Chapitre 13

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-       Qu'est-ce qu'il se passe ? geignit Rob d'une voix ensommeillée.

-       Je ne sais pas, murmurai-je.

Je me tournai vers les autres occupantes de la tente. Les filles dormaient paisiblement. J'écoutai leurs respirations régulières s'élever dans l'habitacle. En revanche, Rob était éveillé. Je l'entendis se redresser.

-       Keira, tu dors ?

-       Si je te réponds, c'est que je suis réveillée, crétin !

-       Tu as entendu le même bruit que moi ?

-       Oui, avouai-je.

-       Qu'est-ce que c'était ?

-       Aucune idée.

Les bruits qui nous avaient alertés ressemblaient à des pas précipités, et à des murmures. Et les rayons lumineux semblaient provenir de lampes de poche. Il devait sûrement s'agir de campeurs se rendant aux toilettes, mais j'avais un mauvais pressentiment : et si c'était autre chose ?

-       C'était un grizzli ?

-       Il n'y a pas de grizzlis à Stone Creek, Rob !

-       On ne sait jamais, répliqua-t-il, entêté.

J'ignorai sa remarque, réfléchissant plutôt à ce qu'il se tramait à l'extérieur.

-       Ce n'était pas un animal, Rob... c'était quelqu'un.

-       Un tueur, comme Jason Voorhees ? s'écria-t-il.

Une des filles remua. Nous attendîmes quelques instants, le souffle court, et n'osant plus faire le moindre geste. Après quelques secondes de vérification, je compris qu'elle s'était seulement agitée dans son sommeil.

-       Baisse d'un ton, Rob ! l'intimai-je. Tu vas réveiller les filles. Et arrête de dire des bêtises !

-       Des adolescents qui campent en forêt ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Ce n'est pas bon ça... pas bon du tout même ! se lamenta-t-il.

Je fouillai dans ma besace pour mettre la main sur ma lampe de poche. J'enfilai un jean, un t-shirt, et mes chaussures, avant de sortir sur la pointe des pieds.

Aucune lumière n'éclairait les autres tentes. Le campement était silencieux. Tout le monde dormait paisiblement. Pourquoi personne n'avait entendu ce qui nous avait réveillé, Rob et moi ?

Des bruissements sur la gauche m'intriguèrent. Des voix. Je m'aventurai donc dans cette direction.

-       Que fais-tu, Rob ? questionnai-je dans l'obscurité, sans qu'il soit nécessaire de me retourner pour vérifier si c'était bien lui.

Je ne reçus aucune réponse en retour, à part le hululement d'un hibou, et le bruit des feuilles s'agitant dans les arbres. Je me retournai avec impatience.

-       Inutile de te cacher, je sais que tu es là. Même un éléphant serait plus discret.

Rob, vêtu de son pyjama, se tenait derrière un arbre. Je croisai les bras en me moquant de son accoutrement.

-       Que fais-tu derrière cet arbre ?

-       Je te suis, pardi ! Je ne reste pas tout seul là-bas ! Tu imagines, si jamais je me retrouve nez-à-nez avec le serial-killer ?

-       Il n'y a pas de serial-killer, Rob ! répondis-je, agacée, tout en me massant les tempes. Retourne te coucher.

-       Hors de question ! C'est toujours celui qui reste sur place qui se fait tuer !

Éléments : Les Porteuses (Bientôt en corrections)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant