Tout cela se poursuivait déjà depuis plus de deux semaines. Marc ne cessait de revenir à l'attaque, de me draguer des pires façons qu'il soit et de me comparer aux filles qui le vénéraient tel le dieu du lycée. Je n'étais et ne ferai jamais partie de ces idiotes-là qui n'accordaient aucune importance à la véritable personnalité de celui qu'elles idolâtraient. De mon côté, plus je voyais Julien et plus j'en devenais folle. Nous continuions toujours de nous voir malgré les grincements de dents de Cindy, nous faisions quelques fois le trajet jusqu'au lycée ensembles, de préférence quand Alexa ne pouvait pas. Je lui avais raconté presque tout sur moi ; mon enfance, ma famille, mes amis... et tout ce qui était susceptible de renforcer nos connaissances l'un envers l'autre. Je connaissais sa date de naissance, sa ville natale, lorsque sa mère et son père l'avaient élevé dans la grande ville de New-York, quand son père était mort dans cet accident où le taxi était tombé d'un pont sans raisons, sa mère qui n'avait pas pu les élever seule et qui était revenue à Seattle pour trouver un travail de coiffeuse. J'avais de la peine pour lui quant à l'histoire de la voiture et du passager. Je voyais bien qu'il avait du mal à en parler mais il m'avait avoué que moi et Camille étaient les seules au courant de la raison de la mort de son père en dehors de sa famille et qu'il plaçait une grande confiance en moi. Plus les jours passaient, plus je ressentais le besoin d'être avec lui. Les moments en son absence étaient passés d'une simple déception à un immense et infernal supplice. Quand je ne le voyais pas, Je me sentais physiquement vidée de toutes mes forces. Il était pratiquement devenu indispensable à ma survie. Depuis l'incident devant la salle de musique, nous avions évité le plus possible de nous toucher, même si j'en mourrais d'envie. Cela faisait déjà quelques temps que j'étais consciente d'être éperdument amoureuse de lui mais cela ne me semblait pas être une raison suffisante pour éprouver cette souffrance due à son éloignement. Je passais aussi le plus possible de temps avec Camille, ne perdant pas espoir qu'un jour elle m'explique tout ce qu'elle sait sur moi. Je lui avais également raconté les éléments principaux de ma vie, ce à quoi elle m'avait offert en échange tout ce que j'avais d'important à savoir sur elle. Elle était née à San Francisco où sa mère mourut en la mettant au monde. Son père ne s'en était jamais remis et s'occupait peu d'elle tellement il devenait dépressif, bien qu'il l'aimât quand même et la considérait comme la seule chose qu'il lui restait de sa défunte épouse. Il avait fini par périr dans un accident de moto alors qu'il avait trop bu et son oncle l'avait gardé jusqu'à ce qu'elle veuille quitter la maison et vivre seule. Elle avait emménagé en même temps que les Comane dans un appartement de Seattle non loin de notre établissement scolaire.
J'étais en train de parler avec Alexa pendant le cours de mathématiques. J'attendais toujours le jour où je pourrai me confier à elle comme autrefois mais moi-même je ne saurais comment tout lui expliquer. Et je ne connaissais qu'une seule personne capable de cela.
Comme dans notre nouvelle habitude, Camille vint me rejoindre pour l'heure du déjeuner. Alex qui sortait du cours d'Anglais avait été retenue par le professeur à cause de sa note au dernier contrôle, et on ne pouvait pas dire que je ne l'avais pas prévenue. Nous nous attablâmes à une table isolée du reste des adolescents et aussitôt nos plateaux déposés, elle se pencha vers moi.
- Il faut que je te parle de quelque chose d'important... me déclara-t-elle sur un ton très sérieux.
Mon rythme cardiaque s'accéléra brutalement. Elle remarqua tout de suite mon changement d'expression et comprit que j'avais longuement attendu cette discussion. J'attendais bien trop de réponses pour qu'elle puisse toutes me les accorder maintenant, mais j'espérais pouvoir tout de même obtenir une simple piste. Quand j'écarquillai des yeux emplis de curiosité, elle me gratifia d'un sourire en coin.
- Elsa, je suis au courant pour tout ce que tu aimerais savoir et je compte bien t'aider. C'est en quelques sortes la raison de ma présente à Seattle, pour toi... et Julien
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La Force du Lien
RomanceDepuis que ce champ électrique avait traversé son corps, plus rien ne fut comme avant. Lorsqu'il l'avait rattrapé par la main, le courant l'avait paralysée. Ce n'était pas son imagination qui déraillait, non. Dans son regard, elle lisait la même sou...