La lumière inondait ma vision à travers mes paupières closes. Je me recroquevillai sur moi même quand les images revinrent à moi. Sa voix, son parfum, ses yeux brillants, ses cheveux sombres et la sensation lorsque je l'embrassais. Ça avait l'air tellement réel, comme si tout s'était passé la veille. C'est même l'impression la plus puissante que j'avais, alors je commençai à faire de grands gestes dans tous les sens sans ouvrir les yeux. Quand je devinai que personne n'était près moi, j'eus un sursaut d'effroi et me redressai brusquement en me réveillant pour de bon.
- Elsa ?! Tu as fait un cauchemar ?
Il était bien là, à l'autre bout du lit, adossé contre le mur derrière le bois du meuble.
Hors de ma portée.
Quand il me vit soulagée, son inquiétude s'apaisa également.- Julien ! Tu es toujours là !
- Bien sûr, où voudrais-tu que j'aille sans toi ?
Cela paraissait tellement évident pour lui, pourtant je me croyais plus handicapante qu'autre chose. Je me précipitai sans réfléchir vers lui et lui sautai dans les bras en me blottissant contre son torse. C'était peut-être un peu direct - mon cerveau étant encore à moitié endormi - mais il ne s'en plaignit pas par la suite. Il fut obligatoirement surpris mais ne resta pas longtemps distant. Je fus aux anges lorsque je le sentais à nouveau me serrer contre lui, quand je fus une nouvelle fois envahie par ce sentiment de sécurité immédiate.
- Pardon de m'être éloigné de toi, s'excusa-t-il, mais ta mère est passée jeter un coup d'œil dans ta chambre ce matin avant de partir, et j'ai jugé préférable qu'elle ne te voit pas aussi... près qu'en ce moment.
Si j'étais devenue aussi folle de lui, ça m'était tout à fait égal. Même s'il avait eu raison d'agir ainsi.
- Merci, c'était la bonne chose à faire.
Je me rendis compte que, l'un comme l'autre avions gardé les mêmes vêtements que la veille. Pour ma part, j'étais trop crevée pour quoique ce soit avant de me coucher, et je refusais catégoriquement de m'éloigner de Julien, même dans une pièce voisine.
- Au fait, j'adore tes cheveux dès le matin, lança-t-il.
Je relevai la tête et remarquai que les siens étaient autant en bataille que le résultat que j'avais quotidiennement l'habitude de voir dans le miroir chaque matin. Je pouffai.
- C'est marrant ce que tu dis, parce que les tiens sont encore plus géniaux.
Je reposai mon front contre le sien. Il s'empara d'une de mes mains et l'apporta lui-même à sa joue avant d'esquisser un agréable sourire.
J'entendis une sonnerie de téléphone, différente de celle de la mienne. Je reconnus la mélodie du portable de Julien entendue récemment dans le parc hier. Il détourna la tête sans grande envie et chercha d'où venait le bruit. II dénicha finalement l'objet au pied de la commode de nuit et décrocha.- Camille ?
Camille ! Je me souvins subitement de toutes les explications qu'elle nous devait et cela anima un tourbillon infernal dans mon cerveau. Nous avions toujours besoin de réponses nettes.
- Comment as-tu su... Laisse tomber. Je vais la prévenir mais je pense que ce sera possible. D'accord pour dans une demi-heure.
Après quelques brèves phrases, il reposa le téléphone et se tourna vers moi. Je le précédai en rapidité.
- Ou devons-nous nous rendre dans trente minutes ?
Il grimaça.
- Chez elle apparemment. Elle compte nous donner des... explications. Une "clarification" des choses, plutôt. Elle dit qu'on est prêts à l'entendre.

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La Force du Lien
Roman d'amourDepuis que ce champ électrique avait traversé son corps, plus rien ne fut comme avant. Lorsqu'il l'avait rattrapé par la main, le courant l'avait paralysée. Ce n'était pas son imagination qui déraillait, non. Dans son regard, elle lisait la même sou...