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Je me réveille en sursaut, tremblante et en sueur. Il me faut du temps avant de réaliser que je ne suis pas dans ma chambre mais toujours dans ce centre où je n'ai pas ma place. Que s'est-il passé ? Je n'arrive pas à me rappeler... Je me souviens seulement de la visite du psychologue, ensuite tout est noir. J'essaye de rassembler mes esprits et tourne la tête vers l'horloge accrochée au-dessus de la porte : 6h47. Quoi ?! Ce n'est pas possible, je ne me souviens pas avoir mangé, ni même m'être couchée !

Je me lève péniblement et me dirige vers la salle de bain. Il faut absolument que je prenne une douche, je ne supporte pas d'être couverte de sueur. Je retire mes vêtements, ceux de la veille, et entre dans le douche. Alors que je passe la tête sous le jet d'eau, j'essaye tant bien que mal de me souvenir de ce qui a bien pu se passer hier, mais rien n'y fait. Je n'ai aucun flash, aucune image. Rien.

Une fois lavée, je sors de la salle de bain, une serviette autour du corps et ouvre mon sac. J'attrape un jogging et un t-shirt blanc ample que j'enfile rapidement. Puis, je me réinstalle sur le lit, ramène mes jambes vers moi et tourne la tête en direction de la fenêtre. Il fait très beau dehors contrairement à hier, à tel point que les hirondelles dansent dans les airs. Je les envie... Elles sont libres alors que je suis prisonnière ici. J'ai l'impression que le monde cherche à me contrôler, comme si je n'étais pas normale.

- Bonjour Mlle Lewis.

Je tourne la tête vers l'infirmière qui entre et dépose un plateau devant moi. Je baisse la tête et détaille le contenu : entre un verre de jus d'orange et deux tranches de brioches se trouve une pile de comprimés. Je grimace. Il est hors de question que je prenne toutes ces merdes. Je ne suis pas malade !

- Comment allez-vous aujourd'hui ? Mieux qu'hier ? Vous nous avez fait peur vous savez.

Hein ?! Comment ça je leur ai fait peur ? Je fronce les sourcils et ne la quitte pas des yeux, attendant une explication supplémentaire. Elle a l'air de comprendre car elle me dit :

- Oh, vous ne vous rappelez pas ? Nous vous avons entendus hurler et lorsque nous sommes arrivés dans la chambre, vous donniez des coups sur le matelas. Vos parents nous avaient prévenus que vous faisiez régulièrement ce genre de crises, donc ne vous inquiétez pas, nous avions tout prévu au cas où cela arriverait.

Comment ça ils avaient tout prévu ? Qu'est-ce qu'ils m'ont fait ? Pourquoi je ne me souviens de rien ? Je lance un regard noir à l'infirmière qui ne le remarque même pas. Quelle conne ! Elle prend un air niais et me dit :

- Je repasserais cette après-midi.

Sur ces mots, elle quitte la pièce sans se retourner. Ça ne fait même pas deux jours que je suis ici et je n'en peux déjà plus. Je ne vois pas en quoi voir une infirmière et un psychologue tous les jours peut m'aider. J'ai choisi d'être celle que je suis. Je vais bien et je ne suis pas malade, quand est-ce qu'ils le comprendront ? C'est toujours ce que tu crois Quinn ?

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