Aujourd'hui, alors que je marchais pour rejoindre mon cour d'anglais,
j'ai eu une envie soudaine.J'étais au premier étage, celui des langues,
et les couloirs commençaient à se remplir d'élèves en troupeaux.Moi, je traversais les groupes sans sourire ni m'excuser ; car telle était la loi qui régnait dans le lycée.
Marche seul et sans bruit.
Surtout, sans vagues.Et alors que je laissais derrière moi les escaliers bondés, j'ai ressenti la pulsion brute d'embrasser quelqu'un.
Je me fichais et me fiche toujours du sexe,
du nom, de l'âge ou de la personne.Tout ce dont j'avais besoin était
d'un contact humain, tendre et chaud.D'une peau contre la mienne, d'un geste doux, d'une main langoureuse, de lèvres pas si sèches contre les miennes ; juste pour sentir,
un court instant, un corps contre le mien.J'ai secoué la tête, mais la sensation m'a poursuivi jusqu'à la salle 124. Et quand bien même la sonnerie transperça mes oreilles, j'aurais voulu qu'une personne (peut-être toi) entre sans frapper pour m'enlacer.
Et m'emmener loin, si loin,
qu'il n'y aurait plus qu'une terre
vaste et sauvage.J'ai souri doucement en finissant ma dernière heure de cours, quand le soleil n'était pas tant bas et qu'il pleuvait toujours.
Tu ne pris pas le bus, mais tu sais,
j'étais presque contente de ne pas te voir.Parce qu'ainsi, sans être troublée par tes lèvres (rouges, bon dieu, si rouges) et tes yeux,
je pouvais me perdre dans ma tête
et ne pas craindre tes regards en coin.Mais si tu t'étais assise à côté de moi, juste là, et que j'avais osé prendre ta main,
je crois que nous aurions pû aller
encore plus loin que la mer.
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La Nuit des Temps
PoetrySoleille se cache dans les nuages humains. Et je tente de l'apercevoir, perdue entre les visages.