Chapitre 7

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Les vacances passèrent rapidement et je n'eu aucune nouvelle de Kevin...

Ma colère était quelque peu retombée mais mon cœur était déchiré. C'était les premières fêtes de Noël où je ne réussis pas à sourire, malgré la présence de ma cousine aînée. On était pareilles toutes les deux mais elle n'avait pas réussi à me faire sourire le fameux soir du 24. La fête battait son plein, mes cousins jouaient mais la tempête grondait dans mon cœur. Ce manque de nouvelles devenait de plus en plus inquiétant et j'étais heureuse de rentrer en classe le lundi matin.

J'arrivai en cours de français en attendant que Kev' vienne s'asseoir à côté de moi. Les deux pimbêches de la classe arrivèrent et me jetèrent un regard noir. Je n'y fis pas attention mais ce qui me fit paniquer, c'est que Kev et son meilleur ami, David, n'étaient pas là. Le prof ne les marqua pas absents sur la feuille qu'il remplissait à chaque début de cours. Je fis mine d'écouter mais je pensais sans cesse à lui. Je regardais la neige fine qui couvrait le béton de la cour et les gouttes ruisselant sur les carreaux. Le prof vit que je n'étais pas attentive mais il ne me dit rien.

Je partis vite chez moi quand la journée fut finie. Mes devoirs furent expédiés assez rapidement. Je laissai tomber pour ce soir en espérant que Kevin serait là demain. Je devais lui parler le plus vite possible. Je voulus lui envoyer un SMS mais après l'avoir tapé, je me rendis compte que tout ça ne servirait à rien d'autre que de nous faire du mal. Il m'avait fait du mal mais je n'arrivais pas à le laisser et à ne plus l'aimer. Je repensais au goût de ses lèvres, à la brillance de son regard et à son sourire... J'étais couchée dans mon lit, la musique de Titanic dans les oreilles quand mon portable vibra. J'ouvris le message en croyant que c'était Kevin mais je vis un autre nom sur mon portable. Mon cœur s'accéléra comme à chaque fois. Je lis le message et inconsciemment, les larmes recommencèrent à couler.

Lundi 5 janvier, 21h24 : Mon bébé, je sais que tu ne vas pas très fort en ce moment... Je sais que tu n'es pas dans la bonne période de la vie et que c'est difficile pour toi mais sache que même si ton papa et moi, nous ne nous aimons plus comme avant, je sais que nous parlons souvent ensemble à ton sujet. C'est lui qui m'a prévenu que tu n'avais pas le moral. Même si je suis loin de toi en ce moment et que je ne peux pas te prendre dans mes bras comme quand tu étais petite, tu es dans mon cœur et tu y auras toujours ta place ma chérie. Ta Maman qui pense bien à toi. Je t'aime mon petit ange.

Je pris la peluche qui m'accompagnais depuis toujours, un petit chien que ma mère m'avait ramené d'Israël, un pays que j'aimais beaucoup quand le sommeil me gagna.

Le reste de la semaine fut la même chose. Le regard des pimbêches, l'absence de Kev, pas de nouvelles. David était revenu le jeudi. Il était malade et pas avec Kevin. Il me manquait de plus en plus. Le vendredi soir, une amie, âgée de deux ans de moins que moi, devait venir passer la nuit à la maison. Elle m'avait raconté quelque jour plus tôt qu'elle sortait avec un garçon de sa classe mais comme ils étaient nombreux dans cette seconde et qu'elle ne voulait pas me dire son prénom, je ne savais pas qui c'était. Il était dix huit heures, j'étais déjà habillée avec les vêtements qui me servaient de pyjama. J'étais assise à mon bureau, les genoux repliés sur ma poitrine. Mon maquillage avait coulé mais je m'en fichais. Maëva ne me jugerait pas et puis, elle savait tout. J'avais aussi appelé Cassandra pour lui raconter mais elle ne pouvait rien faire. Ça faisait au moins vingt bonnes minutes que je regardais l'écran de veille de mon ordinateur qui diffusait en continu mes photos. En fait, un seul dossier était diffusé. C'était nos photos, rien que les nôtres. Les larmes roulaient sur mes joues quand quelqu'un frappa à la porte.

 Moi: Je ne veux voir personne !

Maëva: Merci beaucoup Fanny, laisse moi entrer...

Je compris que c'était mon amie, Maëva. Je me dépêchais de lui ouvrir en fermant l'écran de l'ordinateur pour qu'elle ne voit pas les photos. J'ouvris la porte et tomba nez à nez avec mon amie. Elle me serra dans ses bras et rentra. Elle posa son sac au bord du lit et m'assit sur le lit. Je la regardai bizarrement. Elle me fit son sourire énigmatique et me dit.

Maëva: Fanny...Ce soir, ce n'est pas un soir comme un autre, ok ?

Moi: Mais qu'est ce que tu racontes ?

Maëva: Chuuut, tu te tais et tu m'écoutes... On est pas heureux de te voir aussi malheureuse et quelqu'un qui m'est très proche et qui est très proche de Kevin m'a demandé de l'aider pour vous rendre heureux tous les deux. Alors, j'ai amené cette personne avec moi ce soir et un autre petit bonhomme aurait quelque chose à t'amener.

Je la regardai sans vraiment comprendre. Elle recueillit la larme qui coulait sur ma joue et alla vers la porte. Je la vis l'ouvrir et un petit garçon entra, caché par un autre jeune de seize ans environ. En le voyant, mon cœur accéléra et mes yeux s'écarquillèrent. La ressemblance était frappante mais je ne dis rien. Je me contentais de les fixer tous les trois. Le petit garçon devait avoir cinq ans environ. Il se cachait derrière les jambes du plus grand.

Maëva: Fanny, je te présente Noam..

Moi: Smadja... Tu es le frère de Kevin, c'est ça ?

Noam: Oui, c'est bien ça, et voici notre petit frère, Lirone... Kevin nous a demandé de te donner quelque chose.

Je fis un geste de la tête, Noam poussa le petit garçon et celui s'avança vers moi. Il me tendit une enveloppe. Je lui souris et lui fis un bisou sur la joue. Lirone sourit et revint vers son frère.

Lirone: Noam, Noam, la chérie à Kevin, elle m'a fait un bisou ! Tu as vu, tu as vu ?!

Noam: Oui, j'ai vu Lirone, mais ne dis pas de bêtises, calmes toi et n'oublies pas ce qu'on a dit avec Kevin.

Noam fit mine de chuchoter à l'oreille de son frère, je trouvais ce geste attendrissant. Celui-ci se concentra et attendit que j'ouvre l'enveloppe. Je n'arrivais pas à me décider, je la tournai dans mes mains. Maëva lâcha la main de Noam et vint me l'ouvrir. Je regardais à l'intérieur. Il y avait un papier qui ressemblait à un billet de concert et un mot. Je le lus rapidement et reconnus l'écriture de Kevin...

Hold my hand (Kev Adams)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant