se mettre à la place de l'autre

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PDV ZACK

Je marche à travers les saules pleureurs pendant l'heure du dîné, les cheveux emportés par la légère brise qui filtre à travers les branches de ces magnifiques arbres. Je pris plusieurs goulées de
vodka puis continua ma promenade. Alors que je mettais un pieds devant l'autre, la tête qui tourne légèrement et le goût amer de la vodka dans la bouche, je distingua des bruits de froissements sur ma droite. Quelqu'un doit se promener tout près pour que je puisse aussi bien entendre ses pas. Ce doit être une jeune fille perdue sans défense au milieu des bois. Il faut vraiment être stupide pour se perdre derrière son école. Je ne porta plus attention aux pas que j'entendais et me concentra sur les miens à la place. Je sentis soudain un regard lourd peser sur moi. Sûrement la jeune fille qui s'est perdue en pleine forêt. Dans l'état où je suis je ne peux pas la raccompagner adéquatement à l'établissement sans risquer de laisser mes pulsions de jeune homme s'échapper. Je me contenta d'ignorer ce regard et continua ma route. Quand j'entendis les pas s'éloigner, je compris que la personne m'observait vraiment. Bon, il faudrait vraiment moi aussi que je commence à rentrer à l'école parce que si je continus de m'éloigner, je vais aboutir je ne sais où. Enfin arrivé dans l'établissement, je vais aux toilettes pour homme ayant comme but de me rincer le visage. De l'eau dégoulinant sur le visage, j'en profite pour rincer ma bouche pour retirer le goût brûlant de la vodka dans le fond de ma gorge. Je retire à nouveau une gomme de ma poche arrière et la garda en bouche pour changer du goût désagréable qui s'y trouve. Je m'essuya le visage avec le dos de ma manche de chandail. Par la suite, je sortis rapidement des toilettes et me précipita à mon casier prendre les cahiers dont je dois faire usage pour la prochaine période. En même temps je pris ma veste en cuir noir et l'enfila en prenant soin de cacher ma tête avec la capuche. Je fonce au local de maths et m'assieds à une chaise tout au fond de la classe. Ce local n'a pas de fenêtre alors il sera impossible pour mon esprit de s'évader comme aux deux cours précédents. Tandis que le cour commence, je me décourage de seconde en seconde, minute en minute. Ses traits fins me revinrent en tête subitement, comme sortis d'un rêve. Bien, je ne l'ai plus croisé depuis la première période le tuteur. J'ai l'impression que ses beaux yeux bleus et ses cheveux blonds ne sont déjà qu'un souvenir. Ça fait étrange le gars qui fantasme sur son enseignant. Depuis quand je fantasme en fait? On vas mettre ça sur le compte de la boisson. Finalement le cour se termine rapidement, malgré des explications ennuyantes et un entrain très peu contagieux de la part de Mme.Lamarche. La 4e et dernière période se termine en science, durant laquelle Mme.Daniel, pour se débarrasser de nous, nous a mis un passionnant (notez l'ironie) documentaire sur la vie des animaux à l'état sauvage et de leur mode de vie. Je marcha rapidement à ma case et lança littéralement mes trucs dedans. J'enfonça mon casque d'écouteurs sur mes oreilles et alluma ma musique presqu'à plein volume. J'agrippa fermement mon parapluie puis ramassa mon sac à dos avant de finalement sortir dehors. La pluie était revenue et tombait violemment au sol. Il faut croire que la belle température aura été de courte durée. Pratiquement personne n'était dehors, les autres élèves devaient être encore à l'intérieur, mis à part quelques uns qui courraient vainement à leur voiture en tentant de ne pas trop se faire prendre par la pluie. Je vis soudain de l'agitation dans un coin, pourtant aucunement caché de la vue des quelques personnes qui passent sans se soucier de ce qu'il se passe. J'arrête ma musique pour pouvoir entendre ce qu'il se trame.

-Tu pense que c'est juste en changeant de style que je t'aurais pas reconnu, même après deux mois de vacances? Ricana un grand brun un peu musclé.

Un gringalet aux vêtements plutôt cool et à l'air faible se tenait les jambes flageolantes dans un coin de murs, serré entre ceux-ci et le brun lui faisant face. Pris par surprise, le gringalet châtain se reçut un brutal coup de poing dans le ventre. Ses vêtements lui collaient à la peau ainsi que le brun agressif, à cause de la pluie martelant leurs corps.

-Bien tu t'es trompé petit enfoiré! S'exclame froidement le brunet en donnant un coup de pied dans le ventre du gringalet gisant sur le béton martyrisé par la pluie.

Après avoir assisté à cette scène, je sentis la même rage bouillonnante que la dernière fois m'envahir de l'intérieur. J'abandonna mon sac, mon parapluie et balança mes écouteurs sur mon sac. Je me fout qu'il pleuve. Je me dirigea vers le pauvre con qui s'en prenait au gringalet et lui assena un terrible coup de poing dans la mâchoire. Il a même pas eu le temps de comprendre qu'il se retrouve par terre. Je me mets à califourchon sur lui, l'attrape par le collet et le frappe une deuxième puis une troisième et plusieurs autres fois. Je ne peux plus m'arrêter, et plus je frappe, plus j'y prends plaisir et force. L'eau me coule sur le corps, passant à travers mes vêtements et me dégoulinant jusqu'à la pointe des cheveux. C'est plaisant de le voir saigner du nez, la bouche en sang, tentant d'articuler des paroles incompréhensibles.

-Alors ça fait quoi de se mettre à la place de l'autre, connard?! Demandais-je entre deux coups de poings qui passèrent près de l'achever.

Je m'arrêta et l'abandonna ainsi, dans la terre mouillée et salissante. Je pris le dos de ma manche de veste et essuya les quelques gouttes de sang qui m'avaient éclaboussée durant le carnage. Il n'est pas mort, il est juste sonné. Il se réveillera avec un rhume et quelques bandages au plus pire. Le gringalet s'est sauvé, sans même me remercier. Pendant que je battais ce gars, je n'avais pas fait attention au regard bleu scintillant qui me fixait, tétanisé, à travers les gouttes d'eau.

***
~Mais où est ta sagesse Zack?~

Mon tuteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant