu dois être Lucas, l'âme sœur de l'autre noir en ce moment même à Bordeaux ? Hehe, comment vas-tu très cher ?

-Très bien. » Théo et Romain me regardent. Louis Aliot s'approche de moi lentement. « Bien, tant mieux ! Tu te demandes pourquoi moi, Louis Aliot, vient ici, en personne pour te rencontrer ?

-Non. Je m'en fous. » Une gifle.

« Donc, comme tu te demandes pourquoi je suis ici, je vais tout t'expliquer. Vous êtes devenus ami avec ces deux lesbiennes, qui ont fait partie de la DFF. Ce sont des traîtresses. Vous êtes donc leurs complices. Et aujourd'hui, c'est toi, Lucas, qui vas être mon complice, à moi. Un honneur, n'est-il pas ? Je vais te sortir d'ici pour t'amener à Paris, là où tu vivais ! Génial non ? Gardes ! Menottez-le et amenez-le dans ma voiture. A tout de suite, Lucas, hahaha » ! L'homme se retourne, et marche, toujours aussi lentement. Je sens les menottes froides me serrer les poignets. Les hommes de Louis Aliot me lèvent de force. Mes deux camarades tentent de me retenir autant qu'ils le peuvent, d'autres gardes arrivent en renfort et les assomment.

   On arrive à l'entrée de l'immeuble, la lumière m'aveugle. Lorsque j'arrive enfin à distinguer des formes, je vois une foule. Tout le monde porte des vestes orange. Tout le monde me regarde. « Remettez-vous au travail » ! Les haut-parleurs me font mal aux oreilles. Quelques pas plus loin, une limousine. La porte est déjà ouverte pour m'accueillir. Je marche jusqu'à celle-ci. « Entre mon ami » ! J'entre dans la voiture, la porte se referme. « Nous avons deux heures et demi de route ! Nous allons pouvoir apprendre à nous connaître !

-Pourquoi m'emmenez-vous à Paris ?

-Tu es bien impatient... Soit, puisque tu veux le savoir. Alors, par où commencer... Ah, voilà. Tu vas m'aider à faire un choix crucial.

-Quel genre de choix ?

-Comme je te l'ai déjà dit tout à l'heure, Claire et Chloé nous ont trahis. La DFF n'aime pas du tout les traîtres. C'est pour cela que nous allons avoir recourt à une... exécution !!! » Mon cœur semble s'arrêter. « Tu vas donc non seulement me dire laquelle des deux tu veux voir mourir, mais aussi la tuer de tes propres mains » ! Je commence à me débattre, donne des coups de pieds à l'homme en face de moi. « Calme toi, mon cher ! Tu auras quelque chose en retour... Si tu le fais, nous te rendons Marvin.

-NON ! JE NE ME CALMERAI PAS, ESPECE D'ENCULE » ! Louis Aliot sort une seringue de sa poche. Je sens une vive douleur dans la cuisse.

   Papa, ne part pas... Les mutins, ou autres conneries du genre seront exécutés. Le jeune homme Marvin Ngolo a été retrouvé pendu dans la cave où il était enfermé, à Bordeaux. Son petit copain, Lucas Duclos, est à Paris, et il ne peut rien faire pour lui. Je sens ses lèvres contre les miennes, il n'est pas mort, il est venu pour moi. Maman, pourquoi es-tu là, tu nous déranges Marvin et moi ! Marvin est mort, mon chéri, je t'emmène loin d'ici, à Lille, dans l'immeuble 416, tu vas revoir tes amis. Viens ici Lucas, je sais que t'as envie de moi. Romain, arrête tes conneries. Une main me saisit le col. Je me réveille, me lève d'un coup, respire très fort. Je regarde autour de moi, une grande pièce, dorée, lit à baldaquin, de l'or, partout. Où suis-je ?

  « Enfin réveillé. » Je sursaute. « Pourquoi as-tu peur ? Ton voyage s'est bien déroulé ?

-J...Je ne sais pas... Je ne m'en rappelle pas...

-Je parle de tes hallucinations, haha ! Je ne sais pas qui est le génie qui a inventé l'héroïne, mais c'est plutôt incroyable ! Bref, nous sommes arrivés à l'Elysée ! Tu dois faire ton choix.

-Non... Non... Je ne veux en tuer aucune...

-Ce n'est pas possible, ça, mon petit ! Fais ton choix, ou je le ferai moi !

-Faites-le vous, s'il vous plaît... Je vous en supplie...

-Très bien ! Attends un peu, que je réfléchisse... Oh, je crois que c'est bon ! Mon choix est fait ! Chloé va mourir ! Haha ! Allez, viens, elles t'attendent dehors » ! J'ai toujours mes menottes. Je traverse les longs couloirs du palais, les grandes portes de l'entrée s'ouvrent, puis la cour. Elles sont là, toutes les deux, à genoux, sur une estrade. Leurs mains et leurs pieds sont attachés à un piquet. On se croirait au Moyen-Âge. Une voix m'ordonne d'avancer. Je me retourne, lève la tête. Le chef de la DFF est en hauteur, sur un balcon donnant sur cette cour. Seuls deux gardes sécurisent l'espace d'exécution. Je m'avance jusqu'à arriver à l'estrade. Une table est là, un revolver dessus, et une enveloppe. Je regarde Claire et Chloé, Chloé et Claire. Un des gardes me retire les menottes. J'ouvre l'enveloppe. « Prends le revolver, numéro 416. » Je le prends, tends le bras en direction de Chloé. Je tremble, transpire, le monde tourne autour de moi, je prends une grande inspiration, baisse le bras. Je n'arrive pas à tirer. « Allez, tue-la » ! Je relève le bras, prends une grande inspiration, mon coeur bat de plus en plus vite. Je tire la gâchette, boum, boum, boum. Trois fois.

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