Chapitre III: Meet

260 12 0
                                    

Une douleur sourde s'empara de mon postérieur en même temps qu'une autre sensation. Je me senti de nouveau rougir, et j'eus très chaud, d'un coup. Romain était passé par dessus la séparation de nos balcons et se tenait à genoux devant moi, paniqué.

- Lie, est ce que tout va bien ? Tu me parlais et d'un coup tu es    tombée...

Mes joues s'enflammèrent tandis que je me relevais

- Ça va... Excuses moi, je crois que je ne suis pas très adroite.

Je fixais mes pieds en pestant intérieurement contre eux. Allaient-ils me faire le coup en public encore une fois ? Ou d'autres fois ? Ou même... Toute ma vie ?

- Ne t'en fais pas, ça restera entre nous ! fit-il avec une pointe    d'humour.

Nous rimes. Puis il y eu un petit silence gêné auquel il répondit par des gestes. Il se frotta l'arrière du crâne et se passa un bras dans le dos. Je l'étudiais plus attentivement. Ses muscles se dessinaient à travers son tee shirt, et même s'il n'en avait pas autant que Paul, je du m'avouer qu'il avait tout de même un certain charme. Il surpris mon regard et émis un nouveau rire.

- Tu me mate ?
- Je... Quoi ?
- J'ai  bien vu que tu me regardais.

J'esquivais, préférant changer de sujet.

- Que fais-tu comme études ?

Il fronça les sourcils, visiblement amusé.
- Je suis cette année en L2 d'histoire de l'art, car vois-tu, je suis un artiste.
Il ponctua sa déclaration d'un geste théâtral et je souri,curieuse.
- En quoi cela consiste ?
- Et bien j'étudie l'art sous toutes ses formes. Qu'il soit architectural, pictural, photographique... J'aime peindre, dessiner. J'aimerai vivre de ça.

Il soupira et se tourna vers le campus en s'accoudant à la rambarde du balcon. Son regard se perdit au loin et je senti son aura s'assombrir.

- Est ce que tout va bien, Romain ?
- Oui, ça peut aller.

Je savais qu'il me mentait. Son aura tourbillonnait désormais autour de lui, et avait viré d'un blanc lumineux et éclatant à un gris terne, sale.

Instinctivement, je lui envoyais des pensées positives et aussitôt, elle vira progressivement du gris terne au blanc cassé. Je le senti se détendre. Soudain, je soupirais en chancelant, car une violente migraine me scia littéralement le crâne et se propagea dans tout mon corps en une fraction de seconde. Je fus secouée d'effroi. Ce fut si intense et immédiat que je fus littéralement clouée sur place. Comme si j'avais été successivement roulée sous un bus, balancée sous un train et bousculée de toutes parts comme une vulgaire poupée de chiffon. Je me pliais sous la violence du choc.

« Je veux que cette douleur disparaisse, par pitié. »

J'eu ensuite la sordide impression que l'on m'enfonçait un fer chauffé à blanc dans la cervelle. Je hurlais en tentant de me rattraper à ce que je pouvais.

- Oh non, ce n'est pas possible...

- Lie ? Lie ? Tu m'entends ? Lie, putain !

Je perçu un écho flou, instable. Et je compris. La douleur physique était très probablement la contrepartie à mon choix de m'être libérée de ma condition servile. C'était ma punition. Il ne pouvait y avoir de liberté sans contrepartie, d'utilisation de mes pouvoirs en ayant renié ma nature sans épreuve en retour. Voilà que j'en payais le prix. Un travail  qui me semblait si simple auparavant lorsque je purifiais les Âmes  en les ayant absous de leurs péchés était  devenu une tâche insupportable et je gémis de douleur en m'accroupissant, me tenant la tête entre les mains. C'était infernal.

FallenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant