Éléments : Les Porteuses (Bientôt en corrections)

Chapitre 24

            

-       Tu sors ? me questionna Lya en remarquant ma veste et mon sac posés sur mon lit.

Je m'étudiai dans le miroir. J'avais enfilé une tunique en dentelle grise, un jean et des converses vert pomme. Mes cheveux étaient rassemblés en queue de cheval.

-       Oui, dis-je en reposant ma brosse d'un geste pressé.

Lya s'accouda sur mon lit et me regardait finir de me préparer.

-       Et tu vas où comme ça ?

-       A la bibliothèque, répondis-je tout en regroupant des deux mains mes affaires que je fourrais dans mon sac.

-       Je peux venir ?

Je la regardai, ébahie. La situation était irréelle.

Lya, dans une bibliothèque ?

Après réflexion, je haussai les épaules. Après tout, pourquoi pas ?

-       Seulement si tu es prête d'ici deux minutes.

-       C'est faisable, cria-t-elle, surexcitée en se ruant dans sa chambre.

***

-       Tu comptes faire quoi ? me demanda Lya une fois arrivées sur le parking.

-       Chercher des livres sur l'histoire de Stone Creek. Peut-être trouverais-je des informations en rapport avec les porteurs ?

-       Tu crois honnêtement qu'on va y parler des porteurs ? C'est sensé être secret, je te rappelle !

Je n'étais pas venue jusqu'ici pour me faire sermonner, ni pour écouter ses moqueries.

-       Il y a sûrement à ce sujet quelques textes cachés, ou bien des sous-entendus. Et de toute façon, si cela ne t'intéresse pas, tu peux rentrer. Je ne t'ai pas forcé à venir surtout si c'est pour avoir pour seule compagnie tes remarques stupides.

J'avançai rapidement devant l'imposant bâtiment défraîchi. Lya piétinait à ma suite.

-       Tu te trompes de chemin, Poudlard ce n'est dans ce pays, poursuivit-elle, jamais à court d'idées. Si tu veux des livres magiques, faut retourner en Grande-Bretagne.

En franchissant l'entrée, j'entendis Lya émettre un hoquet de surprise aussitôt suivit d'un ricanement.

-       Quoique... Ca paraît vieux ici ! Ca ne m'étonnerait pas de trouver un vieux livre magique.

Après avoir traversé le grand hall silencieux, elle me suivit dans le premier couloir sur notre gauche. Elle passa furtivement ses doigts sur quelques livres disposés sur l'un des présentoirs. Un écriteau indiquait qu'il s'agissait des nouveautés.

-       Personne ne doit venir ici vu toute la poussière qui s'est entassée. Les livres n'ont pas été déplacés depuis des lustres ! Et regarde ça ! poursuivit-elle en pointant du doigt un bouquin sur une étagère. En nouveauté, ils ont mis Les Misérables de  Victor Hugo. Ils ont deux siècles de retard ?

Je ne relevai pas ses blagues, happée dans mes recherches. Je parcourrai des doigts les côtes des ouvrages.

Ma sœur continuait de me suivre en jacassant, ce qui m'empêchait de me concentrer. Je lui aurais bien enfoncé un livre dans la bouche afin de lui clouer le bec. Qui sait, par chance elle pourrait même s'étouffer avec la poussière ?

-       Mettre à la rigueur Twilight ou même les vieux Mary Higgins Clark, je comprendrais mais là, quand même ! Ils ne vont pas attirer la clientèle en proposant ce genre de nouveautés. Je te parie qu'en revenant dans un mois, on retrouvera exactement les mêmes !