Lettres à Miles

Une autre plume, dans ce même carnet

Tout passait plus vite avec Luna.
Le temps, la vie, les moments passés ensemble, elle ne laissait plus de place à l'ennui.
Luna était en réalité une grande bavarde, mais on ne se lassait pas de ses histoires et monologues, elle était si intéressante, curieuse de tout, passionnée pour tout ce qu'elle faisait et cultivée, que chaque mot s'échappant de ses lèvres s'incrustait dans nos esprits pour ne s'en aller jamais.
Mais elle était pourtant si puérile, enfantine et innocente.
Je l'a voyais encore en fermant mes yeux une fraction de seconde, tourbillonnant d'un pas léger sur les rebords des trottoirs, ses robes et ses jupes tournoyant autour d'elle, telle une petite fille sur le chemin de l'école.

Elle était de ces gens d'une maturité précoce, mais qui gardaient en eux cette lueur de jeunesse. On voyait dans ses yeux, l'étincelle de la passion, une passion qui grandissait dès qu'elle m'observait.

De ses mains délicates, elle entourait mon cou et se pendait à moi, et je la faisais tourner doucement en agrippant ses hanches.

Une impression de vie idéale pénétrait en moi, embaumante.

Nous faisions connaissance, nous, deux personnes nous connaissant depuis l'enfance, ayant grandit côte à côte, mais qui ne nous étions pas échangé plus de trois mots.
Elle sublimait ma vie, elle était mon soleil, mon tout, ma vie, ma raison d'être, et pourtant, nous nous connaissions réellement depuis si peu, mais déjà je l'aimais, rien ne comptait plus à mes yeux que son bien-être et son confort.

Alors, tous les jours, je m'efforçais d'être moi et non pas une copie sans, et chaque journée était le plus beau jour de ma vie. Alors un soir nous avons fait ce que chaque couple a fait, ce n'était pas précoce et irréfléchi, c'était simplement le continûment de notre amour.
Luna, ma lune, je t'aime.

Miles.