Chapitre 9

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Le lycée était devenu le moment préféré de ma journée. Je prenais même plaisir à parler à des personnes réelles et non plus à des personnages de séries télévisées, à écouter des professeurs nous saouler durant des heures, et à manger tous les midis une nourriture douteuse.

Les éternels regards dédaigneux de Barbara commençaient presque à m'amuser. Chaque jour, son visage affichait une grimace lorsqu'elle examinait mes habits, bien loin de ses codes vestimentaires. Elle portait généralement des mini-jupes ou des pantalons moulants, des talons hauts et des débardeurs courts qui dévoilaient sa poitrine généreuse.

J'enviais ses longs cheveux blonds qui descendaient avec discipline le long de son dos.

Rien à voir avec mes cheveux emmêlés.

En refermant mon casier, je consultai ma montre. Encore en retard. Et je devais traverser tout le bâtiment pour rejoindre le labo de chimie.

Génial.

Je courus, tout en relevant sans cesse la lanière de ma bandoulière qui glissait le long de mon épaule, et en tenant mes livres fermement dans mes bras. Je ne vis pas l'obstacle devant moi. Et le percutai.

BOUM.

Je chutai en arrière, laissant tomber mes livres sur le sol. J'avais mal, mais consciente du temps qui s'écoulait, je ne pouvais pas m'attarder sur la douleur. Je me redressai pour réunir mes livres et mes cahiers, et relevai la tête pour voir qui je venais de percuter.

C'était Ryan.

Accroupi, il ramassait ses affaires, tombées au côté des miennes. Il n'échangea aucun regard. Visiblement, il me snobait.

- Je suis désolée, je ne t'avais pas vu, m'excusai-je.

- Tu aurais pu faire attention, marmonna-t-il sans lever les yeux.

Je m'apprêtais à dire une remarque cinglante mais il avait déjà levé le camp. Rageusement, je rassemblai mes bouquins, tout en l'imaginant brûler sur un bûcher. Crétin.

- T'as reçu un coup, Raven ?

Mes yeux se posèrent sur Steve, qui m'observait d'un regard amusé. Il me tendit le bras pour m'aider à me relever.

- Merci.

- Tu n'as rien ? Ryan West est un vrai abruti !

- Ce n'est pas grave. Et toi, tu vas mieux depuis la bagarre au California Dream ?

- C'était rien. Je fais du football américain, je reçois des coups bien pires que ça. West est un petit gabarit, il m'a juste eu par surprise.

- Tu avais l'air pourtant en mauvais point, remarquai-je.

- Le docteur Osbourn m'a dit que j'avais fait une crise d'épilepsie. Cela explique les convulsions.

- L'important c'est que tu ailles mieux ! Steve, je suis vraiment désolée mais je dois y aller. La salle de chimie est à l'autre bout du bâtiment et...

- Quand est-ce qu'on pourra se revoir ?

Ebahie, j'écarquillai les yeux.

- Euh... on se recroisera sûrement dans les couloirs.

- Non, en fait... je voulais t'inviter à sortir samedi soir.

Mon cœur sautilla frénétiquement dans ma poitrine.

Je n'en revenais pas.

Je plaisais à Steve Adams.

Il voulait sortir avec moi.

Éléments : Les Porteuses (Bientôt en corrections)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant