A La Recherche D'un Titre //[J-Wonwoo]

affliction

Ma voiture s'engagea dans l'immense allée de la demeure où vit Jeon Wonwoo. C'est un imposant manoir, qui allie pierre ancienne et métaux modernes, dans le fond d'une foret. Malgré le fait que Séoul ne soit qu'à un quart d'heure en voiture, j'ai l'impression d'être à des lieux de la civilisation. Ce lieu est aussi isolé que Wonwoo, je pense. Je respire bien fort puis je m'empare de mon téléphone et compose le numéro de Monsieur Jeon.

-Allô, je suis bien arrivé.

-Bien, j'ai déjà prévenu Wonwoo que tu allais cohabiter avec lui. Je ne m'attendais pas à une quelconque réaction de sa part, il soupira, il sait au moins que tu vivras avec lui. Ca ne sera certainement pas facile, Jiyeon, mais j'ai confiance en toi. confessa-t-il.

Je m'extirpe de ma voiture et décharge mes valises. Le strict nécessaire.
Après m'être assuré que ma voiture était bien verrouillé, je me dirigea vers le perron du manoir, et frappa a la porte.

La porte s'ouvrit rapidement, et un jeune homme apparut sur le seuil de la porte. Il affichait un air froid et une allure fine.

Wonwoo avait grandi, il était devenu un homme, et il était devenu affreusement craquant.

 Mais il avait changé. 

Ses yeux noirs cernés étaient impénétrables, et me fixaient  presque avec mélancolie. la fatigue et la tristesse se lisait quasiment sur son visage.

Le silence et l'ambiance qui s'installait entre nous devenait pesante, il n'allait pas me parler à priori. J'engageais donc la conversation:

-Bonjour, je ..je suis..

-Je sais déjà qui tu es et pourquoi tu es là, me lance-t-il froidement.

Ses paroles font naitre un maigre sourire qui s'efface rapidement quand il reprend la parole.

-J'ai tiré un trait sur mon passé, peu importe a quelle point nous étions proches plus jeune. Aujourd'hui tu n'es qu'une inconnue a mes yeux.

Il avait clairement changé, il n'était pas le même.

Il se décalla légèrement et m'invita en entrer. Je pris mes valises et le suivit.

-Je ne vais pas essayer d'être désagréable avec toi, ta chambre est au premier étage, prends celle que tu veux, elles sont toutes libres. 

J'admire l'intérieur de la demeure. Le salon est composé de deux fauteuils en cuir marron qui se font face, séparé par une magnifique table basse en bois sur un tapis d'orient, surplombé par un poêle a bois. 

Le salon est surplombé par une cuisine américaine aux meubles noirs. derrière nous il y a un couloir.

-Peu importe ce que mon grand père t'as dit, tu es libre de circuler partout dans cette maison, même après ce qu'il m'a fait il me donne des contraintes..

Il soupire avant d'ajouter en montrant du Doigt le couloir;

-Juste n'entre pas ici, ce couloir t'es strictement interdit d'accès.

Si sa ne tenait qu'à moi, j'aurais très certainement ri, mais tous en lui me faisait comprendre qu'il était sérieux. Il me dévisagea, et comme à mon habitude je le sondais du regard. Il ne fuyait pas. 

Mais je ne pouvais pas savoir ce qu'il pensait, son regard était indéchiffrable.

-Bien à partir de maintenant, vivons chacun de notre côté. comme si de rien n'était.

Je ne lui répondis pas, je ne voulais pas croire qu'il s'agissait de Wonwoo. Je ne voulais pas croire que cette personne inhumaine et glaciale était lui. Ingénue que j'étais, je voulais croire que le Wonwoo de mes souvenirs allait se manifester tout comme je pensais que mon frère allait se rétablir, et que  quand je rentrerais à la maison dans quelque mois mes parents m'attendront main dans la main.

Je me diriga vers les escaliers. Quand à Wonwoo, il disparut de mon champs de vision. arrivée à l'étage j'entra dans la première chambre que je trouvais. Grande, c'était peu de le dire. Décoré très sobrement, les seuls meubles qui s'y trouvaient étaient une grande armoire où je pourrais ranger mes vêtements et un grand lit ainsi qu'un bureau. Je posa rapidement mes affaires sur le lit et me dirigea vers la salle de bain qui se trouvait près de la porte de la chambre. Je me déshabilla rapidement et m'introduisit dans la douche. Alors que l'eau tiède ruisselait sur mon corps, je m'étonna de sentir sur mes lèvres des perles salés. Sans même m'en rendre compte j'avais commencé a pleurer. Je m'accroupis sur le sol, sous l'eau, tout en ramenant mes genoux près de ma poitrine. Doucement, j'extirpais cette douleur qui s'était accumulé depuis tant d'année.

C'est vrai que pleurer ne fera pas revenir les moments joyeux de ma jeunesse, et pleurer n'arrangeras pas mes futurs peines et mes afflictions.

-Mais des fois pleurer est plus doux qu'on ne le crois, murmurais-je pour moi même.