"On vas faire avec"

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Il faisait noir, j'étais enfin un peu calmé et j'avais réussi à me défaire un peu de la réalité pour plonger dans les bras de Morphée qui n'avait pas l'air de vouloir me faire rêver pour oublier un peu plus mon chagrin. Peut-être que l'être céleste voulait m'éviter de faire de mauvais rêves? Je préfère m'en tenir à cette conclusion. Soudain, des picotements se firent sentir dans mes doigts et je pu entrouvrir les yeux. Malheureusement un violent mal de tête me les fit refermer dans la seconde d'après. Lorsqu'il fut passé, je rouvris mes yeux et observa les alentours et comme prévu je me trouvais bel et bien dans la chambre de celui que j'aime. Le garçon dormait paisiblement, comme si rien ne venait de se passer. Juste à la vue de son corps paisiblement étendu dans les couvertures, le bruit ainsi que le froid d'un doux vent frais dû à la fenêtre entrouverte et son magnifique visage endormi, n'importe qui pourrait penser que rien de cela ne s'est produit. J'aurais tellement aimé que ce soit le cas. Quelle heure était-il? Je chercha alors un réveil dans les alentours, il était évident qu'il en avait un, après tout, tous les adolescent en possédaient un. Au bout de quelques secondes de recherche je vis sur la table de chevet juste à mes côtés les chiffres rouges de celui-ci briller dans le noir. 3:22 a.m, c'est tard... Ou tôt en fait? Mes vêtements n'étaient nul part, Zack était endormi et j'étais fatigué aussi. J'étais seulement en sous-vêtement sous les draps. Je ne pouvais pas m'enfuir ou le réveiller. Devrais-je le réveiller? Nan, il a l'air trop confortable, ça doit lui faire du bien de prendre du sommeil. Il s'est sûrement beaucoup inquiété à mon sujet et en me trouvant dans la posture que j'étais, le retirer du pays de ses songes serait horrible comme remerciement de ma part. Une soudaine curiosité m'emporta et je fus tenté d'aller admirer à nouveau cette femme. Je tenta de me lever très doucement mais retomba aussitôt, pris d'une vive douleur dans le bas du dos. Enculé de Johnson.

Je retenta à nouveau, vérifiant si mon ange ne s'était pas réveillé suite à ma chute quelque peu mouvementée sur le matelas. Je me leva correctement et marcha à pas de loup jusqu'aux portraits cachés par cette tonne de dessins. Je les observa un peu, cherchant leur signification. Je ne manquerai pas de lui demander un jour. Mes doigts parcoururent les feuilles gribouillées d'oeuvres plus belles les unes que les autres avant de s'arrêter sur un d'eux. Le portrait de moi dans son carnet. J'avais presque oublié à quel point je l'aimais. Je souleva tranquillement cette muraille de portraits et de dessins fabuleux et perçu, seulement éclairé par le clair de la lune, le visage d'ange d'une femme aux yeux aussi perçant que son fils. Bon sang qu'elle est magnifique. Je sais maintenant de qui son fils retient le plus ses traits (sans vouloir offenser son père). Elle semble avoir des mains abominablement douces et bordel, ses lèvres sont tellement, tellement je ne sais quoi dire. J'ai l'impression de voir une version féminine de Zack. Je jeta un coup d'oeil à celui-ci et admira la ressemblance entre sa mère et lui, m'amusant à comparer des traits à d'autres. Il n'y a toutefois aucun doute, je préfère de loin Zack à cette femme. Sa génitrice reste Néanmoins splendide et semblait être une très bonne personne. Était-elle comme mon amant? Peut-être retient-il d'elle sur le point de vue caractère? Cela ne me surprendrais même pas. Soudain, deux mains vinrent se poser sur mes hanches, me faisant sursauter fortement. Lorsque j'identifia les doigts magnifiques du jeune homme je me calma aussitôt. Quand avais-t'il eu le temps de se lever?? J'ai dû tomber dans la lune, c'est la seule hypothèse possible car il me semblait qu'il y a à peine quelques secondes il dormait à poing fermé. Je repensa aux mains du châtain qui parcouraient mon corps pas plus tard qu'hier et frissonna en y repensant. Je tourna la tête vers le bel homme derrière moi mais en ancrant mon regard dans le sien mes yeux se remplirent d'eau et je ne pu que détourner le regard. J'en suis incapable. Après ce que je lui ai fait vivre je n'ai pas le droit de le fixer ainsi. Il ne mérite pas un corps souillé, il mérite un corps et une âme pure. Une boule douloureuse se forma dans ma gorge et bientôt il me devenait presque impossible de respirer tellement elle était grosse. Je me décala de Zack et me précipita loin de lui, jusqu'à me cogner sur sa table de travail. J'avais une étrange impression de déjà vu. Je ne fais que le fuir, le blesser et lui briser le coeur depuis le début. Il me regardait, comprenant sans doute mon comportement vu la tête blasée qu'il faisait. Il était beau comme un dieu, tout comme la femme des photos. Ses cheveux, ses yeux, ses lèvres, son corps tout cela sous le clair de lune c'était magique, j'avais l'impression que le temps était suspendu et que ce moment était le nôtre. Pourtant je ne pouvais pas me laissé bercer par cette douce atmosphère, aussi féerique qu'elle puisse être.

-Je, non, ne me touche pas. Tu risquerais de te salir si tu t'approche trop, tu ne mérite pas "ça", ce que je suis maintenant. Si tu savais comment je me sens mal d'avoir à te faire vivre cela. Si tu savais à quel point je me sens horrible de ne pas avoir pu me défendre mieux, si, si...

Je ne savais plus quoi dire, comme si j'avais perdu la parole. C'était tellement douloureux car je réalisais ce qu'il s'était produit, je réalisais que ce n'était pas une situation à prendre à la légère. Que ce n'était pas normal de se faire violer ainsi, de se faire abuser de son corps de cette manière. D'abord choqué par mon comportement sur la défensive et blessé par mes mots qu'il savait irréfléchis Zack prit une grande respiration, digérant mes paroles et l'appel au secours de mon subconscient. Les yeux pleins d'eau je ne pouvais que le regarder, impuissant, du meuble sur lequel j'étais agrippé, m'y accrochant comme à une bouée que si je lâche je coulerai dans les profondeurs de l'océan, de la même façon que Jack dans "Le Titanic".

-"Ça" comme tu dis, on vas faire avec, ce n'est pas toi qui est sale, c'est celui qui t'as fait ça qui l'est. Je t'interdis de croire ou même simplement de penser à t'en vouloir car ce n'est aucunement de ta faute. Ce gars n'est pas bien dans sa tête et on vas devoir faire quelque chose avec cet enfoiré je peux te le garantir mais ce qui compte en ce moment, pour moi, c'est toi. On vas avoir à passer par toutes les épreuves pas possibles mais si on garde la tête froide et nos mains entrelacées, on réussira.

Mon tuteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant