Éléments : Les Porteuses (Bientôt en corrections)

Chapitre 31

Within Temptation - See who I am 🎧

- Docteur Osbourn ? Que... que faites vous ici ?

Déterminé, il s'avança dans notre direction d'une démarche assurée.

- On est attachées, libérez-nous ! Les jumeaux sont complètement fous ! hurla ma sœur.

Il passa devant nous sans nous adresser le moindre regard. Nous étions invisibles. Sous mes yeux effarés, je le vis s'approcher des jumeaux, un sourire dessiné au coin de ses lèvres.

- Pourquoi ne vient-il pas nous délivrer ?

Ignorant sa question, je prêtai plutôt attention à la scène qui prenait forme devant nous. Tout cela était surréaliste.

Monsieur Osbourn ne semblait pas affecté de nous trouver ainsi : affaiblies et prisonnières. Bien au contraire, son visage affichait un sourire serein lorsqu'il se retrouva devant ses enfants alors qu'il devrait normalement les empêcher de nous faire du mal. En y regardant de plus près, je décelai sur ses lèvres un rictus de satisfaction.

Il n'allait pas stopper les jumeaux.

Il les félicitait !

- Je ne crois pas qu'il soit venu pour nous sauver, Lya, répondis-je avec effroi.

Aussitôt, ma sœur dirigea son regard dans la même direction et observa, avec impuissance, le piège dans lequel nous étions toutes les deux tombées.

J'avais toujours soupçonné quelque chose de suspect chez les jumeaux mais jamais je n'aurais songé une seule seconde que le docteur Osbourn était impliqué dans leurs manigances. D'ailleurs, les jumeaux étaient-ils réellement les têtes pensantes de cet enlèvement où obéissaient-ils à quelqu'un de plus sournois ?

Lya jura lorsqu'elle le vit serrer dans ses bras Morgane et Léo.

- Bon boulot, les félicita-t-il. J'ai réussis à l'emmener avec moi, comme prévu. Vous pouvez aller le chercher, je m'occupe d'elles.

Chercher quoi ?

Sans ajouter le moindre mot, Léo et Morgane approuvèrent et tournèrent les talons, s'enfonçant à vive allure dans l'obscurité de la forêt. Je ne savais pas d'où me venait cette troublante pensée mais j'aurais souhaité qu'ils restent tous les deux à nos côtés, angoissant à l'idée de nous retrouver seules avec leur père.

Lisant en moi comme dans un livre ouvert, Peirce Osbourn se tourna vers nous pour nous contempler. Je soutenai son regard afin de le défier, décidée à ce qu'il ne puisse pas deviner la peur qui me parcourait.

- Bonjour mesdemoiselles, je suis ravi que vous preniez part à cette cérémonie, s'exclama monsieur Osbourn d'une voix gutturale qui me surprit tant elle s'éloignait de l'originale.

- De quelle cérémonie parlez-vous ? grogna ma sœur.

- La Cérémonie des Pouvoirs, voyons ! répondit-t-il avec exaspération, comme s'il avait affaire à une parfaite idiote. Nous sommes à la première nuit de l'été et tous les ans, la Stèle nous livre ses pouvoirs enchanteurs.

- Impossible. La Stèle ne s'est pas ouverte depuis seize longues années, déclarai-je, fermement.

Il s'approcha de moi avec une rapidité déconcertante.

- Tu crois être plus intelligente que moi, petite ? Tu ne connais rien, rugit-il.

Avant que je ne puisse répliquer, il me gifla violement. Sous la puissance de sa frappe, ma tête percuta l'arbre auquel j'étais liée. Je sentis une substance liquide et chaude couler le long de ma nuque. Probablement du sang.