- Tu es belle Keira, admira ma sœur en jetant un coup d'œil sur le travail de Rachel.
Après le supplice de la coiffure et du maquillage, Rachel me fit enfiler la robe qu'elle m'avait choisi. Evidement, je n'avais pas eu mon mot à dire en magasin, vu que je qualifiais chaque article qu'on me présentait par un seul mot : horrible.
Je m'approchai de la glace pour m'examiner. J'étais bouche bée. Rachel s'était surpassée. La robe me convenait parfaitement : ni trop courte, ni trop moulante, ni trop classe. Une robe patineuse bleu marine qui faisait suffisamment décontractée pour être portée dans un stade. Les manches s'arrêtaient à mes avant-bras, masquant qu'à moitié ce que j'avais inscrit au feutre ce matin : tout n'est que fantôme à travers moi. Rachel avait tenté de tout nettoyer au savon, mais je l'avais empêché, menaçant de ne pas porter la robe. En revanche, j'adhérais entièrement aux chaussures : des petites bottines couleur chocolat.
Je passai mes doigts dans mes cheveux. Ils étaient soyeux pour la première fois de ma vie. Fini les nœuds et les formes, ils étaient à présent raides comme ceux des asiatiques. Des petits bracelets dorés pendaient lâchement sur mes poignets, et le médaillon de ma mère remuait contre ma poitrine. Par chance, tante Katelyn ne l'avait jamais connu puisqu'elle avait avalé mon mensonge : je l'ai acheté.
- On peut y aller, nous pressa Rachel en n'oubliant pas de me tendre une pochette immonde pour remplacer ma besace fétiche.
***
Le football américain était un sport incompréhensible pour la petite anglaise que j'étais. Pour moi, le football ce n'était pas le football américain, c'était ce qu'ils appelaient ici le soccer. Ridicule. Pourquoi ne faisaient-ils pas comme tout le monde ?
J'essayais de suivre les commentaires du présentateur et imitais la foule, à chaque fois que celle-ci se levait ou acclamait. Les règles étaient compliquées. Pour moi, le but du jeu était de pousser les joueurs adverses, afin qu'ils s'écroulent la tête la première dans la boue.
En revanche, j'admirais Steve qui filait gracieusement à la vitesse de la lumière en possession du ballon. Personne n'arrivait à le rattraper. Rob tentait vainement d'expliquer les règles du jeu aux filles, mais elles préféraient admirer les joueurs. Par gentillesse, je tachais de montrer un peu d'intérêt à son discours passionné, bien que cela m'ennuyait autant.
- Quelqu'un veut des frites ? nous proposa Rachel.
J'étais soulagée de la voir enfin revenir avec nos boissons, car c'était la seule qui osait dire à Rob de se taire.
- Oh oui ! s'empressa de répondre notre ami.
Il lui arracha le cornet de frites des mains, sans faire attention au regard assassin qu'elle lui lançait.
- Où vas-tu ? m'interrogea Lya.
- Je vais faire un tour aux toilettes. Est-ce qu'il y en a dans les parages ? demandai-je en me tournant vers Rachel.
- A l'entrée B, répondit-elle en pointant du doigt l'accès le plus proche.
Les toilettes devaient se trouver quelque part dans un monde parallèle. J'étais bien sorti par l'entrée B, mais il n'y avait rien. Rachel s'était-elle trompée ? J'entrepris de chercher quelqu'un pour m'aider, mais il n'y avait pas un chat.
En faisant le tour du périmètre, j'entendis des voix. Et un cri qui me transperça les tympans. Que se passait-il ?
Je m'approchai silencieusement pour en savoir plus. Lorsque je fus suffisamment près, je me collai contre le mur pour écouter.
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Éléments : Les Porteuses (Bientôt en corrections)
ParanormalJamais Keira Raven n'aurait imaginé quitter l'Angleterre pour retourner vivre à Stone Creek, la ville qui l'a rendue orpheline. Cette même petite bourgade qui a fait de son père, l'assassin de sa mère. Pourtant, Keira est bel et bien de retour, acco...