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L'homme robuste et moi étions cachés sur le côté d'une armoire antique. Le bois semblait être grugé par le temps et elle dégageait une odeur de moisissure. L'homme près de moi transpirait en abondance. D'incalculables gouttes de sueur coulaient lentement sur son front légèrement dégarni. En plongeant mon regard dans le sien, je ne pus m'empêcher de constater que ses yeux noisette renfermèrent de la frayeur.

— Comment t'appelles-tu? me demanda-t-il.

— Zoé et toi?

— Marc...

C'est alors qu'il se mit à me dévisager, sans aucune subtilité. Ahurie, je lui dis :

— pourquoi me scrutes-tu ainsi?

— Parce que tu m'intrigues! Me dit-il d'une voix mûre.

— Je t'intrigue?

— Oui! Pourquoi es-tu seulement habillée de noir?

— Parce que c'est ma personnalité et j'aime la noirceur, dis-je froidement!

— C'est quoi les cicatrices sur tes avant-bras?

Je regardai mes avant-bras, le regard vide. Un petit sourire narquois apparut sur mon visage absent.

— C'est pour chaque main levée sur moi et pour chaque pénétration forcée. Mon père aimait bien se défouler sur moi, que ce soit par coup de poing ou de pied. Il adorait inviter ses amis à venir abuser de mon intimité. Je me souviens de chaque coup de bassin, donné par plusieurs hommes, un à la suite de l'autre. Après chaque agression, seule dans ma chambre, je prenais un couteau de la cuisine et le déplaçai délicatement sur ma peau. Je me faisais une marque pour chaque homme m'ayant violée.

Je levai un peu mon chandail pour lui montrer les marques, qui s'étalaient sur mon corps. Les yeux remplis de haine, il me dit :

— C'est horrible, ses dégoutants! Je leur péterai la gueule à ces pervers!

— Tu comprends maintenant, je suis ici pourquoi? Je n'ai plus envie de vivre dans un monde cruel ou les hommes se comportent comme des animaux.

Je ressentais en moi le profond besoin de mourir. Je ne pouvais plus vivre avec cet abruti que j'avais comme père.

C'est alors que j'entendis des bruits provenant de l'étage. Je décidai donc d'aller jeter un coup d'œil pendant que Marc restait caché. Dans la pénombre du couloir, je sentis une main s'abattre contre mes lèvres. Un homme m'entraina vers une pièce et m'enferma à l'intérieur avec lui. Il alluma la lumière et me lança un regard assassin. Je vis une toilette et un lavabo en piètre état, je devais donc être adossée contre la baignoire. Je me débâtais de toutes mes forces, mais l'homme faisait au moins trois fois ma taille. Il me frappa violemment au visage. Puis il sortit un canif de sa poche, il me le planta directement sur ma joue gauche et continua de mutiler mon pauvre visage. Je criais et hurlais de douleur, mais la pièce insonorisée empêchait de faire entendre mes cris de douleur. Il sortit une grande scie et la planta directement dans ma jambe. Il sciait tranquillement ma jambe quand elle fut complètement arrachée, il fit la même chose avec ma deuxième jambe. Je souffrais, comme jamais. C'était comme si des dix roues me passaient sur le corps. Il sortit de la salle de bain et se mit à courir laissant derrière lui la porte ouverte. Je laissais échapper un cri de douleur, Marc apparut quelques secondes plus tard. Il avait le visage terrorisé, il regarda les deux bouts de jambes qui étaient étendues sur le plancher. Il me regarda droit dans les yeux et me dit sur un ton paniquer :

— Zoé, tes jambes! Elles sont... d

-détachée de mon corps, je sais! J'ai m... al

— Zoé! Reste avec moi s'il te plait!

Deux personnes entrèrent dans la salle de bain, mais restèrent près du cadre de la porte. Ils voulurent aider la jeune femme, mais elle les supplia de la laisser mourir. Ils se mirent donc à regarder la triste scène qui se déroulait devant leurs propres yeux. Marc prit la main de Zoé et attendait avec elle que la mort vienne la chercher.

— Merci, de rendre ce moment plus agréable lui dit-elle.

Les larmes lui montèrent aux yeux, il embrassa sa main et lui dit :

— Tout ira bien, tes souffrances font s'éclipser et tu te sentiras mieux, je te le promets.

Avant qu'elle ne laisse échapper sa dernière respiration, il lui chuchota à l'oreille :

— ton père ne te fera plus aucun mal...

Elle lui sourit et se laissa bercer par la mort. Marc se retourna et il n'y avait plus personne. Il retourna se cacher, le cœur lourd et les larmes aux yeux. 

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