Chapitre deux

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Cet homme est une Ferrari. Dommage pour lui qu'il ai déjà le surnom de chauve-souris. Il marche vite, bien trop vite pour moi qui n'ai dormi que quelques heures cette nuit.

Une fois arrivée devant la porte du directeur, celle-ci vint à s'ouvrir d'elle-même.

Encore l'une de ces nouvelles inventions, pensais-je.

Assis sur sa table, il mit quelque temps à remarquer ma présence.
C'est le genre de directeur totalement décalé et au look décontracté. Il n'est ni méchant ni intransigeant, mais il attend beaucoup des autres. Cependant, je le suspecte depuis ma rencontre avec lui, de ne pas être un homme honnête, il ne vous regarde jamais longtemps dans les yeux.

Et oui, j'ai une tendance impulsive à analyser les comportements des hommes. C'est comme un mécanisme très fiable. Mais lui, il est compliqué à cerné. J'ai beau faire des recherches approfondies sur son passé mais, rien, il est comme inexistant.

Il se tourna vers moi d'un air ravi :
-Bonsoir Maria
-Bonsoir ? Mais il n'est que 10 h monsieur, vous avez une tendance à vivre dans le noir vous ! répondis-je du tac au tac plein sourire

J'ai compris qu'avec lui, il fallait toujours user d'un ton léger pour le mettre à l'aise et tenter de lui soutirer des informations. Cela marche plutôt bien d'ailleurs.

-C'est vrai excuse moi, il sourit.
Je t'ai faite venir au sujet de ton entrée dans cet école. Tu sais bien que si tu as été prise, c'est grâce à ce pacte que nous avons fait.
-Oui monsieur. Je me languis d'en savoir plus.
-Bien, j'ai le projet depuis quelque temps de créer une classe spéciale dans l'Académie. Et ce projet vient d'être réalisé ! Dit-il avec des yeux brillants. Puis il commence à gigoter, dans les quelques secondes où son regard fixe le mien, j'observe une lueur de crainte.

-Pour être bref, ces élèves sont plutôt... Différents.
Ils étudieront la nuit avec des professeurs particuliers et logeront dans le vieux manoir situé dans la forêt interdite.
Ton travail sera de veiller à ce qu'aucune personne entre la classe de jour et la classe de nuit n'entretienne un échange avec eux, ne serait-ce qu'à travers un regard. Tu as compris ?

Je ne comprends pas, pourquoi faire étudier des personnes la nuit. Ce n'est pas humain tout de même !

-Mais pourquoi ne pas les ... Mêler aux autres ? Nous avons encore des chambres libres à l'étage interdit, et, surtout ne pensez pas que j'y suis allée. Vous me connaissez, c'est juste les rumeurs, tout ça. Merde je me suis encore cramée tout seule. Son visage reste impassible.

-Pour leur sécurité.

Son ton glacial me fit frissonner. Est-il vraiment si sérieux ? Autant en avoir le cœur net.

-Vous amenez des fous dangereux à l'Académie ? Vous n'oseriez pas tout de même ? Je ne suis pas sûr que les fils à papa en seraient contents. Oups, j'ai encore dérapé, je n'aurais pas dû dire ça tout est fini.

Il se mit à rire.
-Bien sûr que non Maria, je te faisais marcher. Aller, vas te reposer avant ta toute première garde. Leur premier cours commencent ce soir à 21 h tapantes, charge toi de les accompagner.

C'est si tôt, il ne me laisse pas le choix. Je vais devoir assumer notre pacte écrit, signé et approuvé par moi-même. Je repense à ce moment un peu trop solennel : « Moi Maria, je promets d'être une élève prometteuse et d'aider au bon fonctionnement de l'institution, par les missions que me dictera le directeur. En échange celui-ci prendra en charge la totalité de mes frais de scolarité. »
Je m'attendais à remplacer une femme de ménage sous contrat, aider le jardinier, ce genre de mission. Certainement pas à encadrer des étudiants assez fou pour préférer la sobriété de la nuit à la clarté du jour.

-Bien monsieur.
Je commence à partir.

-Oh, et, une dernière chose. Ne parle d'eux à personne, quoi que tu voies ou que tu puisses entendre, tu devras rester discrète.
-Promis, répondis je

Décidément, toute cette histoire est bien bizarre.

Sur ce dernier mot, je fais demi-tour, la porte se referme comme à mon arrivée, c'est-à-dire, toute seule. Une fatigue intense me traverse alors soudainement, mon corps me lâche et mon contrôle avec. Je tombe dans les pommes sans en avoir pleinement conscience.

À mon réveil, j'ai un gros mal de tête, je parvins à ouvrir les yeux.
Sérieux, ne me dites pas que ...
Je suis à l'infirmerie ! Un gros panneau l'indique.

Je criai mon réveil, mais personne ne répondit. Je suppose que l'infirmière est partie. Sur une table à ma droite, un verre et une gélule. "Bois moi" Est inscrit sur un post-it posé au-dessus.

Après avoir pris le médicament, je me rappela la discussion avec le directeur.
Et mon rendez-vous de ce soir ... Punaise, si l'infirmière est partie alors ... Il est tard ? Leurs cours vont commencer ?
La grosse pendule suspendue au mur me l'indiqua , 21 h.
Merde.

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Maria & La Classe de NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant