Fighter

13.

Niall

Je pose la poêle sur la plaque de cuisson, et fait couler un peu de pâte de façon à ce qu'il y ait deux ronds distincts. Je me retourne discrètement pour entrevoir Quinn, les yeux rivés sur un magazine qui trainait... Elle a l'air détendue et ça me fait plaisir. Mon regard dévie sur ses lèvres qu'elle humidifie avec sa langue au même moment ; je ne peux pas m'empêcher d'avoir envie de l'embrasser. Je ne devrais vraiment pas penser à ce genre de choses mais c'est plus fort que moi, ses lèvres sont tellement douces ; ça faisait longtemps que l'on ne m'avait pas embrassé de cette façon. De plus, elle est aussi très belle, même si elle pense sûrement le contraire. Je vois bien qu'elle s'accroche à moi et pour rien au monde je ne la laisserais tomber...

Je termine mes pancakes et dépose l'assiette sur le comptoir de la cuisine. Elle sourit et son ventre se met à gargouiller, ce qui me fait rire.

- Mange autant que tu veux. Tu as perdu du poids et tu dois reprendre des forces.

Je passe près d'elle et dépose un baiser sur son front pour la rassurer avant de me diriger vers la salle de bain. Alors que je me lave les mains, je repense à son sourire... Je crois que je ne l'avais jamais vu sourire de façon aussi détendue. J'aimerais la voir comme ça plus souvent et ça me motive encore plus pour lui redonner goût à la vie. Je vais faire en sorte qu'elle ne souffre plus et que sa maladie ne soit qu'un lointain souvenir. J'y arriverais.
Je ressors en direction de la cuisine, et me dirige vers l'évier pour laver la poêle pendant qu'elle continue de manger. Je la vois manger avec plaisir ce qui me rassure, je sais qu'au centre elle ne mangeait pas beaucoup... Le tout accumulé au stress et à ses crises, je suis sûr qu'elle a perdu au moins 6kg. Elle doit absolument reprendre du poids, elle est beaucoup trop maigre pour son âge et je n'ai pas envie qu'un début d'anorexie s'ajoute à tout le reste. C'est une maladie grave à prendre très au sérieux ; je ne sais pas si elle tiendrait le coup.

Alors que j'attrape un torchon pour essuyer la poêle, je sens deux bras s'enrouler autour de mon ventre. Je souris discrètement. Sa tête est posée contre mon dos et elle me serre contre elle en essayant de ne pas trop appuyer sur ses bras. Je pose la poêle propre sur le bord de l'évier, remets le torchon à sa place et pose une main sur la sienne. Quand je repense aux regards qu'elle me lançait lors de ses premiers jours au centre, je me dis qu'on a plutôt bien progressé.

- Merci Niall.

Je crois que mon cerveau mets quelques minutes avant d'assimiler ce qui vient de se passer. J'ai rêvé, ce n'est pas possible ! Je suis complètement figé... C'est la première fois que j'entends le son de sa voix. Depuis que je la connais, elle a toujours refusé d'ouvrir la bouche. Je sens ses mains quitter mon corps en j'en profite pour me retourner. Je suis toujours sans voix. Elle regarde le sol et passe nerveusement ses doigts sur ses bandages ; j'attrape ses mains pour qu'elle arrête, ce qui lui fait relever la tête instinctivement. Je ne la lâche pas du regard en espérant entendre à nouveau des mots sortir de sa bouche mais au lieu de ça, elle se précipite vers moi et plaque ses lèvres contre les miennes.

Je mets du temps avant de réagir. Je ne devrais pas la laisser faire ça, je risque mon boulot... Mais malgré tout, je ne peux m'empêcher de répondre à son baiser. Ses mains s'accrochent à mon t-shirt, dans le bas de mon dos, et je passe les miennes autour de sa taille. Le baiser s'enflamme de plus en plus ; je la soulève délicatement pour l'asseoir sur le comptoir et ses jambes s'enroulent instinctivement autour de ma taille. Son touché et ses lèvres me rendent fou, je suis incapable de m'arrêter. Nos souffles se mélangent, nos langues s'entremêlent avec douceur, et je descends mes lèvres dans son cou pour laisser une multitude de baisers.

Je repasse un bras dans son dos, puis je la soulève en direction de ma chambre sans pour autant quitter ses lèvres. En entrant dans la pièce, je referme la porte avec mon pied et la dépose délicatement sur le lit en essayant de ne pas appuyer sur ses bandages... Je ne voudrais pas lui faire mal. Je me glisse rapidement entre ses jambes et embrasse chaque parcelle de son visage : sa bouche, son nez, son front, ses joues. Je redescends dans son cou et glisse mes mains sous son t-shirt ce qui la fait frissonner. Je lui retire son vêtement avec délicatesse tandis qu'elle s'attaque à ma chemise. Je me rends vite compte qu'elle a perdu du poids, c'est flagrant. Malgré ça, elle reste très belle.

En très peu de temps, nos corps se retrouvent seulement vêtus de nos sous-vêtements. Je vois qu'elle est intimidée et j'essaye vraiment de ne pas la brusquer. Je lui retire les derniers morceaux de tissus qu'elle porte encore et j'embrasse ses lèvres avec douceur pour la rassurer. Je sais très bien que ce que l'on fait est mal mais au point où on en est, je pense qu'on est tous les deux incapables de s'arrêter et personnellement, je n'en ai pas envie. Je caresse et embrasse tout son corps qui brûle de désir ; j'en profite pour retirer mon boxer, puis je me replace entre ses jambes. Je passe mon pouce sur sa joue brûlante pour la rassurer et je me glisse en elle avec la plus grande délicatesse pour ne pas lui faire mal. Elle échappe un gémissement de plaisir et je commence mes vas et viens en la serrant le plus fort possible dans mes bras. Ses bras à elle s'enroulent autour de mon cou, ce qui m'inquiète un peu car j'ai peur qu'elle est mal où que ses bandages se défassent.

Seuls nos gémissements se font entendre, alors que je lui fais l'amour le plus tendrement possible. C'est peut-être bête mais je veux lui prouver que je suis là, et qu'elle peut compter sur moi : je ne l'abandonnerais jamais, c'est impossible, je tiens beaucoup trop à elle. Nos corps sont brûlants et le plaisir devient de plus en plus fort. Je sens ses ongles se planter dans mon dos alors qu'elle gémit de plus en plus fort contre mon cou. J'agrippe le bord du lit d'une main et donne un dernier coup de rein un peu plus fort. Essoufflé, je glisse ma tête dans son cou et lui murmure à l'oreille :

- Tu comptes tellement pour moi, Quinn.