"Dis pas des trucs dans le genre.."

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-Ça ne te regarde pas.

Fut ma réponse face à l'impertinence et l'indiscrétion de la question que me posait Émile. J'étais tellement ennuyé et dégoûté de sa présence. Quand est-ce que ce fichu bus allait arriver à destination?! Il m'énerve aujourd'hui.. Le trajet me semble si long comparativement à d'habitude! Enfin, le transport en commun arriva à ma destination dans un coup de frein digne d'un conducteur de la ville. Aussitôt les roues en arrêt, je me leva d'une rapidité sans limite. Émile, submergé par son palpitant récit –Duquel je m'en balance depuis le commencement– n'y vit que du feu. Le transport en commun était déjà bien loin quand il réalisa mon départ, impossible pour lui de me revoir avant demain. Je l'aime bien ce Émile, mais bon sang qu'il a une grande gueule. Je crois que c'est sa façon de s'exprimer qui déforme ce qu'il veut dire. Ou bien il dit simplement tout haut ce qu'il pense tout bas.

J'arriva enfin devant l'immeuble du blond. Je monta les quelques escaliers à gravir pour être au niveau de la porte d'entrée lorsque soudain celle-ci s'ouvrit sur Johnson. Qu'est ce qu'il fout là lui? Est-ce qu'il vit là lui aussi? C'est pas possible, il est partout ce con! Il me tint la porte pour que je puisse entrer, un sourire hypocrite scotché au visage. Je ne répondit pas à cette sorte de grimace et me rendit à l'appartement de Chris, devant lequel je figea. Voulais-t'il me voir? Avais-t'il réellement oublié de partir sans moi ou bien étais-ce exprès? Étais-t'il avec Johnson il y a de cela quelques minutes à peine? Et si oui, qu'est-ce qu'ils faisaient ensembles? J'essuya ces doutes d'un secouement de tête énergétique, il ne pouvait pas penser ça de moi, il m'aime et je l'aime. C'est parfaitement suffisant pour me rassurer. Je regarda la porte, d'un beau bois vernis. Quelques imperfections avaient leur place dans le bas de celle-ci mais rien de bien dérangeant. Je donna trois coups frénétiques sur cette planche que je contemple depuis quelques minutes maintenant et entendis des pas s'approcher derrière celle-ci. La poignée dorée tourna et la porte s'ouvrit sur mon ange. Aussitôt la porte ouverte je lui sauta littéralement dessus, le prenant dans mes bras en souriant dans son cou. Il rit de son rire angélique et répondit à mon étreinte en enfouissant sa tête dans mon torse. Comme je l'aime, mon bébé d'amour. Nous rentrâmes dans l'appartement et je referma la porte derrière nous d'un petit coup de pied dans le bas de celle-ci. J'ai envie de poser mes questions mais j'ai peur de savoir ce qu'il me répondra. Alors je me tais. Parce que je ne veux pas savoir ce qu'il y a entre Johnson et lui. J'ai peur de connaître la vérité au fond.

-Est ce que ça vas?

La voix de Chris me sort de mes pensées.

-Je t'ai dans mes bras, ça ne peut que bien aller.

Ce commentaire lui fit apparemment plaisir, puisqu'il se cacha dans le creux de mes bras en resserrant son étreinte autour de ma taille. 

-Dis pas des trucs dans le genre.. Murmura t'il en rougissant.

Pourtant je ne dis que la vérité. J'huma l'odeur de ses beaux cheveux blond. Un délicieux parfum s'en échappait, mais je ne saurais décrire du quel il s'agissait. Il est unique, c'est mon coeur, je l'aime tellement. À m'entendre parler on pourrait croire que mes paroles sont celles d'une collégienne. Je l'emmena au salon, là où je le laisse tomber par en arrière sur le canapé. Je cala ma tête dans le creux entre sa clavicule et sa mâchoire et y laissa plusieurs baisés. À nouveau, un rire s'échappa de sa gorge, me faisant sourire contre la peau chaude de son cou. Le contact de mon souffle bouillant sur sa peau laisse celle-ci humide au passage.

-Ça chatouille!

S'esclaffa-t'il avant de me retirer d'où j'étais en me prenant doucement par les cheveux. Son magnifique sourire ornant son visage, ses yeux pétillants de joie. J'avais peur que ce stupide nouvel enseignant me prive à jamais de mon amour. Maintenant que Chris est devant moi, je réalise à quel point ce que je pensais était ridicule. Franchement, ce qu'il y a entre Chris et moi est bien trop fort pour céder au premier connard qui se pointe.

Il me regarda dans les yeux, profitant de ce moment pour me détailler de plus près. Ça n'est encore jamais arrivé entre nous deux. Un moment aussi rare et intime. Enfin, c'est arrivé une fois sous le saule derrière l'école mais on a été interrompu. Pour ma part, je plongea dans son regard, me perdant dans ce si beau bleu que j'aime. Ça a été tellement rapide lui et moi, il m'arrive de me demander si ce n'est pas qu'un rêve ou une blague. De mon pouce, je caressa la joue tiède et douce de mon amant, qui à son tour plongea son regard dans mes yeux aciers. Je m'abaissa doucement sur lui et d'une délicatesse infinie, posa mes lèvres sur les siennes. Il expira de soulagement, son souffle tiède faisant son chemin sur ma joue. J'entrelaça nos lèvres avec lenteur, comme pour mieux goûter à ces fines lignes rosées qui m'appartiennent. Je recula le temps de prendre un peu d'air et retourna à mon occupation. Mon coeur et le sien battaient à l'unisson, dans un rythme endiablé. Nos langues se rejoignirent et se touchèrent avec hésitation puis tel deux aimants s'attirent l'un l'autre. Mes mains parcoururent ce corps fragile et si magnifique pour elles. Chaque fois que j'y touche, c'est comme si c'était la première fois que je le découvrait. Et dieu seul sait comment j'aime redécouvrir cette peau bouillante, entendre ce coeur battre aussi rapidement juste pour moi et moi seul. La tension monta en flèche et tel les deux jeunes hommes débordant d'affection l'un envers l'autre que nous sommes, nous sombrèrent rapidement dans les limbes du plaisir charnel.

Peu de temps après, je lui faisais l'amour sur ce canapé, me plaisant à entendre les gémissements et supplications de mon amant pour accélérer le rythme. Chaque vas et viens étant lents, doux et débordant d'amour. Chris ne me griffa pas le dos cette fois et nous ne le fîmes pas sur le mur, comme notre première fois. Il joua dans mes cheveux, ce geste n'étant pas pour me déplaire. Je pris tout mon temps, me retenant de ne pas aller trop vite pour bien profiter de toutes ces sensations. Lorsque je toucha enfin ce point si sensible, je le pilonna, balançant mes coups de reins entre la rapidité et la lenteur. À quelques secondes de notre apogée, nous mélangeâmes nos sensations et nos émotions dans un baisé fiévreux et débordant de désir. Chris vint en premier -sur mon torse et sur son ventre-, se contractant et gémissant une dernière fois. Puis je le suivis dans un râle de pure extase, le remplissant et me vidant. Nous nous fixâmes, une lueur de luxure dans le regard pour chacun de nous.

Finalement je lui fis crier mon nom encore et encore. Je passa la nuit chez lui et nous parlâmes et rîmes ensembles jusqu'à ce que nos yeux ne se closent d'eux même. Enlacés, propres et au chaud emmitouflés dans ses couvertures, nous entremêlâmes une dernière fois nos lèvres ensembles avant de tomber dans les bras de Morphée. Je m'endormis rapidement mais non sans avoir encore mille et une questions sur ce Johnson.

***
~Plus ou moins de lemon?
Moi j'aime bien comme c'est
mais..
J'aime avoir votre avis~

Mon tuteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant