Chapitre I: Closed

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/!\ Merci de bien vouloir lire la note de bas de page à propos des auras. N'oubliez pas de voter si cette histoire vous plait. Bonne lecture ! ;)

Deux cicatrices, d'un bout à l'autre du haut de mon dos. Je gémis, me tortillais en m'efforçant de couvrir mon corps de mes main et me mis à hurler. J'étais humaine. Humaine.

- Paul !
- Tu es enfin réveillée.

Une voix masculine, inconnue mais pourtant familière.

- Paul, Paul où es-tu et mes ailes, tu les as arrachées ?

Ma voix me fit un effet étrange, ma gorge était sèche et sifflante. Je n'avais encore jamais parlé. J'inspirai profondément. Sa main chaude glissa le long de mon dos, sur mes cicatrices (j'avais guéri vite) et un frisson me parcouru l'échine. Puis, je me retournai sur le côté en reniflant l'odeur du parquet froid. Je pressai ma paume contre cette surface lisse, rassurée. Ma nudité n'importait pas.

- Paul, j'ai... J'ai soif.

Je clignais des yeux plusieurs fois de suite. Ma vision se précisa et je distinguai un visage baigné de lumière dorée aux reflets chatoyants. Paul était penché au-dessus de moi, un verre d'eau à la main, un sourire sincère étirant sa bouche. Il était époustouflant dans la lumière du jour, il étincelait, comme au Ciel en fait.
Je ne savais pas vraiment ce qu'était la beauté mais il était vraiment beau, il n'y avait aucun autre mot. Elle émanait de l'intérieur, illuminait son âme et embrasait son cœur.

- Bon retour parmi nous la belle aux bois dormant ! Et tu as officiellement dix-sept ans aujourd'hui, en tant qu'humaine!
- Je suis humaine ? Vraiment ?
- Oui ma belle.

Il me tendit un grand verre d'eau que je vidais d'une traite. Le liquide frais inonda ma bouche, ma gorge et mon estomac. Je l'observais. Ses cheveux d'un noir ébène étaient courts et bouclés, ébouriffés en bataille sur son front. Il avait des pommettes hautes, un nez droit, une mâchoire puissante. Ses yeux d'un bleu profond me fixèrent intensément. Mais autre chose attira mon attention. Sa peau était tirée, semblait flétrie et terne, et des cernes énormes et bleutées sous ses belles prunelles trahissaient sa grande lassitude. Je frémis. Sa fatigue me transperça le cœur. La chute avait dû être également éprouvante pour lui. Je pouvais sentir au fond de lui-même ses ailes si pures et ourlées, peinant à rester pliées dans son dos et ses émotions, tourbillonnant dans ma tête, dans sa tête. Anxiété, joie, peur. Je vis ce qu'il vit. Les anges communiquent de cette façon, là-haut. Par l'esprit. Je peinais pourtant à percevoir ses pensées et du me concentrer pour y arriver. Tout était flou, comme si un voile transparent avait décidé de s'insinuer devant son esprit. Comme si il avait décidé de mettre une porte vitrée entre lui et moi. Frustrée, je me concentrais encore mais n'eus qu'un faible résultat, des images floues et informes.

- Tu as du mal. Tes pouvoirs vont s'amenuir d'ici quelques jours. Mais il te sera tout de même possible de les utiliser parfois, au prix d'une grande fatigue. Tu pourras en revanche cerner facilement les gens, par exemple. Et voir leur aura.

J'acquiesçais.
Ses ailes. D'une blancheur pure et innocente, elles inondèrent la pièce en une lumière crue, presque irréelle. Paul les avait dépliées et s'amusait à les faire battre devant moi. Des plumes tombaient, certaines s'éparpillaient et allaient s'étaler doucement contre les murs, tendues d'une manière invisible par la force du vent. Je ressentais tout. L'air contre ma peau, le froid qui m'envahit d'un coup. Je hurlais et me couvris en grelottant. Paul s'esclaffa et je fermais les yeux, imprimant ce souvenir unique à jamais. Je ne voulais plus le perdre. Mais je devais me séparer de lui. Il avait sacrifié tant de choses pour moi. Y compris son rang dans le Cercle, en défiant le Tout Puissant. Car il était mon complice, mon frère, mon protecteur depuis le début.

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